Vingt mille lieues sous les mers

Zwanzigtausend Meilen unter'm Meer

   XXII

   Zweiundzwanzigstes Capitel.

   LA FOUDRE DU CAPITAINE NEMO

   Des Kapitän Nemo Blitzstrahl.

   Nous avions regardé du côté de la forêt, sans nous lever, ma main s'arrêtant dans son mouvement vers ma bouche, celle de Ned Land achevant son office.

   Wir richteten, ohne aufzustehen, unsere Blicke nach dem Walde hin; meine Hand hielt inne mit der Bewegung nach dem Munde, die Ned-Land's fuhr fort ihre Verrichtung zu üben.

   «Une pierre ne tombe pas du ciel, dit Conseil, ou bien elle mérite le nom d'aérolithe.»

   »Ein Stein fällt nicht vom Himmel, sagte Conseil, es müßte denn ein Meteorstein sein.«

   Une seconde pierre, soigneusement arrondie, qui enleva de la main de Conseil une savoureuse cuisse de ramier, donna encore plus de poids à son observation.

   Es kam ein zweiter, sorgfältig abgerundeter Stein, und schlug Conseil einen Taubenschenkel aus der Hand. Dies gab meiner Bemerkung noch mehr Gewicht.

   Levés tous les trois, le fusil à l'épaule, nous étions prêts à répondre à toute attaque.

   Wir sprangen mit einander auf, das Gewehr an der Schulter bereit, den Angriff zurück zu weisen.

   «Sont-ce des singes? s'écria Ned Land.

   »Sind's Affen? rief Ned-Land.

   — A peu près, répondit Conseil, ce sont des sauvages.

   – Fast dasselbe, erwiderte Conseil, Wilde sind es.

   — Au canot!» dis-je en me dirigeant vers la mer.

   – Zum Boot!« sagte ich und eilte nach dem Meeresufer.

   Il fallait, en effet, battre en retraite, car une vingtaine de naturels, armés d'arcs et de frondes, apparaissaient sur la lisière d'un taillis, qui masquait l'horizon de droite, à cent pas à peine.

   Es war in der That nothwendig, den Rückzug anzutreten, denn etwa zwanzig Eingeborene, mit Bogen und Schleudern bewaffnet, zeigten sich am Rande eines Gehölzes, das kaum hundert Schritte weit den Horizont zur Rechten verdeckte.

   Notre canot était échoué à dix toises de nous.

   Unser Boot befand sich zehn Klafter von uns entfernt auf dem Strande.

   Les sauvages s'approchaient, sans courir, mais ils prodiguaient les démonstrations les plus hostiles. Les pierres et les flèches pleuvaient.

   Die Wilden näherten sich, ohne zu laufen; aber an feindlichen Drohungen fehlte es nicht. Es regnete Steine und Pfeile.

   Ned Land n'avait pas voulu abandonner ses provisions, et malgré l'imminence du danger, son cochon d'un côté, ses kangaroos de l'autre, il détalait avec une certaine rapidité.

   Ned-Land wollte seine Vorräthe nicht im Stich lassen, nahm trotz der drohenden Gefahr sein Schwein und seine Kängurus mit, und schleppte sie ziemlich rasch fort.

   En deux minutes, nous étions sur la grève. Charger le canot des provisions et des armes, le pousser à la mer, armer les deux avirons, ce fut l'affaire d'un instant. Nous n'avions pas gagné deux encablures, que cent sauvages, hurlant et gesticulant, entrèrent dans l'eau jusqu'à la ceinture. Je regardais si leur apparition attirerait sur la plate-forme quelques hommes du Nautilus. Mais non. L'énorme engin, couché au large, demeurait absolument désert.

   In zwei Minuten waren wir am Strand. In einem Augenblick waren die Vorräthe und Waffen im Boot, dieses im Meer und die Ruder in Thätigkeit. Wir waren noch keine zwei Kabellängen weit, als hundert Wilde mit Geheul und drohenden Geberden bis zum Gürtel in's Wasser drangen. Ich sah nach dem Nautilus, ob nicht einige Mannschaft auf der Plateform sich zeigen werde. Aber nein. Das enorme Fahrzeug blieb durchaus leer.

   Vingt minutes plus tard, nous montions à bord. Les panneaux étaient ouverts. Après avoir amarré le canot, nous rentrâmes à l'intérieur du Nautilus.

   Nach zwanzig Minuten waren wir an Bord. Die Lucken standen offen. Nachdem wir das Boot befestigt, begaben wir uns in's Innere hinab.

   Je descendis au salon, d'où s'échappaient quelques accords. Le capitaine Nemo était là, courbé sur son orgue et plongé dans une extase musicale.

   Ich begab mich in den Salon, woher ich einige Accorde vernahm. Der Kapitän Nemo, über die Orgel gebeugt, war in seine Musik vertieft.

   «Capitaine!» lui dis-je.

   »Kapitän!« sagte ich.

   Il ne m'entendit pas.

   Er hörte mich nicht.

   «Capitaine!» repris-je en le touchant de la main.

   »Kapitän!« wiederholte ich und berührte ihn mit der Hand.

   Il frissonna, et se retournant:

   Er fuhr zusammen, wendete sich um und sprach:

   «Ah! c'est vous, monsieur le professeur? me dit-il. Eh bien! avez-vous fait bonne chasse, avez-vous herborisé avec succès?

   »Ah! Sie sind's, Herr Professor? Nun, haben Sie Glück auf der Jagd gehabt, haben Sie nach Wünschen Kräuter gesammelt?

   — Oui, capitaine, répondis-je, mais nous avons malheureusement ramené une troupe de bipèdes dont le voisinage me paraît inquiétant.

   – Ja, Kapitän, erwiderte ich, aber wir haben leider einen Trupp Zweifüßler herbeigezogen, deren Nähe mir besorglich scheint.

   — Quels bipèdes?

   – Was für Zweifüßler?

   — Des sauvages.

   – Wilde.

   — Des sauvages! répondit le capitaine Nemo d'un ton ironique. Et vous vous étonnez, monsieur le professeur, qu'ayant mis le pied sur une des terres de ce globe, vous y trouviez des sauvages? Des sauvages, où n'y en a-t-il pas? Et d'ailleurs, sont-ils pires que les autres, ceux que vous appelez des sauvages?

   – Wilde! erwiderte der Kapitän Nemo in ironischem Ton. Und Sie wundern sich, Herr Professor, daß Sie, sowie Sie einen Fuß an's Land setzen, Wilde darauf antreffen? Wo giebt's denn nicht Wilde? Und zudem, sind denn die, welche Sie Wilde nennen, schlimmer als die Anderen?

   — Mais, capitaine...

   – Aber, Kapitän ...

   — Pour mon compte, monsieur, j'en ai rencontré partout.

   – Ich meines Theils, mein Herr, habe überall solche angetroffen.

   — Eh bien, répondis-je, si vous ne voulez pas en recevoir à bord du Nautilus, vous ferez bien de prendre quelques précautions.

   – Nun, erwiderte ich, wollen Sie sie nicht an Bord des Nautilus haben, so werden Sie wohl thun, einige Vorkehrungen zu treffen.

   — Tranquillisez-vous, monsieur le professeur, il n'y a pas là de quoi se préoccuper.

   – Seien Sie ganz ruhig, Herr Professor, es ist kein Grund zu Besorgnissen vorhanden.

   — Mais ces naturels sont nombreux.

   – Aber diese Eingeborenen sind zahlreich.

   — Combien en avez-vous compté?

   – Wie viel haben Sie gezählt?

   — Une centaine, au moins.

   – Mindestens hundert.

   — Monsieur Aronnax, répondit le capitaine Nemo, dont les doigts s'étaient replacés sur les touches de l'orgue, quand tous les indigènes de la Papouasie seraient réunis sur cette plage, le Nautilus n'aurait rien à craindre de leurs attaques!»

   – Herr Arronax, erwiderte der Kapitän Nemo, der schon wieder in die Tasten der Orgel griff, wenn alle Bewohner Papuasiens am Ufer beisammen wären, hätte der Nautilus nichts von ihren Angriffen zu fürchten!«

   Les doigts du capitaine couraient alors sur le clavier de l'instrument, et je remarquai qu'il n'en frappait que les touches noires, ce qui donnait à ses mélodies une couleur essentiellement écossaise. Bientôt, il eut oublié ma présence, et fut plongé dans une rêverie que je ne cherchai plus à dissiper.

   Die Finger des Kapitäns liefen nun wieder über die Tasten, und ich bemerkte, daß er nur die schwarzen anschlug, was seinen Melodien eine wesentlich schottische Färbung gab. Bald versenkte er sich, meine Anwesenheit vergessend, in ein Träumen, worin ich ihn nicht mehr zu stören trachtete.

   Je remontai sur la plate-forme. La nuit était déjà venue, car, sous cette basse latitude, le soleil se couche rapidement et sans crépuscule. Je n'aperçus plus que confusément l'Ile Gueboroar. Mais des feux nombreux, allumés sur la plage, attestaient que les naturels ne songeaient pas à la quitter.

   Ich begab mich wieder auf die Plateform. Die Nacht war schon angebrochen, denn unter so niedrigen Breitegraden geht die Sonne rasch und ohne Dämmerung unter. Ich konnte nur noch unklar die Insel Gueboroar wahrnehmen. Doch bezeigten zahlreiche am Ufer angezündete Feuer, daß die Eingeborenen es nicht zu verlassen gedachten.

   Je restai seul ainsi pendant plusieurs heures, tantôt songeant ces indigènes mais sans les redouter autrement, car l'imperturbable confiance du capitaine me gagnait - tantôt les oubliant, pour admirer les splendeurs de cette nuit des tropiques. Mon souvenir s'envolait vers la France, à la suite de ces étoiles zodiacales qui devaient l'éclairer dans quelques heures. La lune resplendissait au milieu des constellations du zénith. Je pensai alors que ce fidèle et complaisant satellite reviendrait après-demain, à cette même place, pour soulever ces ondes et arracher le Nautilus à son lit de coraux. Vers minuit, voyant que tout était tranquille sur les flots assombris aussi bien que sous les arbres du rivage, je regagnai ma cabine, et je m'endormis paisiblement.

   Ich blieb so einige Stunden allein, dachte bald an die Eingeborenen – aber ohne sie weiter zu fürchten, da die unverwüstliche Zuversicht des Kapitäns auf mich überging – bald vergaß ich sie in Bewunderung des Glanzes dieser tropischen Nacht. Der Mond glänzte, umgeben von den Sternbildern des Zenith. Ich dachte, dieser treue, gefällige Trabant werde übermorgen wieder an dieser Stelle erscheinen, um die Wogen zu heben und damit den Nautilus von seinem Korallenlager los machen. Gegen Mitternacht, als ich alles ruhig sah, sowohl auf den düsteren Wogen als unter den Bäumen am Ufer, begab ich mich in mein Schlafgemach und schlief ruhig ein.

   La nuit s'écoula sans mésaventure. Les Papouas s'effrayaient, sans doute, à la seule vue du monstre échoué dans la baie, car, les panneaux, restés ouverts, leur eussent offert un accès facile à l'intérieur du Nautilus.

   Die Nacht verlief ohne Unfall. Die Papuas geriethen ohne Zweifel schon beim Anblick des in der Bai gestrandeten Ungeheuers in Schrecken, denn da die Lucken offen blieben, so hätten sie wohl leicht in's Innere des Nautilus dringen können.

   A six heures du matin - 8 janvier je remontai sur la plate-forme. Les ombres du matin se levaient. L'île montra bientôt, à travers les brumes dissipées, ses plages d'abord, ses sommets ensuite.

   Um sechs Uhr Morgens, den 8. Januar, stieg ich wieder auf die Plateform. Das Morgendämmerlicht schwand. Die Insel ließ bald durch den zerstreuten Nebel erst ihre Ufer, dann ihre Höhen erkennen.

   Les indigènes étaient toujours là, plus nombreux que la veille - cinq ou six cents peut-être. Quelques-uns, profitant de la marée basse, s'étaient avancés sur les têtes de coraux, à moins de deux encablures du Nautilus. Je les distinguai facilement. C'étaient bien de véritables Papouas, à taille athlétique, hommes de belle race, au front large et élevé, au nez gros mais non épaté, aux dents blanches. Leur chevelure laineuse, teinte en rouge, tranchait sur un corps, noir et luisant comme celui des Nubiens. Au lobe de leur oreille, coupé et distendu, pendaient des chapelets en os. Ces sauvages étaient généralement nus. Parmi eux, je remarquai quelques femmes, habillées, des hanches au genou, d'une véritable crinoline d'herbes que soutenait une ceinture végétale. Certains chefs avaient orné leur cou d'un croissant et de colliers de verroteries rouges et blanches. Presque tous, armés d'arcs, de flèches et de boucliers, portaient à leur épaule une sorte de filet contenant ces pierres arrondies que leur fronde lance avec adresse.

   Die Eingeborenen befanden sich noch immer da, zahlreicher als am Abend zuvor, – wohl fünf bis sechshundert. Einige benutzten die Ebbe, näherten sich auf den Spitzen der Korallen auf kaum zwei Kabellängen dem Nautilus. Ich konnte sie leicht erkennen. Es waren wohl echte Papuas von athletischem Wuchs, ein schöner Menschenschlag, mit breiter, hoher Stirn, dicker, aber nicht platter Nase, weißen Zähnen. Ihr wolliges, rothes Haar stach gegen die Hautfarbe ab, welche schwarz und glänzend, wie bei den Nubiern war. In den durchstochenen Ohrlappen trugen sie bleierne Gehänge. Im allgemeinen gehen diese Wilden nackt. Ich bemerkte unter ihnen einige Frauen, die von den Hüften bis zum Kniee mit einer Krinoline von Kräutern, die von einem Gürtel aus Pflanzen festgehalten wurde, bekleidet waren. Einige Anführer trugen als Zierrath am Hals einen Halbmond, und Halsbänder von rothem und weißem Glas, fast alle waren mit Bogen, Pfeilen und Schilden bewaffnet, und trugen an der Schulter eine Art Netz mit runden Steinen, welche sie vermittelst einer Schleuder geschickt zu werfen verstehen.

   Un de ces chefs, assez rapproché du Nautilus, l'examinait avec attention. Ce devait être un «mado» de haut rang, car il se drapait dans une natte en feuilles de bananiers, dentelée sur ses bords et relevée d'éclatantes couleurs.

   Einer dieser Häuptlinge kam ziemlich nahe an den Nautilus heran und forschte aufmerksam. Es mußte ein »mado« von hohem Rang sein, denn er ging umhüllt mit einer Matte von Bananenblättern, die am Rande mit Franzen von grellen Farben geziert waren.

   J'aurais pu facilement abattre cet indigène, qui se trouvait à petite portée; mais je crus qu'il valait mieux attendre des démonstrations véritablement hostiles. Entre Européens et sauvages, il convient que les Européens ripostent et n'attaquent pas.

   Ich hätte diesen Mann, der ganz nahe heran kam, leicht erlegen können; aber ich hielt für besser, wirkliche Feindseligkeiten abzuwarten. Europäer dürfen die Wilden nicht zuerst angreifen.

   Pendant tout le temps de la marée basse, ces indigènes rôdèrent près du Nautilus, mais ils ne se montrèrent pas bruyants. Je les entendais répéter fréquemment le mot «assai», et à leurs gestes je compris qu'ils m'invitaient à aller à terre, invitation que je crus devoir décliner.

   Während der ganzen Zeit der Ebbe trieben sich diese Eingeborenen in der Nähe des Nautilus herum, aber ohne Lärm. Ich hörte sie oft das Wort »assai« sprechen, und entnahm aus ihren Geberden, daß sie mich einluden, zu ihnen an's Land zu kommen; ich glaubte aber diese Einladung ablehnen zu müssen.

   Donc, ce jour-là, le canot ne quitta pas le bord, au grand déplaisir de maître Land qui ne put compléter ses provisions. Cet adroit Canadien employa son temps à préparer les viandes et farines qu'il avait rapportées de l'île Gueboroar. Quant aux sauvages, ils regagnèrent la terre vers onze heures du matin, dès que les têtes de corail commencèrent à disparaître sous le flot de la marée montante. Mais je vis leur nombre s'accroître considérablement sur la plage. Il était probable qu'ils venaient des îles voisines ou de la Papouasie proprement dite. Cependant, je n'avais pas aperçu une seule pirogue indigène.

   An diesem Tag also blieb unser Boot an Bord, zu großem Leidwesen des Meister Land, der gern seine Vorräthe noch vermehrt hätte. Der geschickte Canadier brachte also seine Zeit damit hin, das Fleisch und Mehl, welches er von der Insel Gueboroar geholt hatte, zuzubereiten. Die Wilden begaben sich gegen elf Uhr Vormittags wieder an's Land, sobald die Korallenspitzen bei steigender Fluth zu verschwinden anfingen. Aber am Ufer sah ich ihre Zahl bedeutend anwachsen. Vermuthlich kamen sie von den benachbarten Inseln oder dem eigentlichen Papuasien. Doch hatte ich keine einheimischen Nachen gesehen.

   N'ayant rien de mieux à faire, je songeai à draguer ces belles eaux limpides, qui laissaient voir à profusion des coquilles, des zoophytes et des plantes pélagiennes. C'était, d'ailleurs, la dernière journée que le Nautilus allait passer dans ces parages, si, toutefois, il flottait à la pleine mer du lendemain, suivant la promesse du capitaine Nemo.

   Da wir nichts Besseres zu thun hatten, dachte ich in dem klaren Wasser, wo ich eine Menge Muscheln, Pflanzenthiere und Seepflanzen sah, ein wenig aufzuräumen.

   J'appelai donc Conseil qui m'apporta une petite drague le gère, à peu près semblable à celles qui servent à pêcher les huîtres.

   Ich rief daher Conseil, und er brachte mir ein kleines leichtes Scharrnetz, wie man beim Austernfang gebraucht.

   «Et ces sauvages? me demanda Conseil. N'en déplaise à monsieur, ils ne me semblent pas très méchants!

   »Und diese Wilden? fragte mich Conseil. Mit Erlaubniß, sie scheinen nicht sehr schlimm!

   — Ce sont pourtant des anthropophages, mon garçon.

   – Doch sind's Menschenfresser, guter Junge.

   — On peut être anthropophage et brave homme, répondit Conseil, comme on peut être gourmand et honnête. L'un n'exclut pas l'autre.

   – Man kann Menschen fressen, und doch ein braver Mann sein, erwiderte Conseil. Eines schließt nicht das andere aus.

   — Bon! Conseil, je t'accorde que ce sont d'honnêtes anthropophages, et qu'ils dévorent honnêtement leurs prisonniers. Cependant, comme je ne tiens pas à être dévoré, même honnêtement, je me tiendrai sur mes gardes, car le commandant du Nautilus ne paraît prendre aucune précaution. Et maintenant à l'ouvrage.»

   – Gut! Conseil, ich gebe zu, daß es brave Menschenfresser geben kann, die ihre Gefangenen mit Anstand verzehren. Doch, da ich nicht eben Luft habe gefressen zu werden, wenn auch mit Anstand, so will ich mich hüten, denn der Commandant des Nautilus scheint keine Vorsichtsmaßregeln zu ergreifen. Doch an's Werk!«

   Pendant deux heures, notre pêche fut activement conduite, mais sans rapporter aucune rareté. La drague s'emplissait d'oreilles de Midas, de harpes, de mélanies, et particulièrement des plus beaux marteaux que j'eusse vu jusqu'à ce jour. Nous prîmes aussi quelques holoturies, des huîtres perlières, et une douzaine de petites tortues qui furent réservées pour l'office du bord.

   Mais, au moment où je m'y attendais le moins, je mis la main sur une merveille, je devrais dire sur une difformité naturelle, très rare à rencontrer. Conseil venait de donner un coup de drague, et son appareil remontait chargé de diverses coquilles assez ordinaires, quand, tout d'un coup, il me vit plonger rapidement le bras dans le filet, en retirer un coquillage, et pousser un cri de conchyliologue, c'est-à-dire le cri le plus perçant que puisse produire un gosier humain.

   «Eh! qu'a donc monsieur? demanda Conseil, très surpris. Monsieur a-t-il été mordu?

   — Non, mon garçon, et cependant, j'eusse volontiers payé d'un doigt ma découverte!

   — Quelle découverte?

   — Cette coquille, dis-je en montrant l'objet de mon triomphe.

   — Mais c'est tout simplement une olive porphyre, genre olive, ordre des pectinibranches, classe des gastéropodes, embranchement des mollusques...

   — Oui, Conseil, mais au lieu d'être enroulée de droite à gauche, cette olive tourne de gauche à droite!

   — Est-il possible! s'écria Conseil.

   — Oui, mon garçon, c'est une coquille sénestre!

   — Une coquille sénestre! répétait Conseil, le coeur palpitant.

   — Regarde sa spire!

   — Ah! monsieur peut m'en croire, dit Conseil en prenant la précieuse coquille d'une main tremblante, mais je n'ai jamais éprouvé une émotion pareille!»

   Et il y avait de quoi être ému! On sait, en effet, comme l'ont fait observer les naturalistes, que la dextrosité est une loi de nature. Les astres et leurs satellites, dans leur mouvement de translation et de rotation, se meuvent de droite à gauche. L'homme se sert plus souvent de sa main droite que de sa main gauche, et, conséquemment, ses instruments et ses appareils, escaliers, serrures, ressorts de montres, etc., sont combinés de manière a être employés de droite à gauche. Or, la nature a généralement suivi cette loi pour l'enroulement de ses coquilles. Elles sont toutes dextres, à de rares exceptions, et quand, par hasard, leur spire est sénestre, les amateurs les payent au poids de l'or.

   Conseil et moi, nous étions donc plongés dans la contemplation de notre trésor, et je me promettais bien d'en enrichir le Muséum, quand une pierre, malencontreusement lancée par un indigène, vint briser le précieux objet dans la main de Conseil.

   Wir singen also an, eifrig zu fischen, und waren eben darin versunken, die herausgebrachten Gegen stände zu untersuchen, als ein von einem Eingeborenen geschleuderter Stein eine kostbare Muschel in der Hand Conseil's zerschmetterte.

   Je poussai un cri de désespoir! Conseil se jeta sur mon fusil, et visa un sauvage qui balançait sa fronde à dix mètres de lui. Je voulus l'arrêter, mais son coup partit et brisa le bracelet d'amulettes qui pendait au bras de l'indigène.

   Ich stieß einen Schrei aus. Conseil fiel über mein Gewehr her, und zielte auf einen Menschen, der zehn Meter entfernt seine Schleuder schwang. Ich suchte ihn abzuhalten.

   «Conseil, m'écriai-je, Conseil!

   — Eh quoi! Monsieur ne voit-il pas que ce cannibale a commencé l'attaque?

   »Ei was! rief Conseil, sieht mein Herr nicht, daß dieser Kannibale zuerst angegriffen hat?

   — Une coquille ne vaut pas la vie d'un homme! lui dis-je.

   – Eine noch so kostbare Muschel wiegt ein Menschenleben nicht auf!« erwiderte ich.

   — Ah! le gueux! s'écria Conseil, j'aurais mieux aimé qu'il m'eût cassé l'épaule!»

   Conseil était sincère, mais je ne fus pas de son avis. Cependant, la situation avait changé depuis quelques instants, et nous ne nous en étions pas aperçus. Une vingtaine de pirogues entouraient alors le Naulilus. Ces pirogues, creusées dans des troncs d'arbre, longues, étroites, bien combinées pour la marche, s'équilibraient au moyen d'un double balancier en bambous qui flottait à la surface de l'eau. Elles étaient manoeuvrées par d'adroits pagayeurs à demi nus, et je ne les vis pas s'avancer sans inquiétude.

   Unterdessen hatte sich aber die Lage geändert, ohne daß wir es bemerkt hatten. Etwa zwanzig Pirogen – lange, schmale, aus einem Baumstamm gefertigte Kähne – umgaben den Nautilus, von geschickten Ruderern geleitet, so daß ich sie nicht ohne Unruhe sah.

   C'était évident que ces Papouas avaient eu déjà des relations avec les Européens, et qu'ils connaissaient leurs navires. Mais ce long cylindre de fer allongé dans la baie, sans mâts, sans cheminée, que devaient-ils en penser? Rien de bon, car ils s'en étaient d'abord tenus à distance respectueuse. Cependant. Le voyant immobile, ils reprenaient peu à peu confiance, et cherchaient à se familiariser avec lui. Or, c'était précisément cette familiarité qu'il fallait empêcher. Nos armes, auxquelles la détonation manquait, ne pouvaient produire qu'un effet médiocre sur ces indigènes. qui n'ont de respect que pour les engins bruyants. La foudre, sans les roulements du tonnerre, effraierait peu les hommes, bien que le danger soit dans l'éclair, non dans le bruit.

   Offenbar versahen sich diese Papuas von dem langen eisernen Cylinder nichts Gutes, und sie hielten sich anfangs in achtungsvoller Entfernung. Aber allmälig wurden sie keck und versuchten sich näher mit ihm bekannt zu machen. Dies aber gerade war zu verhindern.

   En ce moment, les pirogues s'approchèrent plus près du Nautilus, et une nuée de flèches s'abattit sur lui.

   Die Pirogen kamen nahe heran und überschütteten den Nautilus mit einem Hagel von Pfeilen.

   «Diable! il grêle! dit Conseil, et peut-être une grêle empoisonnée!

   »Teufel! das hagelt! sagte Conseil, und vielleicht sind die Pfeile vergiftet.

   — Il faut prévenir le capitaine Nemo», dis-je en rentrant par le panneau.

   – Ich muß es dem Kapitän melden, sagte ich, stieg hinab und begab mich in den Salon.

   Je descendis au salon. Je n'y trouvai personne. Je me hasardai à frapper à la porte qui s'ouvrait sur la chambre du capitaine.

   Da ich hier Niemand fand, ward ich so kühn, am Zimmer des Kapitäns zu klopfen.

   Un «entrez» me répondit. J'entrai, et je trouvai le capitaine Nemo plongé dans un calcul où les x et autres signes algébriques ne manquaient pas.

   »Herein!« rief er und ich trat ein, fand den Kapitän Nemo ganz in Berechnungen mit algebraischen Zeichen vertieft.

   «Je vous dérange? dis-je par politesse.

   »Ich störe? sagte ich aus Höflichkeit.

   — En effet, monsieur Aronnax, me répondit le capitaine, mais je pense que vous avez eu des raisons sérieuses de me voir?

   – Wirklich, Herr Arronax, erwiderte der Kapitän, aber ich denke, Sie haben wichtige Gründe mich aufzusuchen?

   — Très sérieuses. Les pirogues des naturels nous entourent, et, dans quelques minutes, nous serons certainement assaillis par plusieurs centaines de sauvages.

   – Sehr wichtige. Die Pirogen der Eingeborenen umgeben uns, und in einigen Minuten werden unfehlbar einige hundert Wilde uns angreifen.

   — Ah! fit tranquillement le capitaine Nemo, ils sont venus avec leurs pirogues?

   – Ah! erwiderte derselbe ruhig, sie sind mit Kähnen gekommen?

   — Oui, monsieur.

   – Ja, mein Herr.

   — Eh bien, monsieur, il suffit de fermer les panneaux.

   – Nun, mein Herr, wir brauchen nur die Lucken zu schließen.

   — Précisément, et je venais vous dire...

   – Allerdings, und ich kam zu dem Zweck ...

   — Rien n'est plus facile», dit le capitaine Nemo.

   – Das ist sehr leicht,« sagte der Kapitän.

   Et, pressant un bouton électrique, il transmit un ordre au poste de l'équipage.

   Und er drückte auf einen elektrischen Knopf, wodurch er an seine Mannschaft den Befehl gelangen ließ.

   «Voilà qui est fait, monsieur, me dit-il, après quelques instants. Le canot est en place, et les panneaux sont fermés. Vous ne craignez pas, j'imagine, que ces messieurs défoncent des murailles que les boulets de votre frégate n'ont pu entamer?

   »Nun ist's schon geschehen, mein Herr, sagte er nach einigen Augenblicken. Unser Boot ist geborgen und die Lucken sind geschlossen. Sie werden wohl nicht besorgen, denk' ich, daß diese Leute Eisenwände zertrümmern, welchen die Kugeln Ihrer Fregatte nichts anhaben konnten.

   — Non, capitaine, mais il existe encore un danger.

   – Nein, Kapitän, aber es giebt noch eine Gefahr.

   — Lequel, monsieur?

   – Worin besteht die, mein Herr?

   — C'est que demain, à pareille heure, il faudra rouvrir les panneaux pour renouveler l'air du Nautilus...

   – Morgen zu derselben Zeit muß man zur Lufterneuerung des Nautilus die Lucken öffnen ...

   — Sans contredit, monsieur, puisque notre bâtiment respire à la manière des cétacés.

   – Allerdings, mein Herr, weil unser Fahrzeug dergestalt Luft schöpfen muß.

   — Or, si à ce moment, les Papouas occupent la plate-forme, je ne vois pas comment vous pourrez les empêcher d'entrer.

   – Wenn nun aber zu der Zeit die Papuas auf der Plateform sind, sehe ich nicht, wie Sie dieselben abhalten können, einzudringen.

   — Alors, monsieur, vous supposez qu'ils monteront à bord?

   – Also, mein Herr, Sie nehmen an, daß sie an Bord kommen?

   — J'en suis certain.

   – Ich bin's überzeugt.

   — Eh bien, monsieur, qu'ils montent. Je ne vois aucune raison pour les en empêcher. Au fond, ce sont de pauvres diables, ces Papouas, et je ne veux pas que ma visite à l'île Gueboroar coûte la vie à un seul de ces malheureux!»

   – Nun denn, so mögen sie kommen. Ich habe keinen Grund sie daran zu hindern. Im Grund sind diese Papuas arme Teufel, und ich will nicht, daß mein Besuch der Insel Gueboroar nur einem Einzigen dieser Unglücklichen das Leben koste!«

   Cela dit, j'allais me retirer; mais le capitaine Nemo me retint et m'invita à m'asseoir près de lui. Il me questionna avec intérêt sur nos excursions à terre, sur nos chasses, et n'eut pas l'air de comprendre ce besoin de viande qui passionnait le Canadien. Puis, la conversation effleura divers sujets, et, sans être plus communicatif, le capitaine Nemo se montra plus aimable.

   Hierauf wollte ich mich zurück ziehen; aber der Kapitän Nemo hielt mich zurück und lud mich ein, neben ihm Platz zu nehmen. Er fragte mich mit Interesse über unsere Ausflüge an's Land, unsere Jagden, und schien die Leidenschaft nicht zu begreifen, womit der Canadier auf Fleisch versessen war. Darauf berührte die Unterhaltung noch verschiedene Gegenstände, und der Kapitän zeigte sich, ohne sich weiter auszusprechen, doch liebenswürdiger.

   Entre autres choses, nous en vînmes à parler de la situation du Nautilus, précisément échoué dans ce détroit, où Dumont d'Urville fut sur le point de se perdre. Puis à ce propos:

   Unter anderem kamen wir auf die Lage des Nautilus zu sprechen, der gerade an derselben Stelle fest saß, wo Dumont d'Urville beinahe zu Grunde gegangen wäre. Bei diesem Anlaß sprach er:

   «Ce fut un de vos grands marins, me dit le capitaine, un de vos plus intelligents navigateurs que ce d'Urville! C'est votre capitaine Cook, à vous autres, Français. Infortuné savant! Avoir bravé les banquises du pôle Sud, les coraux de l'Océanie, les cannibales du Pacifique, pour périr misérablement dans un train de chemin de fer! Si cet homme énergique a pu réfléchir pendant les dernières secondes de son existence, vous figurez-vous quelles ont dû être ses suprêmes pensées!»

   »Dieser d'Urville ist einer Ihrer großen Seemänner gewesen, Ihrer einsichtsvollsten Seefahrer. Der arme Gelehrte! Nachdem er muthig die Eisbänke des Südpols, die Korallen Oceaniens, die Kannibalen des Stillen Meeres bestanden hatte, mußte er jämmerlich auf einer Eisenbahn verunglücken!«

   En parlant ainsi, le capitaine Nemo semblait ému, et je porte cette émotion à son actif.

   Bei diesen Worten schien der Kapitän Nemo von Rührung ergriffen.

   Puis, la carte à la main, nous revîmes les travaux du navigateur français, ses voyages de circumnavigation, sa double tentative au pôle Sud qui amena la découverte des terres Adélie et Louis-Philippe, enfin ses levés hydrographiques des principales îles de l'Océanie.

   Darauf verfolgten wir auf der Karte die Arbeiten des französischen Seefahrers, seine Weltumsegelungen, sein doppeltes Unternehmen nach dem Südpol, welches zur Entdeckung der Landschaften Adelaide und Louis Philipp führte, endlich seine hydrographischen Aufnahmen der Hauptinseln Oceaniens.

   «Ce que votre d'Urville a fait à la surface des mers, me dit le capitaine Nemo, je l'ai fait à l'intérieur de l'Océan, et plus facilement, plus complètement que lui. L'Astrolabe et la Zélée, incessamment ballottées par les ouragans, ne pouvaient valoir le Nautilus, tranquille cabinet de travail, et véritablement sédentaire au milieu des eaux!

   »Was Ihr d'Urville auf der Oberfläche des Meeres that, sagte darauf der Kapitän Nemo, habe ich in der Tiefe ausgeführt, und leichter, vollständiger. Seine unaufhörlich von den Stürmen umhergeworfenen Schiffe Astrolabe und Zélée, konnten dem Nautilus nicht gleich kommen mit seinem ruhigen Arbeitscabinet inmitten der Gewässer!

   — Cependant, capitaine, dis-je, il y a un point de ressemblance entre les corvettes de Dumont d'Urville et le Nautilus.

   – Doch, Kapitän, sagte ich, in einem Punkt sind d'Urville's Corvetten und der Nautilus einander gleich.

   — Lequel, monsieur?

   – In welchem, mein Herr?

   — C'est que le Nautilus s'est échoué comme elles!

   – Darin, daß der Nautilus gleich ihnen strandete!

   — Le Nautilus ne s'est pas échoué, monsieur, me répondit froidement le capitaine Nemo. Le Nautilus est fait pour reposer sur le lit des mers, et les pénibles travaux, les manoeuvres qu'imposa à d'Urville le renflouage de ses corvettes, je ne les entreprendrai pas. L'Astrolabe et la Zélée ont failli périr, mais mon Nautilus ne court aucun danger. Demain, au jour dit, à l'heure dite, la marée le soulèvera paisiblement, et il reprendra sa navigation à travers les mers.

   – Der Nautilus ist nicht gestrandet, mein Herr, erwiderte kalt der Kapitän Nemo. Der Nautilus ist für den Meeresgrund gebaut, und die mühseligen Arbeiten, die Manövers, wozu d'Urville genöthigt war, um seine Corvetten wieder flott zu machen, brauche ich nicht vorzunehmen. Mein Nautilus ist durchaus nicht in Gefahr. Morgen, am bestimmten Tag und zur bestimmten Stunde wird die Fluth ihn ruhig heben, und er wird seine Fahrt durch die Meere fortsetzen.

   — Capitaine, dis-je, je ne doute pas....

   – Kapitän, sagte ich, ich zweifle nicht ...

   — Demain, ajouta le capitaine Nemo en se levant, demain, à deux heures quarante minutes du soir, le Nautilus flottera et quittera sans avarie le détroit de Torrès.»

   – Morgen, fuhr der Kapitän fort, indem er aufstand, morgen um zwei Uhr vierzig Minuten Nachmittags, wird der Nautilus flott sein, und unversehrt aus der Straße Torres fahren.«

   Ces paroles prononcées d'un ton très bref, le capitaine Nemo s'inclina légèrement. C'était me donner congé, et je rentrai dans ma chambre.

   Nach diesen mit entschiedenem Ton gesprochenen Worten verbeugte sich der Kapitän ein wenig. Das hieß mich verabschieden, und ich begab mich wieder auf mein Zimmer.

   Là, je trouvai Conseil, qui désirait connaître le résultat de mon entrevue avec le capitaine.

   Hier traf ich Conseil, der begierig war, das Resultat meiner Unterredung mit dem Kapitän zu erfahren.

   «Mon garçon, répondis-je, lorsque j'ai eu l'air de croire que son Nautilus était menace par les naturels de la Papouasie, le capitaine m'a répondu très ironiquement. Je n'ai donc qu'une chose à dire: Aie confiance en lui, et va dormir en paix.

   »Lieber Junge, erwiderte ich, als ich zu glauben schien, sein Nautilus sei von den Eingeborenen Papuasiens bedroht, hat mir der Kapitän eine ganz ironische Antwort gegeben. Ich habe daher nur das eine zu sagen: Vertraue ihm, und gehe ruhig schlafen.

   — Monsieur n'a pas besoin de mes services?

   – Mein Herr bedarf meiner Dienste nicht weiter?

   — Non, mon ami. Que fait Ned Land?

   – Nein, mein Freund. Was macht Ned-Land?

   — Que monsieur m'excuse, répondit Conseil, mais l'ami Ned confectionne un pâté de kangaroo qui sera une merveille!»

   – Entschuldigung, mein Herr, erwiderte Conseil, aber Freund Ned bereitet eine Känguru-Pastete, die zum Erstaunen sein wird!«

   Je restai seul, je me couchai, mais je dormis assez mal. J'entendais le bruit des sauvages qui piétinaient sur la plate-forme en poussant des cris assourdissants. La nuit se passa ainsi, et sans que l'équipage sortît de son inertie habituelle. Il ne s'inquiétait pas plus de la présence de ces cannibales que les soldats d'un fort blindé ne se préoccupent des fourmis qui courent sur son blindage.

   Ich blieb allein, legte mich zu Bette, schlief aber schlecht. Ich vernahm das Lärmen der Wilden, welche auf der Plateform mit betäubendem Geschrei mit den Füßen stampften. So verging die Nacht, ohne daß die Mannschaft von ihrer gewöhnlichen Unthätigkeit abließ. Sie kümmerte sich um die Anwesenheit dieser Kannibalen so wenig, als die Soldaten eines festen Platzes um die Ameisen, welche über seine Bollwerke laufen.

   A six heures du matin, je me levai... Les panneaux n'avaient pas été ouverts. L'air ne fut donc pas renouvelé à l'intérieur, mais les réservoirs, chargés à toute occurrence, fonctionnèrent à propos et lancèrent quelques mètres cubes d'oxygène dans l'atmosphère appauvrie du Nautilus.

   Um sechs Uhr früh stand ich auf. Die Lucken waren nicht geöffnet worden. Die Luft war daher innen nicht erneuert, aber die für alle Fälle gefüllten Behälter wirkten rechtzeitig und warfen einige Kubikmeter Sauerstoff in die verschlechterte Atmosphäre des Nautilus.

   Je travaillai dans ma chambre jusqu'à midi, sans avoir vu, même un instant, le capitaine Nemo. On ne paraissait faire à bord aucun préparatif de départ.

   Ich arbeitete bis zu Mittag in meinem Zimmer, ohne den Kapitän Nemo auch nur einen Augenblick zu sehen. Man schien an Bord keine Vorbereitungen zur Abfahrt zu treffen.

   J'attendis quelque temps encore, puis, je me rendis au grand salon. La pendule marquait deux heures et demie. Dans dix minutes, le flot devait avoir atteint son maximum de hauteur, et, si le capitaine Nemo n'avait point fait une promesse téméraire, le Nautilus serait immédiatement dégagé. Sinon, bien des mois se passeraient avant qu'il pût quitter son lit de corail.

   Ich wartete noch eine Weile, dann begab ich mich in den großen Salon. Die Wanduhr zeigte zwei Uhr dreißig Minuten. In zehn Minuten mußte die Fluth auf ihrem Höhestand sein, und hatte der Kapitän Nemo nicht ein unbesonnenes Versprechen gegeben, so würde der Nautilus unverzüglich flott sein. Wo nicht, so könnten wohl viele Monate verfließen, ohne daß er die Korallenbank verlassen konnte.

   Cependant, quelques tressaillements avant-coureurs se firent bientôt sentir dans la coque du bateau. J'entendis grincer sur son bordage les aspérités calcaires du fond corallien.

   Doch spürte man im Rumpf des Bootes bereits eine Erschütterung als Vorbote. Ich hörte an seiner Verkleidung den rauhen Kalkstein des Korallengrundes kratzen.

   A deux heures trente-cinq minutes, le capitaine Nemo parut dans le salon.

   Um zwei Uhr fünfunddreißig Minuten erschien der Kapitän Nemo im Salon.

   «Nous allons partir, dit-il.

   »Wir sind im Begriff abzufahren, sagte er.

   — Ah! fis-je.

   – Ah! erwiderte ich.

   — J'ai donné l'ordre d'ouvrir les panneaux.

   – Ich habe befohlen, die Lucken zu öffnen.

   — Et les Papouas?

   – Und die Papuas?

   — Les Papouas? répondit le capitaine Nemo, haussant légèrement les épaules.

   – Die Papuas? erwiderte der Kapitän mit leichtem Achselzucken.

   — Ne vont-ils pas pénétrer à l'intérieur du Nautilus?

   – Werden die nicht in's Innere des Nautilus dringen?

   — Et comment?

   – Und wie?

   — En franchissant les panneaux que vous aurez fait ouvrir.

   – Durch die geöffneten Lucken.

   — Monsieur Aronnax, répondit tranquillement le capitaine Nemo, on n'entre pas ainsi par les panneaux du Nautilus, même quand ils sont ouverts.»

   – Herr Arronax, erwiderte ruhig der Kapitän Nemo, man dringt nicht so durch die Lucken in den Nautilus, selbst wenn sie offen sind.«

   Je regardai le capitaine.

   Ich sah den Kapitän an.

   «Vous ne comprenez pas? me dit-il.

   »Sie verstehen nicht? sagte er.

   — Aucunement.

   – Durchaus nicht.

   — Eh bien! venez et vous verrez.»

   – Nun! so kommen Sie, und werden's sehen.«

   Je me dirigeai vers l'escalier central. Là, Ned Land et Conseil, très intrigués, regardaient quelques hommes de l'équipage qui ouvraient les panneaux, tandis que des cris de rage et d'épouvantables vociférations résonnaient au-dehors.

   Ich begab mich zur Haupttreppe. Hier waren Ned-Land und Conseil in großer Verlegenheit, als sie einige Mann die Lucken öffnen sahen, während draußen wüthendes Geschrei und fürchterlicher Lärm tobte.

   Les mantelets furent rabattus extérieurement. Vingt figures horribles apparurent. Mais le premier de ces indigènes qui mit la main sur la rampe de l'escalier, rejeté en arrière par je ne sais quelle force invisible, s'enfuit, poussant des cris affreux et faisant des gambades exorbitantes.

   Die Läden wurden außen zurück geschlagen. Es zeigten sich zwanzig fürchterliche Gestalten. Aber der erste dieser Eingeborenen, welcher die Hand an das Treppengeländer legte, ward durch eine unsichtbare Gewalt zurück geworfen und entfloh mit gräßlichem Geschrei und entsetzlichen Sprüngen.

   Dix de ses compagnons lui succédèrent. Dix eurent le même sort.

   Zehn seiner Genossen machten's ihm nach, und hatten das nämliche Schicksal.

   Conseil était dans l'extase. Ned Land, emporté par ses instincts violents, s'élança sur l'escalier. Mais, dès qu'il eut saisi la rampe à deux mains, il fut renversé à son tour.

   Conseil war außer sich. Ned-Land ließ sich von seinem heftigen Temperament fortreißen, stürzte auf die Treppe. Aber sowie er das Geländer mit beiden Händen angefaßt hatte, wurde er gleichfalls zurück geschleudert.

   «Mille diables! s'écria-t-il. Je suis foudroyé!»

   »Tausend Teufel! schrie er auf. Ich bin vom Blitz getroffen!«

   Ce mot m'expliqua tout. Ce n'était plus une rampe, mais un câble de métal, tout chargé de l'électricité du bord, qui aboutissait à la plate-forme. Quiconque la touchait ressentait une formidable secousse , et cette secousse eût été mortelle, si le capitaine Nemo eût lancé dans ce conducteur tout le courant de ses appareils! On peut réellement dire, qu'entre ses assaillants et lui, il avait tendu un réseau électrique que nul ne pouvait impunément franchir.

   Jetzt war mir Alles verständlich. Es war nicht blos ein Geländer, sondern ein Kabel von Metall, ganz mit Elektricität geladen bis zur Mündung an der Plateform. Wer es da anrührte, empfand einen fürchterlichen Schlag ja ein solcher konnte tödtlich werden, wenn der Kapitän Nemo diesen Conductor mit aller Elektricität, die ihm zu Gebote stand, lud. Man kann mit Wahrheit sagen, daß er zwischen sich und seine Angreifer ein elektrisches Garn gespannt hatte, über welches Niemand ungestraft hinaus kam.

   Cependant, les Papouas épouvantés avaient battu en retraite, affolés de terreur. Nous, moitié riants, nous consolions et frictionnions le malheureux Ned Land qui jurait comme un possédé.

   Indessen hatten die Papuas voll Entsetzen sich zurück gezogen. Wir trösteten, halb mit Lachen, und rieben den unglücklichen Ned-Land, der wie ein Besessener fluchte.

   Mais, en ce moment, le Nautilus, soulevé par les dernières ondulations du flot, quitta son lit de corail à cette quarantième minute exactement fixée par le capitaine. Son hélice battit les eaux avec une majestueuse lenteur. Sa vitesse s'accrut peu à peu, et, naviguant à la surface de l'Océan, il abandonna sain et sauf les dangereuses passes du détroit de Torrès.

   Aber in diesem Moment verließ der Nautilus, durch die Wogen der Fluth gehoben, sein Korallenlager, genau in der vierzigsten Minute, wie der Kapitän Nemo bestimmt hatte. Seine Schraube schlug majestätisch langsam die Gewässer. Seine Schnelligkeit nahm nach und nach zu, und er verließ an der Oberfläche fahrend unverletzt und wohlbehalten die gefährliche Straße Torres.

Text from zeno.org
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