Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 21

   XXI

   Unos días en tierra

   QUELQUES JOURS À TERRE

   Me impresionó vivamente tocar tierra. Ned Land pisaba el suelo como en un acto de posesión. No hacía más de dos meses, sin embargo, que éramos, según la expresión del capitán Nemo, los «pasajeros del Nautilus», es decir, en realidad, los prisioneros de su comandante.

   Je fus assez vivement impressionné en touchant terre. Ned Land essayait le sol du pied, comme pour en prendre possession. Il n'y avait pourtant que deux mois que nous étions, suivant l'expression du capitaine Nemo, les «passagers du Nautilus». c'est-à-dire. en réalité, les prisonniers de son commandant.

   En pocos minutos estuvimos a tiro de fusil de la costa. El suelo era casi enteramente madrepórico, pero algunos lechos de torrentes desecados, sembrados de restos granfticos, demostraban que la isla era debida a una formación primordial.

Una cortina de hermosos bosques ocultaba el horizonte. Árboles enormes, algunos de los cuales alcanzaban doscientos pies de altura, se unían entre ellos por guirnaldas de lianas, verdaderas hamacas naturales a las que mecía la brisa. Mimosas, ficus, casuarinas, teks, hibiscos, pandanes y palmeras se mezclaban con profusión, y al abrigo de sus bóvedas verdes, al pie de sus tallos, crecían orquídeas, leguminosas y helechos.

   En quelques minutes. nous fûmes à une portée de fusil de la côte. Le sol était presque entièrement madréporique, mais certains lits de torrents desséchés. semés de débris granitiques, démontraient que cette île était due à une formation primordiale. Tout l'horizon se cachait derrière un rideau de forêts admirables. Des arbres énormes, dont la taille atteignait parfois deux cents pieds, se reliaient l'un à l'autre par des guirlandes de lianes, vrais hamacs naturels que berçait une brise légère. C'étaient des mimosas, des ficus, des casuarinas, des teks, des hibiscus, des pendanus, des palmiers, mélangés à profusion, et sous l'abri de leur voûte verdoyante, au pied de leur stype gigantesque, croissaient des orchidées des légumineuses et des fougères.

   Sin reparar en tan bellas muestras de la flora papuasiana, el canadiense abandonó lo agradable orlío útil, alver un cocotero. Abatió rápidamente algunos e sus frutos, los abrió y entonces bebimos su leche y comim s su almendra con una satisfacción que parecía expresar una protesta contra la dieta del Nautilus.

   Mais, sans remarquer tous ces beaux échantillons de la flore papouasienne, le Canadien abandonna l'agréable pour l'utile. Il aperçut un cocotier, abattit quelques-uns de ses fruits, les brisa, et nous bûmes leur lait, nous mangeâmes leur amande, avec une satisfaction qui protestait contre l'ordinaire du Nautilus.

   -¡Excelente! -decia Ned Land.

   «Excellent! disait Ned Land.

   -¡Exquisito! -respondía Conseil.

   — Exquis! répondait Conseil.

   -Espero -dijo el canadiense -que el capitán Nemo no se oponga a que introduzcamos a bordo una carga de cocos.

   — Et je ne pense pas, dit le Canadien. que votre Nemo s'oppose à ce que nous introduisions une cargaison de cocos à son bord?

   -No lo creo -respondí-, pero dudo que quiera probarlos.

   — Je ne le crois pas, répondis-je, mais il n'y voudra pas goûter!

   -Peor para él -dijo Conseil.

   — Tant pis pour lui! dit Conseil.

   -Y tanto mejor para nosotros -añadió Ned Land-, así tocaremos a más.

   — Et tant mieux pour nous! riposta Ned Land. Il en restera davantage.

   -Ned -dije al arponero, que se disponía a vaciar otro cocotero-, los cocos están muy buenos, pero antes de llenar el bote, me parece que sería prudente ver si la isla produce algo no menos útil. Creo que la despensa del Nautilus acogería con agrado legumbres frescas.

   — Un mot seulement, maître Land, dis-je au harponneur qui se disposait à ravager un autre cocotier, le coco est une bonne chose, mais avant d'en remplir le canot, il me paraît sage de reconnaître si l'île ne produit pas quelque substance non moins utile. Des légumes frais seraient bien reçus à l'office du Nautilus.

   -Tiene razón el señor -dijo Conseil-, y yo propongo que reservemos en la canoa tres espacios: uno para los frutos, otro para las legumbres y el tercero para la caza, de la que no he visto todavía ni la más pequeña muestra.

   — Monsieur a raison, répondit Conseil, et je propose de réserver trois places dans notre embarcation, l'une pour les fruits, l'autre pour les légumes, et la troisième pour la venaison, dont je n'ai pas encore entrevu le plus mince échantillon.

   -Conseil, no hay que desesperar -respondió el canadiense.

   — Conseil, il ne faut désespérer de rien, répondit le Canadien.

   -Continuemos, pues, nuestra excursión -dije-, pero con el ojo al acecho. Aunque parezca deshabitada, bien podría albergar la isla algunos individuos menos escrupulosos que nosotros sobre la naturaleza de la caza.

   — Continuons donc notre excursion, repris-je, mais ayons l'oeil aux aguets. Quoique l'île paraisse inhabitée, elle pourrait renfermer, cependant, quelques individus qui seraient moins difficiles que nous sur la nature du gibier!

   -¡Eh! ¡Eh! -exclamó Ned Land, haciendo un significativo movimiento de mandíbulas.

   — Hé! hé! fit Ned Land, avec un mouvement de mâchoire très significatif.

   -Pero, ¡Ned! -exclamó Conseil.

   — Eh bien! Ned! s'écria Conseil.

   -Pues, ¿sabe lo que le digo? Que comienzo a comprender los encantos de la antropofagia.

   — Ma foi, riposta le Canadien, je commence à comprendre les charmes de l'anthropophagie!

   -Pero ¡qué dice, Ned! -exclamó Conseil-. ¡Usted antropófago! Ya no podré sentirme seguro a su lado, durmiendo en el mismo camarote. ¿Me despertaré un día semidevorado?

   — Ned! Ned! que dites-vous là! répliqua Conseil. Vous, anthropophage! Mais je ne serai plus en sûreté près de vous, moi qui partage votre cabine! Devrai-je donc me réveiller un jour à demi dévoré?

   -Amigo Conseil, le quiero mucho, pero no tanto como para comérmelo sin necesidad.

   — Ami Conseil, je vous aime beaucoup, mais pas assez pour vous manger sans nécessité.

   -No sé, no me fío -dijo Conseil-. ¡Hala, a cazar! Es menester cobrar una pieza como sea, para satisfacer a este caníbal; si no, una de estas mañanas, el señor no hallará más que unos trozos de doméstico para servirle.

   — Je ne m'y fie pas, répondit Conseil. En chasse! Il faut absolument abattre quelque gibier pour satisfaire ce cannibale, ou bien, l'un de ces matins, monsieur ne trouvera plus que des morceaux de domestique pour le servir.»

   Mientras así iban bromeando, nos adentramos en la espesura del bosque, que, durante dos horas, recorrimos en todos sentidos.

   Tandis que s'échangeaient ces divers propos, nous pénétrions sous les sombres voûtes de la forêt, et pendant deux heures, nous la parcourûmes en tous sens.

   El azar se mostró propicio a nuestra búsqueda de vegetales comestibles. Uno de los más útiles productos de las zonas tropicales nos proveyó de un alimento precioso, del que carecíamos a bordo.

   Le hasard servit à souhait cette recherche de végétaux comestibles, et l'un des plus utiles produits des zones tropicales nous fournit un aliment précieux qui manquait à bord.

   Habló del árbol del pan, muy abundante en la isla de Gueboroar, que ofrecía esa variedad desprovista de semillas que se conoce en malayo con el nombre de rima.

   Je veux parler de l'arbre à pain, très abondant dans l'île Gueboroar, et j'y remarquai principalement cette variété dépourvue de graines, qui porte en malais le nom de «Rima».

   Se distinguía este árbol de los otros por su tronco recto, de una altura de unos cuarenta pies. Su cima, graciosamente redondeada y formada de grandes hojas multilobuladas, denunciaba claramente a los ojos de un naturalista ese artocarpo que tan felizmente se ha aclimatado en las islas Mascareñas. Entre su masa de verdor destacaban los gruesos frutos globulosos, de un decímetro de anchura, con unas rugosidades exteriores que tomaban una disposición hexagonal. Útil vegetal este con que la naturaleza ha gratificado a regiones que carecen de trigo, y que, sin exigir ningún cultivo, da sus frutos durante ocho meses al año.

   Cet arbre se distinguait des autres arbres par un tronc droit et haut de quarante pieds. Sa cime, gracieusement arrondie et formée de grandes feuilles multilobées, désignait suffisamment aux yeux d'un naturaliste cet «artocarpus» qui a été très heureusement naturalisé aux îles Mascareignes. De sa masse de verdure se détachaient de gros fruits globuleux, larges d'un décimètre, et pourvus extérieurement de rugosités qui prenaient une disposition hexagonale. Utile végétal dont la nature a gratifie les régions auxquelles le blé manque, et qui, sans exiger aucune culture, donne des fruits pendant huit mois de l'année.

   Ned Land conocía bien ese fruto, por haberlo comido durante sus numerosos viajes, y sabía preparar su sustancia comestible. La vista del mismo excitó su apetito, y sin poder contenerse dijo:

   Ned Land les connaissait bien, ces fruits. Il en avait déjà mangé pendant ses nombreux voyages, et il savait préparer leur substance comestible. Aussi leur vue excita-t-elle ses désirs, et il n'y put tenir plus longtemps.

   -Señor, si no pruebo esta pasta del árbol del pan, me muero.

   «Monsieur, me dit-il, que je meure si je ne goûte pas un peu de cette pâte de l'arbre à pain!

   -Pues adelante, Ned, a su gusto. Est os aquí para hacer experimentos. Hagámoslos.

   — Goûtez, ami Ned, goûtez à votre aise. Nous sommes ici pour faire des expériences, faisons-les.

   -No llevará mucho tiempo -respondió el canadiense.

   — Ce ne sera pas long», répondit le Canadien.

   Y, provisto de una lupa, encendió un fuego con ramas secas que chisporrotearon alegremente. Mientras tanto, Conseil y yo escogíamos los mejores frutos del artocarpo. Algunos no habían alcanzado aún un grado suficiente de madurez y su piel espesa recubría una pulpa blanca pero poco fibrosa. Otros, en muy gran número, amarillos y gelatinosos estaban pidiendo ser ya cogidos.

   Et, armé d'une lentille, il alluma un feu de bois mort qui pétilla joyeusement. Pendant ce temps, Conseil et moi, nous choisissions les meilleurs fruits de l'artocarpus. Quelques-uns n'avaient pas encore atteint un degré suffisant de maturité, et leur peau épaisse recouvrait une pulpe blanche, mais peu fibreuse. D'autres, en très grand nombre, jaunâtres et gélatineux, n'attendaient que le moment d'être cueillis.

   Los frutos no contenían hueso. Conseil llevó una docena de ellos a Ned Land, quien los colocó sobre las ascuas tras haberlos cortado en gruesas rodajas.

   Ces fruits ne renfermaient aucun noyau. Conseil en apporta une douzaine à Ned Land, qui les plaça sur un feu de charbons, après les avoir coupés en tranches épaisses, et ce faisant, il répétait toujours:

   -Verá usted, señor, lo bueno que es este pan -decía.

   «Vous verrez, monsieur, comme ce pain est bon!

   -Sobre todo, cuando se ha estado privado durante tanto tiempo -dijo Conseil.

   — Surtout quand on en est privé depuis longtemps, dit Conseil.

   -Es más que pan -añadió el canadiense-, es obra de respostería, y delicada. ¿No la ha comido usted nunca?

   — Ce n'est même plus du pain, ajouta le Canadien. C'est une pâtisserie délicate. Vous n'en avez jamais mange, monsieur?

   -No, Ned.

   — Non, Ned.

   -Pues prepárese a probar una cosa suculenta. Si no es así, dejo yo de ser el rey de los arponeros.

   — Eh bien, préparez-vous à absorber une chose succulente. Si vous n'y revenez pas, je ne suis plus le roi des harponneurs!»

   Al cabo de algunos minutos, la parte de los frutos expuesta al fuego quedó completamente tostada. Por dentro apareció una pasta blanca, como una tierna miga, cuyo sabor recordaba el de la alcachofa.

   Au bout de quelques minutes, la partie des fruits exposée au feu fut complètement charbonnée. A l'intérieur apparaissait une pâte blanche, sorte de mie tendre, dont la saveur rappelait celle de l'artichaut.

   Hay que reconocerlo, era un pan excelente y lo comí con gran placer.

   Il faut l'avouer, ce pain était excellent, et j'en mangeai avec grand plaisir.

   -Desgraciadamente -dije- esta pasta no puede conservarse fresca. Es inútil, por tanto, que llevemos una provisión a bordo.

   «Malheureusement, dis-je, une telle pâte ne peut se garder fraîche, et il me paraît inutile d'en faire une provision pour le bord.

   -¡Ah, no! -exclamó Ned Land-. Habla usted como un naturalista, pero yo voy a actuar como un panadero. Conseil, haga usted una buena recolección de frutos, que cogeremos a la vuelta.

   — Par exemple, monsieur! s'écria Ned Land. Vous parlez là comme un naturaliste, mais moi, je vais agir comme un boulanger. Conseil, faites une récolte de ces fruits que nous reprendrons à notre retour.

   -¿Cómo va a prepararlo, entonces? -le pregunté.

   — Et comment les préparerez-vous? demandai-je au Canadien.

   -Haciendo con su pulpa una pasta fermentada que se conservará indefinidamente sin pudrirse. Cuando quiera emplearla, la coceré en la cocina y verá usted cómo a pesar de su sabor un poco ácido estará muy rica.

   — En fabriquant avec leur pulpe une pâte fermentée qui se gardera indéfiniment et sans se corrompre. Lorsque je voudrai l'employer, je la ferai cuire à la cuisine du bord, et malgré sa saveur un peu acide, vous la trouverez excellente.

   -Así, Ned, veo que no le falta nada a este pan…

   — Alors, maître Ned, je vois qu'il ne manque rien à ce pain...

   -Sí, señor profesor, le faltan algunas frutas o al menos algunas legumbres.

   — Si, monsieur le professeur, répondit le Canadien, il y manque quelques fruits ou tout ou moins quelques légumes!

   -Pues busquemos frutas y legumbres.

   Cherchons les fruits et les légumes.»

   Una vez acabada nuestra recolección, nos pusimos en marcha para completar nuestro «almuerzo» terrestre.

   Lorsque notre récolte fut terminée, nous nous mîmes en route pour compléter ce dîner «terrestre».

   No resultó baldía nuestra búsqueda; a mediodía habíamos hecho ya una buena recolección de plátanos. Estos deliciosos productos de la zona tórrida maduran durante todo el año. Los malayos, que les dan el nombre de pisang, los comen crudos. Además de los plátanos recogimos unas jacas enormes, fruta de sabor muy fuerte, mangos también muy sabrosos y piñas tropicales de un tamaño extraordinario.

Estas tareas nos llevaron mucho tiempo, aunque a la vista de su resultado no cabía lamentarlo.

   Nos recherches ne furent pas vaines, et, vers midi, nous avions fait une ample provision de bananes. Ces produits délicieux de la zone torride mûrissent pendant toute l'année, et les Malais, qui leur ont donné le nom de «pisang», les mangent sans les faire cuire. Avec ces bananes, nous recueillîmes des jaks énormes dont le goût est très accusé, des mangues savoureuses, et des ananas d'un grosseur invraisemblable. Mais cette récolte prit une grande partie de notre temps, que, d'ailleurs, il n'y avait pas lieu de regretter.

   Conseil no le quitaba ojo a Ned, que abría la marcha e iba recogiendo al paso, con mano segura, magníficas frutas para completar nuestras provisiones.

   Conseil observait toujours Ned. Le harponneur marchait en avant, et, pendant sa promenade à travers la forêt, il glanait d'une main sûre d'excellents fruits qui devaient compléter sa provision.

   -¿No le falta nada, Ned? -preguntó Conseil.

   «Enfin, demanda Conseil, il ne vous manque plus rien, ami Ned?

   -¡Hum! -gruñó el canadiense.

   — Hum! fit le Canadien.

   -¿Cómo? ¿De qué se queja?

   — Quoi! vous vous plaignez?

   -De que todos estos vegetales no nos ofrecen una comida. Son el postre. Pero ¿y la sopa?, ¿y el asado?

   — Tous ces végétaux ne peuvent constituer un repas, répondit Ned. C'est la fin d'un repas, c'est un dessert. Mais le potage? mais le rôti?

   -Es cierto -dije-. Ned nos había prometido unas chuletas, que empiezan a parecerme muy problemáticas.

   — En effet, dis-je, Ned nous avait promis des côtelettes qui me semblent fort problématiques.

   -Oiga -me dijo el canadiense-, no sólo no ha terminado la cacería, sino que todavía no ha comenzado. Tengamos paciencia, que acabaremos encontrando algún animal de pluma o de pelo, y si no es por aquí, será en otro sitio.

   — Monsieur, répondit le Canadien, non seulement la chasse n'est pas finie, mais elle n'est même pas commencée. Patience! Nous finirons bien par rencontrer quelque animal de plume ou de poil, et, si ce n'est pas en cet endroit, ce sera dans un autre...

   -Y si no es hoy, será mañana -añadió Conseil-, pues no hay que alejarse demasiado. Es más, creo que deberíamos volver a la canoa.

   — Et si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain, ajouta Conseil, car il ne faut pas trop s'éloigner. Je propose même de revenir au canot.

   -¿Tan pronto? -dijo Ned.

   — Quoi! déjà! s'écria Ned.

   -Debemos estar de regreso antes de la noche -dije.

   — Nous devons être de retour avant la nuit, dis-je.

   -Pero ¿qué hora es? -preguntó el canadiense.

   — Mais quelle heure est-il donc? demanda le Canadien.

   -Por lo menos son las dos -respondió Conseil.

   — Deux heures, au moins, répondit Conseil.

   -¡Cómo pasa el tiempo en tierra firme! -exclamó Ned Land, con un suspiro de pesar.

   — Comme le temps passe sur ce sol ferme! s'écria maître Ned Land avec un soupir de regret.

   -En marcha entonces -dijo Conseil.

   — En route», répondit Conseil.

   Volvimos sobre nuestros pasos y durante el camino fuimos completando nuestra recolección con nueces de palma, para lo que hubimos de subir a la cima de los árboles, así como con ese género de pequeñas habichuelas que los malayos denominan abrou, y con batatas de magnífica calidad.

   Nous revînmes donc à travers la forêt, et nous complétâmes notre récolte en faisant une razzia de chouxpalmistes qu'il fallut cueillir à la cime des arbres, de petits haricots que je reconnus pour être les «abrou» des Malais, et d'ignames d'une qualité supérieure.

   Así, llegamos muy sobrecargados a la canoa. Pero Ned Land no se hallaba todavía satisfecho con las provisiones. Le favoreció la suerte entonces, ya que en el momento en que iba a embarcar vio varios árboles, de unos veinticinco a treinta pies de altura, pertenecientes a la familia de las palmas. Estos árboles, tan preciosos como el artocarpo, son considerados justamente como uno de los más útiles productos de Malasia.

   Nous étions surchargés quand nous arrivâmes au canot. Cependant, Ned Land ne trouvait pas encore sa provision suffisante. Mais le sort le favorisa. Au moment de s'embarquer, il aperçut plusieurs arbres, hauts de vingt-cinq à trente pieds, qui appartenaient à l'espèce des palmiers. Ces arbres, aussi précieux que l'artocarpus, sont justement comptés parmi les plus utiles produits de la Malaisie.

   Eran sagús, vegetales silvestres que se reproducen, como los morales, por sus retoños y sus semillas.

   C'étaient des sagoutiers, végétaux qui croissent sans culture, se reproduisant, comme les mûriers, par leurs rejetons et leurs graines.

   Ned Land conocía la manera de utilizar esos árboles. Manejando el hacha con gran vigor, derribó dos o tres sagús, cuya madurez denunciaba el polvillo blanco que recubría sus palmas.

   Ned Land connaissait la manière de traiter ces arbres. Il prit sa hache, et la maniant avec une grande vigueur, il eut bientôt couché sur le sol deux ou trois sagoutiers dont la maturité se reconnaissait à la poussière blanche qui saupoudrait leurs palmes.

   Yo le observaba más con los ojos del naturalista que con los de un hombre hambriento. Nad Land arrancaba de cada tronco una capa de corteza de una pulgada de espesor, dejando así al descubierto una red de fibras alargadas que formaban inextricables nudos amazacotados por una especie de harina gomosa. Esta fécula era el sagú, que constituye uno de los alimentos básicos de las poblaciones de la Melanesia.

   Je le regardai faire plutôt avec les yeux d'un naturaliste qu'avec les yeux d'un homme affamé. Il commença par enlever à chaque tronc une bande d'écorce, épaisse d'un pouce, qui recouvrait un réseau de fibres allongées formant d'inextricables noeuds, que mastiquait une sorte de farine gommeuse. Cette farine, c'était le sagou, substance comestible qui sert principalement à l'alimentation des populations mélanésiennes.

   Ned Land se limitó de momento a cortar los troncos como si de leíía se tratara, dejando para más tarde la extracción de la fécula, que habría de ser separada de sus ligamentos fibrosos, expuesta al sol para evaporar su humedad y, finalmente, depositada en moldes para endurecerse.

   Ned Land se contenta, pour le moment, de couper ces troncs par morceaux, comme il eût fait de bois à brûler, se réservant d'en extraire plus tard la farine, de la passer dans une étoffe afin de la séparer de ses ligaments fibreux, d'en faire évaporer l'humidité au soleil, et de la laisser durcir dans des moules.

   Eran las cinco de la tarde cuando abandonamos las orillas de la isla, cargados con nuestras riquezas. Media hora más tarde, llegábamos al Nautilus. Nadie presenció nuestra llegada. El enorme cilindro de acero parecía deshabitado. Embarcadas nuestras provisiones, fui a mi camarote, en el que hallé la cena servida. Después de comer, me dormí.

   Enfin, à cinq heures du soir, chargés de toutes nos richesses, nous quittions le rivage de l'île, et, une demi-heure après, nous accostions le Nautilus. Personne ne parut à notre arrivée. L'énorme cylindre de tôle semblait désert. Les provisions embarquées, je descendis à ma chambre. J'y trouvai mon souper prêt. Je mangeai, puis je m'endormis.

   Al día siguiente, 6 de enero, sin novedad a bordo. Ni un ruido, ni un signo de vida, La canoa se hallaba en el mismo lugar en que la habíamos dejado. Resolvimos volver a la isla Gueboroar. Ned Land esperaba tener más fortuna que en la víspera, como cazador, y deseaba visitar otra parte de la selva.

   Le lendemain, 6 janvier, rien de nouveau à bord. Pas un bruit à l'intérieur, pas un signe de vie. Le canot était resté le long du bord, à la place même où nous l'avions laissé. Nous résolûmes de retourner à l'île Gueboroar. Ned Land espérait être plus heureux que la veille au point de vue du chasseur, et désirait visiter une autre partie de la forêt.

   A la salida del sol, ya estábamos en marcha. Alcanzamos la isla en pocos instantes.

   Au lever du soleil, nous étions en route. L'embarcation, enlevée par le flot qui portait à terre, atteignit l'île en peu d'instants.

   Desembarcamos, y, pensando que lo mejor era fiarse del instinto del canadiense, seguimos a Ned Land, cuyas largas piernas amenazaban distanciarnos excesivamente.

   Nous débarquâmes, et, pensant qu'il valait mieux s'en rapporter à l'instinct du Canadien, nous suivîmes Ned Land dont les longues jambes menaçaient de nous distancer.

   Ned Land siguió la costa hacia el Oeste. Luego, tras haber vadeado algunos torrentes, llegamos a un altiplano bordeado de magníficos bosques. A lo largo de los cursos de agua vimos algunos martines pescadores que no aceptaron nuestra proximidad. Su circunspección probaba que aquellos volátiles sabían a qué atenerse sobre los bípedos de nuestra especie, y de ello inferí que si la isla no estaba habitada era, por lo menos, frecuentada por seres humanos.

   Ned Land remonta la côte vers l'ouest, puis, passant à gué quelques lits de torrents, il gagna la haute plaine que bordaient d'admirables forêts. Quelques martins-pêcheurs rôdaient le long des cours d'eau, mais ils ne se laissaient pas approcher. Leur circonspection me prouva que ces volatiles savaient à quoi s'en tenir sur des bipèdes de notre espèce, et j'en conclus que, si l'île n'était pas habitée, du moins, des êtres humains la fréquentaient.

   Tras haber atravesado una tupida pradera, llegamos al lindero de un bosquecillo animado por el canto y el vuelo de un gran número de pájaros.

   Après avoir traversé une assez grasse prairie, nous arrivâmes à la lisière d'un petit bois qu'animaient le chant et le vol d'un grand nombre d'oiseaux.

   -Sólo pájaros -dijo Conseil.

   «Ce ne sont encore que des oiseaux, dit Conseil.

   -Los hay también comestibles -respondió el arponero.

   — Mais il y en a qui se mangent! répondit le harponneur.

   -No éstos, amigo Ned -replicó Conseil-, pues no veo más que loros.

   — Point, ami Ned, répliqua Conseil, car je ne vois là que de simples perroquets.

   -Conseil, el loro es el faisán de los que no tienen otra cosa que comer -dijo gravemente Ned.

   — Ami Conseil, répondit gravement Ned, le perroquet est le faisan de ceux qui n'ont pas autre chose à manger.

   -A lo que yo añadiré -intervine -que este pájaro, convenientemente preparado, puede valer la pena de arriesgar el tenedor.

   — Et j'ajouterai, dis-je, que cet oiseau, convenablement préparé, vaut son coup de fourchette.»

   En medio del follaje del bosque, todo un mundo de loros volaba de rama en rama, sin más separación entre sus garriduras y la lengua humana que la de una más cuidada educación. Por el momento, garrían en compañía de cotorras de todos los colores, de graves papagayos, que parecían meditar un problema filosófico, mientras loritos reales de un rojo brillante pasaban como un trozo de estambre llevado por la brisa, en medio de los cálaos de ruidoso vuelo, de los papúas, esos palmípedos que se pintan con los más finos matices del azul, y de toda una gran variedad de volátiles muy hermosos pero escasamente comestibles.

   En effet, sous l'épais feuillage de ce bois, tout un monde de perroquets voltigeait de branche en branche, n'attendant qu'une éducation plus soignée pour parler la langue humaine. Pour le moment, ils caquetaient en compagnie de perruches de toutes couleurs, de graves kakatouas, qui semblaient méditer quelque problème philosophique, tandis que des loris d'un rouge éclatant passaient comme un morceau d'étamine emporté par la brise, au milieu de kalaos au vol bruyant, de papouas peints des plus fines nuances de l'azur, et de toute une variété de volatiles charmants, mais généralement peu comestibles.

   Aquella colección carecía, sin embargo, de un pájaro propio de estas tierras hasta el punto de que nunca ha salido de los límites de las islas de Arrú y de las islas de los Papúas. Pero la suerte me tenía reservada la posibilidad de admirarlo al poco tiempo.

   Cependant, un oiseau particulier à ces terres, et qui n'a jamais dépassé la limite des îles d'Arrou et des îles des Papouas, manquait à cette collection. Mais le sort me réservait de l'admirer avant peu.

   En efecto, después de atravesar un soto de escasa frondosidad nos encontramos en una llanura llena de matorrales. Fue allí donde vi levantar el vuelo a unos magníficos pájaros a los que la disposición de sus largas plumas obligaba a dirigirse contra el viento. Su vuelo ondulado, la gracia de sus aéreos giros y los reflejos tornasolados de sus colores atraían y encantaban la mirada. Pude reconocerlos sin dificultad.

   Après avoir traversé un taillis de médiocre épaisseur, nous avions retrouvé une plaine obstruée de buissons. Je vis alors s'enlever de magnifiques oiseaux que la disposition de leurs longues plumes obligeait à se diriger contre le vent. Leur vol ondulé, la grâce de leurs courbes aériennes, le chatoiement de leurs couleurs, attiraient et charmaient le regard. Je n'eus pas de peine à les reconnaître.

   -¡Aves del paraíso! -exclamé.

   «Des oiseaux de paradis! m'écriai-je.

   -Orden de los paseriformes, sección de los clistómoros -respondió Conseil.

   — Ordre des passereaux, section des clystomores, répondit Conseil.

   -¿Familia de las perdices? -preguntó Ned Land.

   — Famille des perdreaux? demanda Ned Land.

   -No lo creo, señor Land, pero cuento con su pericia para atrapar a uno de estos maravillosos productos de la naturaleza tropical.

   — Je ne crois pas, maître Land. Néanmoins, je compte sur votre adresse pour attraper un de ces charmants produits de la nature tropicale!

   -Lo intentaré, señor profesor, aunque estoy más acostumbrado a manejar el arpón que el fusil.

   — On essayera, monsieur le professeur, quoique je sois plus habitué à manier le harpon que le fusil.»

   Los malayos, que hacen un activo comercio de estos pájaros con los chinos, se sirven para su captura de diversos medios que a nosotros nos estaban vedados, y que consisten ya sea en tenderles unos lazos en la copa de los elevados árboles en que estas aves suelen buscar su morada, ya sea con una liga tenaz que paraliza sus movimientos. Incluso llegan a envenenar las fuentes en las que estos pájaros van a beber. Nuestros medios quedaban limitados a la tentativa de cazarlos al vuelo, con muy pocas posibilidades de alcanzarles. Y, en efecto, en estas tentativas gastamos en vano una buena parte de nuestra munición.

   Les Malais, qui font un grand commerce de ces oiseaux avec les Chinois, ont, pour les prendre, divers moyens que nous ne pouvions employer. Tantôt ils disposent des lacets au sommet des arbres élevés que les paradisiers habitent de préférence. Tantôt ils s'en emparent avec une glu tenace qui paralyse leurs mouvements. Ils vont même jusqu'à empoisonner les fontaines où ces oiseaux ont l'habitude de boire. Quant à nous, nous étions réduits à les tirer au vol, ce qui nous laissait peu de chances de les atteindre. Et en effet, nous épuisâmes vainement une partie de nos munitions.

   Hacia las once de la mañana, alcanzadas ya las primeras estribaciones de las montañas que forman el centro de la isla, todavía no habíamos conseguido cobrar ninguna pieza. El hambre empezaba a aguijonearnos. Habíamos confiado en exceso en la caza y cometido una imprudencia. Pero, afortunadamente, y con gran sorpresa por su parte, Conseil mató dos pájaros de un tiro y aseguró el almuerzo. Eran una paloma blanca y una torcaz que, rápidamente desplumadas y ensartadas en una broqueta, fueron llevadas al fuego. Mientras se asaban, Ned preparó el pan con el fruto del artocarpo. Devoramos las palomas hasta los huesos, encontrándolas excelentes. La nuez moscada de que se alimentan perfuma su carne dándole un sabor delicioso.

   Vers onze heures du matin, le premier plan des montagnes qui forment le centre de l'île était franchi, et nous n'avions encore rien tué. La faim nous aiguillonnait. Les chasseurs s'étaient fiés au produit de leur chasse, et ils avaient eu tort. Très heureusement, Conseil, à sa grande surprise, fit un coup double et assura le déjeuner. Il abattit un pigeon blanc et un ramier, qui, lestement plumés et suspendus à une brochette, rôtirent devant un feu ardent de bois mort. Pendant que ces intéressants animaux cuisaient, Ned prépara des fruits de l'artocarpus. Puis, le pigeon et le ramier furent dévorés jusqu'aux os et déclarés excellents. La muscade, dont ils ont l'habitude de se gaver, parfume leur chair et en fait un manger délicieux.

   -Es como si los pollos se alimentaran de trufas -dijo Conseil.

   «C'est comme si les poulardes se nourrissaient de truffes, dit Conseil.

   -Y ahora, Ned, ¿qué es lo que falta?

   — Et maintenant, Ned. que vous manque-t-il? demandai-je au Canadien.

   -Una pieza de cuatro patas, señor Aronnax. Estas palomas no son más que un entremés para abrir boca. No estaré contento hasta que no haya matado un animal con chuletas.

   — Un gibier à quatre pattes, monsieur Aronnax, répondit Ned Land. Tous ces pigeons ne sont que hors-d'oeuvre et amusettes de la bouche. Aussi, tant que je n'aurai pas tué un animal à côtelettes, je ne serai pas content!

   -Ni yo, Ned, si no consigo atrapar un ave del paraíso.

   — Ni moi, Ned, si je n'attrape pas un paradisier.

   -Continuemos, pues, la cacería -intervino Conseil-, pero de regreso ya hacia el mar. Hemos llegaddo a las primeras pendientes de las montañas y creo que más vale volver.

   — Continuons donc la chasse, répondit Conseil, mais en revenant vers la mer. Nous sommes arrivés aux premières pentes des montagnes, et je pense qu'il vaut mieux regagner la région des forêts.»

   Era un consejo sensato, y lo adoptamos.

Al cabo de una hora de marcha llegamos a un verdadero bosque de sagús. Algunas inofensivas serpientes huían de vez en cuando a nuestro paso. Las aves del paraíso nos huían y había perdido ya toda esperanza, cuando Conseil, que abría la marcha, se inclinó súbitamente, lanzó un grito triunfal y vino hacia mí con un magnífico ejemplar.

   C'était un avis sensé, et il fut suivi. Après une heure de marche, nous avions atteint une véritable forêt de sagoutiers. Quelques serpents inoffensifs fuyaient sous nos pas. Les oiseaux de paradis se dérobaient à notre approche, et véritablement, je désespérais de les atteindre, lorsque Conseil, qui marchait en avant, se baissa soudain, poussa un cri de triomphe, et revint à moi, rapportant un magnifique paradisier.

   -¡Ah! ¡Bravo, Conseil! -exclamé, entusiasmado.

   «Ah! bravo! Conseil, m'écriai-je.

   -Créame que no vale la pena de…

   — Monsieur est bien bon, répondit Conseil.

   -¡Cómo que no! ¡Ahí es nada coger uno de estos pájaros vivos! ¡Y con la mano!

   — Mais non, mon garçon. Tu as fait là un coup de maître. Prendre un de ces oiseaux vivants, et le prendre à la main!

   -Si el señor lo examina de cerca, podrá ver que no he tenido gran mérito.

   — Si monsieur veut l'examiner de près, il verra que je n'ai pas eu grand mérite.

   -¿Porqué, Conseil?

   — Et pourquoi, Conseil?

   -Porque este pájaro está borracho.

   — Parce que cet oiseau est ivre comme une caille.

   -¿Borracho?

   — Ivre?

   -Sí, señor. Ebrio de la nuez moscada que estaba comiendo en la mirística en que lo he encontrado. Vea, amigo Ned, vea los terribles efectos de la intemperancia.

   — Oui, monsieur, ivre des muscades qu'il dévorait sous le muscadier où je l'ai pris. Voyez, ami Ned, voyez les monstrueux effets de l'intempérance!

   -¡Mil diantres! -replicó el canadiense-. ¡Mira que echarme en cara la ginebra que he bebido desde hace dos meses!

   — Mille diables! riposta le Canadien, pour ce que j'ai bu de gin depuis deux mois, ce n'est pas la peine de me le reprocher!»

   Al examinar al curioso pájaro vi que Conseil no se equivocaba. El ave del paraíso, embriagada por el jugo espirituoso, estaba reducida a la impotencia, incapaz de volar y apenas de andar. Pero eso no me preocupaba y le dejé dormir «la mona».

   Cependant, j'examinais le curieux oiseau. Conseil ne se trompait pas. Le paradisier, enivré par le suc capiteux, était réduit à l'impuissance. Il ne pouvait voler. Il marchait à peine. Mais cela m'inquiéta peu, et je le laissai cuver ses muscades.

   Nuestra presa pertenecía a la más hermosa de las ocho especies conocidas en Papuasia y en la islas vecinas, es decir, a la llamada «gran esmeralda» que es, además, una de las más raras. Medía unos tres decímetros de largo. Su cabeza era relativamente pequeña y los ojos, situados cerca de la abertura del pico, eran también de pequeño tamaño. Todo él era una sinfonía de colores: el amarillo del pico, el marrón de las patas y de las uñas, el siena de las alas que en sus extremidades se tornaba en púrpura, el amarillo pajizo de la cabeza y del cuello, el esmeralda de la garganta, el marrón de la pechuga y del vientre. Las plumas, largas y ligeras de la cola, de una finura admirable, realzaban la belleza de este maravilloso pájaro, poéticamente llamado por los indígenas «pájaro de sol».

   Cet oiseau appartenait à la plus belle des huit espèces que l'on compte en Papouasie et dans les îles voisines. C'était le paradisier «grand-émeraude», l'un des plus rares. Il mesurait trois décimètres de longueur. Sa tête était relativement petite, ses yeux placés près de l'ouverture du bec, et petits aussi. Mais il offrait une admirable réunion de nuances. étant jaune de bec, brun de pieds et d'ongles, noisette aux ailes empourprées à leurs extrémités, jaune pâle à la tête et sur le derrière du cou, couleur d'émeraude à la gorge, brun marron au ventre et à la poitrine. Deux filets cornés et duveteux s'élevaient au-dessus de sa queue, que prolongeaient de longues plumes très légères, d'une finesse admirable, et ils complétaient l'ensemble de ce merveilleux oiseau que les indigènes ont poétiquement appelé 1'«oiseau du soleil».

   Yo deseaba vivamente poder llevar a París aquel soberbio ejemplar de ave del paraíso, a fin de donarlo al Jardín de Plantas, que no posee ninguno vivo.

   Je souhaitais vivement de pouvoir ramener à Paris ce superbe spécimen des paradisiers, afin d'en faire don au Jardin des Plantes, qui n'en possède pas un seul vivant.

   -¿Es, pues, tan raro? -preguntó el canadiense, con el tono del cazador poco inclinado a estimar la caza desde un punto de vista artístico.

   «C'est donc bien rare? demanda le Canadien, du ton d'un chasseur qui estime fort peu le gibier au point de vue de l'art.

   -Muy raro, sí, y, sobre todo, muy difícil de capturarlo vivo. Y aun muertos, estos pájaros son objeto de un comercio muy activo. Por eso, los indígenas han llegado incluso a fabricarlos, como se hace con las perlas y los diamantes.

   — Très rare, mon brave compagnon, et surtout très difficile à prendre vivant. Et même morts, ces oiseaux sont encore l'objet d'un important trafic. Aussi, les naturels ont-ils imaginé d'en fabriquer comme on fabrique des perles ou des diamants.

   -¿Cómo? -dijo Conseil-. ¿Es posible falsificar las aves de paraíso?

   — Quoi! s'écria Conseil, on fait de faux oiseaux de paradis?

   -Sí, Conseil.

   — Oui, Conseil.

   -¿Y conoce el señor el procedimiento de los indígenas?

   — Et monsieur connaît-il le procédé des indigènes?

   -Sí. Durante el monzón del Este, las aves del paraíso pierden las magníficas plumas que rodean su cola, esas plumas que los naturalistas han llamado subalares. Los falsificadores recogen esas plumas y las adaptan con mucha destreza a una pobre cotorra previamente mutilada. Luego tiñen las suturas, barnizan al pájaro y lo venden para su expedición a los museos y a los aficionados de Europa. Es una singular industria ésta.

   — Parfaitement. Les paradisiers, pendant la mousson d'est, perdent ces magnifiques plumes qui entourent leur queue, et que les naturalistes ont appelées plumes subalaires. Ce sont ces plumes que recueillent les faux-monnayeurs en volatiles, et qu'ils adaptent adroitement à quelque pauvre perruche préalablement mutilée. Puis ils teignent la suture, ils vernissent l'oiseau, et ils expédient aux muséums et aux amateurs d'Europe ces produits de leur singulière industrie.

   -Bueno -dijo Ned Land-, si el pájaro no es auténtico sí lo son sus plumas, y como no está destinado a ser comido no lo veo mal.

   — Bon! fit Ned Land, si ce n'est pas l'oiseau, ce sont toujours ses plumes, et tant que l'objet n'est pas destiné à être mangé. je n'y vois pas grand mal!»

   Si mis deseos estaban colmados con la posesión del pájaro del paraíso, no acontecía lo mismo con los del cazador canadiense. Pero, afortunadamente, hacia las dos, Ned Land pudo cobrarse un magnífico cerdo salvaje, un barí outang como lo llaman los naturales. Muy oportunamente había hecho su aparición aquel puerco que iba a procurarnos auténtica carne de cuadrúpedo, y fue bien recibido. Ned Land se mostró muy orgulloso de su disparo. El cerdo, alcanzado por la bala eléctrica, había caído fulminado.

   Mais si mes désirs étaient satisfaits par la possession de ce paradisier, ceux du chasseur canadien ne l'étaient pas encore. Heureusement, vers deux heures, Ned Land abattit un magnifique cochon des bois, de ceux que les naturels appellent «bari-outang». L'animal venait à propos pour nous procurer de la vraie viande de quadrupède, et il fut bien reçu. Ned Land se montra très glorieux de son coup de fusil. Le cochon, touché par la balle électrique, était tombé raide mort.

   El canadiense lo despojó y vació limpiamente de sus entrañas y extrajo media docena de chuletas destinadas a asegurarnos una buena parrillada para la cena. Luego, continuamos la cacería en la que Ned y Conseil renovarían sus proezas.

   Le Canadien le dépouilla et le vida proprement, après en avoir retiré une demi-douzaine de côtelettes destinées à fournir une grillade pour le repas du soir. Puis, cette chasse fut reprise, qui devait encore être marquée par les exploits de Ned et de Conseil.

   En efecto, los dos amigos se entregaron a una batida por los matorrales de los que levantaron un grupo de canguros que salieron dando saltos sobre sus patas elásticas. Pero su huida no fue tan rápida como para evitar que las balas eléctricas no detuvieran a algunos en su carrera.

   En effet, les deux amis, battant les buissons, firent lever une troupe de kangaroos, qui s'enfuirent en bondissant sur leurs pattes élastiques. Mais ces animaux ne s'enfuirent pas si rapidement que la capsule électrique ne put les arrêter dans leur course.

   -¡Ah, señor profesor! -exclamó Ned Land, a quien exaltaba el ardor de la caza-, ¡qué carne tan excelente, sobre todo estofada! ¡Qué despensa para el Nautilusi ¡Dos… tres… . cinco… ! ¡Y cuando pienso que nos comeremos toda esta carne, y que esos imbéciles de a bordo no van a probarla!

   «Ah! monsieur le professeur, s'écria Ned Land que la rage du chasseur prenait à la tête, quel gibier excellent, cuit à l'étuvée surtout! Quel approvisionnement pour le Nautilus! Deux! trois! cinq à terre! Et quand je pense que nous dévorerons toute cette chair, et que ces imbéciles du bord n'en auront pas miette!»

   Creo que si no hubiera hablado tanto, en su agitación, el canadiense los habría exterminado a todos. Pero se limitó a derribar una docena de estos curiosos marsupiales que forman el primer orden de los mamíferos aplacentarios, como nos diría Conseil.

   Je crois que, dans l'excès de sa joie, le Canadien, s'il n'avait pas tant parlé, aurait massacré toute la bande! Mais il se contenta d'une douzaine de ces intéressants marsupiaux, qui forment le premier ordre des mammifères aplacentaires - nous dit Conseil.

   Eran de pequeña talla, una especie de los «canguros conejo», que se alojan habitualmente en los troncos huecos de los árboles, y que están dotados de una gran rapidez de desplazamiento. Pero si eran pequeños, su carne era muy estimable.

   Ces animaux étaient de petite taille. C'était une espèce de ces «kangaroos-lapins», qui gîtent habituellement dans le creux des arbres, et dont la vélocité est extrême; mais s'ils sont de médiocre grosseur, ils fournissent, du moins, la chair la plus estimée.

   Estábamos muy satisfechos del resultado de la caza. El alegre Ned se proponía regresar al día siguiente a esta isla encantada, a la que quería despoblar de todos sus cuadrúpedos comestibles. Pero esto era no contar con lo que iba a sobrevenir.

   Nous étions très satisfaits des résultats de notre chasse. Le joyeux Ned se proposait de revenir le lendemain à cette île enchantée, qu'il voulait dépeupler de tous ses quadrupèdes comestibles. Mais il comptait sans les événements.

   A las seis de la tarde nos hallábamos de regreso en la playa. Nuestra canoa estaba varada en su lugar habitual. El Nautilus emergía de las olas, como un largo escollo, a dos millas de la costa.

   A six heures du soir, nous avions regagné la plage. Notre canot était échoué à sa place habituelle. Le Nautilus, semblable à un long écueil, émergeait des flots à deux milles du rivage.

   Sin más tardanza, Ned Land se ocupó de la cena, con su acreditada pericia. Las chuletas de bari outang, puestas sobre las ascuas, perfumaron deliciosamente el aire…

   Ned Land, sans plus tarder, s'occupa de la grande affaire du dîner. Il s'entendait admirablement à toute cette cuisine. Les côtelettes de «bari-outang», grillées sur des charbons, répandirent bientôt une délicieuse odeur qui parfuma l'atmosphère!...

   Pero me doy cuenta de que estoy pareciéndome al canadiense. ¡Heme aquí en éxtasis ante una parrillada de cerdo fresco! Espero que se me perdone como yo se lo he perdonado a Ned Land, y por los mismos motivos.

   Mais je m'aperçois que je marche sur les traces du Canadien. Me voici en extase devant une grillade de porc frais! Que l'on me pardonne, comme j'ai pardonné à maître Land, et pour les mêmes motifs!

   La cena fue excelente. Dos palomas torcaces completaron la extraordinaria minuta. La fécula de sagú, el pan del artocarpo, unos cuantos mangos, media docena de ananás y un poco de licor fermentado de nueces de coco nos alegraron el ánimo, hasta el punto de que las ideas de mis companeros, así me lo pareció, llegaron a perder algo de su solidez habitual.

   Enfin, le dîner fut excellent. Deux ramiers complétèrent ce menu extraordinaire. La pâte de sagou, le pain de l'artocarpus, quelques mangues, une demi-douzaine d'ananas, et la liqueur fermentée de certaines noix de cocos, nous mirent en joie. Je crois même que les idées de mes dignes compagnons n'avaient pas toute la netteté désirable.

   -¿Y si no regresáramos esta noche al Nautilus? -dijo Conseil.

   «Si nous ne retournions pas ce soir au Nautilus? dit Conseil.

   -¿Y si no volviéramos nunca más? -añadió Ned Land.

   Si nous n'y retournions jamais?» ajouta Ned Land.

   Apenas había acabado de formular su proposición el arponero cuando cayó una piedra a nuestros pies.

   En ce moment une pierre vint tomber à nos pieds, et coupa court à la proposition du harponneur.