Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 10

   X

   Las hulleras submarinas

   LES HOUILLÈRES SOUS-MARINES

   Me desperté muy tarde al día siguiente, 20 de febrero. Las fatigas de la noche habían prolongado mi sueño hasta las once. Me vestí con rapidez porque me apremiaba la curiosidad de conocer la dirección del Nautilus. Los instrumentos me indicaron que seguía con rumbo Sur a una velocidad de unas veinte millas por hora y a una profundidad de cien metros.

   Le lendemain, 20 février, je me réveillais fort tard. Les fatigues de la nuit avaient prolongé mon sommeil jusqu'à onze heures. Je m'habillai promptement. J'avais hâte de connaître la direction du Nautilus. Les instruments m'indiquèrent qu'il courait toujours vers le sud avec une vitesse de vingt milles à l'heure par une profondeur de cent mètres.

   Llegó Conseil y le conté nuestra expedición nocturna. Como los cristales no estaban tapados, le fue dado ver todavía una parte del continente sumergido.

   Conseil entra. Je lui racontai notre excursion nocturne, et, les panneaux étant ouverts, il put encore entrevoir une partie de ce continent submergé.

   En efecto, el Nautilus navegaba a unos diez metros tan sólo del suelo formado por la llanura de la Atlántida. Corría como un globo impulsado por el viento por encima de las praderas terrestres; pero más apropiado sería decir que nos hallábamos en aquel salón como en el vagón de un tren expreso. Los primeros planos que pasaban ante nuestros ojos eran rocas fantásticamente recortadas, bosques de árboles pasados del reino vegetal al mineral y cuyas inmóviles siluetas parecían gesticular bajo el agua. Había también grandes masas pétreas alfombradas de ascidias y de anémonas, entre las que ascendían largos hidrófitos verticales, y bloques de lava extrañamente moldeados que atestiguaban el furor de las expansiones plutónicas.

   En effet, le Nautilus rasait à dix mètres du sol seulement la plaine de l'Atlantide. Il filait comme un ballon emporté par le vent au-dessus des prairies terrestres; mais il serait plus vrai de dire que nous étions dans ce salon comme dans le wagon d'un train express. Les premiers plans qui passaient devant nos yeux, c'étaient des rocs découpés fantastiquement, des forêts d'arbres passés du règne végétal au règne animal, et dont l'immobile silhouette grimaçait sous les flots. C'étaient aussi des masses pierreuses enfouies sous des tapis d'axidies et d'anémones, hérissées de longues hydrophytes verticales, puis des blocs de laves étrangement contournés qui attestaient toute la fureur des expansions plutoniennes.

   Mientras observábamos ese extraño paisaje que resplandecía bajo la luz eléctrica, conté a Conseil la historia de los atlantes que tantas páginas encantadoras, desde un punto de vista puramente imaginario, inspiraron a Bailly. Le hablaba de las guerras de esos pueblos heroicos y argumentaba la cuestión de la Atlántida como hombre a quien ya no le es posible ponerla en duda. Pero Conseil, distraído, no me escuchaba apenas, y su indiferencia ante este tema histórico tenía una fácil explicación.

   Tandis que ces sites bizarres resplendissaient sous nos feux électriques, je racontais à Conseil l'histoire de ces Atlantes, qui, au point de vue purement imaginaire, inspirèrent à Bailly tant de pages charmantes. Je lui disais les guerres de ces peuples héroïques. Je discutais la question de l'Atlantide en homme qui ne peut plus douter. Mais Conseil, distrait, m'écoutait peu, et son indifférence à traiter ce point historique me fut bientôt expliquée.

   En efecto, numerosos peces atraían sus miradas, y cuando pasaban peces, Conseil, arrastrado a los abismos de la clasificación, salía del mundo real. Obligado me vi a seguirle y a reanudar así con él nuestros estudios ictiológicos.

   En effet, de nombreux poissons attiraient ses regards, et quand passaient des poissons, Conseil, emporté dans les abîmes de la classification, sortait du monde réel. Dans ce cas, je n'avais plus qu'à le suivre et à reprendre avec lui nos études ichtyologiques.

   Aquellos peces del Atlántico no diferían sensiblemente de los que habíamos observado hasta entonces. Rayas de un tamaño gigantesco, de cinco metros de longitud, dotadas de una gran fuerza muscular que les permitía lanzarse por encima de las olas; escualos de diversas especies, entre otros una tintorera de quince pies, de dientes triangulares y agudos, cuya transparencia la hacía casi invisible en medio del agua; sagros oscuros, humantinos en forma de prismas y acorazados con una piel con escamas en forma de tubérculos; esturiones, similares a los del Mediterráneo; singnatostrompetas, de un pie y medio de longitud, de colores amarllo y marrón, provistos de pequeñas aletas grises, sin dientes ni lengua, que desfilaban como finas y flexibles serpientes.

   Du reste, ces poissons de l'Atlantique ne différaient pas sensiblement de ceux que nous avions observés jusqu'ici. C'étaient des raies d'une taille gigantesque, longues de cinq mètres et douées d'une grande force musculaire qui leur permet de s'élancer au-dessus des flots, des squales d'espèces diverses, entre autres, un glauque de quinze pieds, à dents triangulaires et aiguës, que sa transparence rendait presque invisible au milieu des eaux, des sagres bruns, des humantins en forme de prismes et cuirassés d'une peau tuberculeuse, des esturgeons semblables à leurs congénères de la Méditerranée, des syngnathes-trompettes, longs d'un pied et demi, jaune-brun, pourvus de petites nageoires grises, sans dents ni langue, et qui défilaient comme de fins et souples serpents.

   Entre los peces óseos, Conseil anotó los makairas negruzcos, de tres metros de largo y armados en su mandíbula superior de una penetrante espada; peces araña de vivos colores, conocidos en la época de Aristóteles con el nombre de dragones marinos, y cuyos aguijones dorsales son muy peligrosos; llampugas de dorso oscuro surcado por pequeñas rayas azules y con los flancos de oro; hermosas doradas; peces luna, como discos con reflejos azulados que se tornaban en manchas plateadas bajo la iluminación de los rayos solares; peces espada de ocho metros de longitud, que iban en grupo, con aletas amarillentas recortadas en forma de hoces y espadas de seis pies de longitud, animales intrépidos, más bien herbívoros que piscívoros, que obedecían a la menor señal de sus hembras como maridos bien amaestrados.

   Parmi les poissons osseux, Conseil nota des makairas noirâtres, longs de trois mètres et armés à leur mâchoire supérieure d'une épée perçante, des vives, aux couleurs animées, connues du temps d'Aristote sous le nom de dragons marins et que les aiguillons de leur dorsale rendent très dangereux à saisir, puis, des coryphèmes, au dos brun rayé de petites raies bleues et encadré dans une bordure d'or, de belles dorades, des chrysostones-lune, sortes de disques à reflets d'azur, qui, éclairés en dessus par les rayons solaires, formaient comme des taches d'argent, enfin des xyphias-espadons, longs de huit mètres, marchant par troupes, portant des nageoires jaunâtres taillées en faux et de longs glaives de six pieds, intrépides animaux, plutôt herbivores que piscivores, qui obéissaient au moindre signe de leurs femelles comme des maris bien stylés.

   Pero la observación de esos especímenes de la fauna marina no me impedía examinar las largas llanuras de la Atlántida. A veces, los caprichosos accidentes del suelo obligaban al Nautilus a disminuir su velocidad y a deslizarse, con la pericia de un cetáceo, por estrechos pasos entre las colinas. Cuando el laberinto se hacía inextricable, el aparato se elevaba como un aeróstato y, una vez franqueado el obstáculo, recuperaba su rápida marcha a algunos metros del fondo. Admirable y magnífica navegación que recordaba las maniobras de un paseo aerostático, con la diferencia de que el Nautilus obedecía sumisamente a la mano de su timonel.

   Mais tout en observant ces divers échantillons de la faune marine, je ne laissais pas d'examiner les longues plaines de l'Atlantide. Parfois, de capricieux accidents du sol obligeaient le Nautilus à ralentir sa vitesse, et il se glissait alors avec l'adresse d'un cétacé dans d'étroits étranglements de collines. Si ce labyrinthe devenait inextricable, l'appareil s'élevait alors comme un aérostat, et l'obstacle franchi, il reprenait sa course rapide à quelques mètres au-dessus du fond. Admirable et charmante navigation, qui rappelait les manoeuvres d'une promenade aérostatique, avec cette différence toutefois que le Nautilus obéissait passivement à la main de son timonier.

   Hacia las cuatro de la tarde, el terreno, compuesto generalmente de un espeso fango en el que se entremezclaban las ramas mineralizadas, comenzó a modificarse poco a poco, tornándose más pedregoso, con formaciones conglomeradas, tobas basálticas, lavas y obsidianas sulfurosas. Ello me hizo pensar que las montañas iban a suceder pronto a las largas llanuras, y, en efecto, al evolucionar el Nautilus, vi el horizonte meridional clausurado por una alta muralla que parecía cerrar toda salida. Su cima debía sobresalir de la superficie del océano. Debía ser un continente o, al menos, una isla, una de las Canarias o una del archipiélago de Cabo Verde. No habiéndose fijado la posición -deliberadamente, acaso-, yo la ignoraba. En todo caso, me pareció que esa muralla debía marcar el fin de la Adántida, de la que apenas habíamos recorrido una mínima porción.

   Vers quatre heures du soir, le terrain, généralement composé d'une vase épaisse et entremêlée de branches minéralisées, se modifia peu à peu, il devint plus rocailleux et parut semé de conglomérats, de tufs basaltiques, avec quelques semis de laves et d'obsidiennes sulfureuses. Je pensai que la région des montagnes allait bientôt succéder aux longues plaines, et, en effet, dans certaines évolutions du Nautilus, j'aperçus l'horizon méridional barré par une haute muraille qui semblait fermer toute issue. Son sommet dépassait évidemment le niveau de l'Océan. Ce devait être un continent, ou tout au moins une île, soit une des Canaries, soit une des îles du cap Vert. Le point n'ayant pas été fait — à dessein peut-être — j'ignorais notre position. En tout cas, une telle muraille me parut marquer la fin de cette Atlantide, dont nous n'avions parcouru, en somme, qu'une minime portion.

   La caída de la noche no interrumpió mis observaciones, que efectué solitariamente por haber regresado Conseil a su camarote. El Nautilus, a marcha reducida, revoloteaba por encima de las confusas masas del suelo, ya rozándolas cas como si hubiera querido posarse en ellas, ya remontándose caprichosamente a la superficie. Cuando esto hacía podía yo ver algunas vivas constelaciones a través del cristal de la aguas, y más precisamente cinco o seis de esas estrellas zo diacales que siguen a la cola de Orión.

   La nuit n'interrompit pas mes observations. J'étais resté seul. Conseil avait regagné sa cabine. Le Nautilus, ralentissant son allure, voltigeait au-dessus des masses confuses du sol, tantôt les effleurant comme s'il eût voulu s'y poser, tantôt remontant capricieusement à la surface des flots. J'entrevoyais alors quelques vives constellations à travers le cristal des eaux, et précisément cinq ou six de ces étoiles zodiacales qui traînent à la queue d'Orion.

   Permanecí durante un buen rato aún tras el cristal admirando la belleza del mar y del cielo, hasta que los paneles metálicos taparon el cristal. En aquel momento, el Nautilus había llegado al borde de la alta muralla. Cómo iba a poder maniobrar allí era algo que yo ignoraba. Volví a mi camarote. El Nautilus se había inmovilizado. Me dormí con la intención de levantarme muy de madrugada.

   Longtemps encore, je serais resté à ma vitre, admirant les beautés de la mer et du ciel, quand les panneaux se refermèrent. A ce moment, le Nautilus était arrivé à l'aplomb de la haute muraille. Comment manoeuvrerait-il, je ne pouvais le deviner. Je regagnai ma chambre. Le Nautilus ne bougeait plus. Je m'endormis avec la ferme intention de me réveiller après quelques heures de sommeil.

   Pero eran las ocho de la mañana cuando, al día siguiente, volví al salón. La consulta al manómetro me indicó que el Nautilus flotaba en la superficie. Oí además el paso de alguien sobre la plataforma. Sin embargo, ni el más mínimo balanceo denunciaba la ondulación del agua de la superficie.

   Mais, le lendemain, il était huit heures lorsque je revins au salon. Je regardai le manomètre. Il m'apprit que le Nautilus flottait à la surface de l'Océan. J'entendais, d'ailleurs, un bruit de pas sur la plate-forme. Cependant aucun roulis ne trahissait l'ondulation des lames supérieures.

   Subí a la plataforma -la escotilla estaba abierta-, y en vez de la luz diurna que esperaba encontrar me vi rodeado de una profunda oscuridad. ¿Dónde estábamos? ¿Me había equivocado y era aún de noche? No. Ni una sola estrella brillaba en el firmamento, y nunca la noche está envuelta en tinieblas tan absolutas.

   Je montai jusqu'au panneau. Il était ouvert. Mais, au lieu du grand jour que j'attendais, je me vis environné d'une obscurité profonde. Où étions-nous? M'étais-je trompé? Faisait-il encore nuit? Non! Pas une étoile ne brillait, et la nuit n'a pas de ces ténèbres absolues.

   No sabía qué pensar, cuando oí decir:

   Je ne savais que penser, quand une voix me dit:

   -¿Es usted, señor profesor?

   «C'est vous, monsieur le professeur?

   -¡Ah! Capitán Nemo, ¿dónde estamos?

   — Ah! capitaine Nemo, répondis-je, où sommes-nous?

   -Bajo tierra, señor profesor.

   — Sous terre, monsieur le professeur.

   -¿Bajo tierra? ¿Y el Nautilus está a flote?

   — Sous terre! m'écriai-je! Et le Nautilus flotte encore?

   -Sí, continúa flotando.

   — Il flotte toujours.

   -No comprendo.

   — Mais, je ne comprends pas?

   -Espere unos instantes. Se va a encender el fanal, y si le gustan las situaciones claras va a verse satisfecho.

   — Attendez quelques instants. Notre fanal va s'allumer, et, si vous aimez les situations claires, vous serez satisfait.»

   En pie sobre la plataforma, esperé. La oscuridad era tan completa que no podía ver tan siquiera al capitán Nemo. Sin embargo, al mirar al cenit, exactamente por encima de mi cabeza, distinguí un resplandor indeciso, una especie de claridad difusa que surgía de un agujero circular. Pero en aquel momento, se encendió súbitamente el fanal y su viva luz eclipsó la vaga claridad que acababa de atisbar.

   Je mis le pied sur la plate-forme et j'attendis. L'obscurité était si complète que je n'apercevais même pas le capitaine Nemo. Cependant, en regardant au zénith, exactement au-dessus de ma tête, je crus saisir une lueur indécise, une sorte de demi-jour qui emplissait un trou circulaire. En ce moment, le fanal s'alluma soudain, et son vif éclat fit évanouir cette vague lumière.

   Tras haber cerrado un instante los ojos, deslumbrados por la luz eléctrica, miré en torno mío. El Nautilus estaba inmovilizado cerca de una orilla dispuesta como el malecón de un muelle. El mar en que flotaba era un lago aprisionado en un circo de murallas que medía dos millas de diámetro, o sea, unas seis millas de contorno. Su nivel -así lo indicaba el manómetro -no podía ser otro que el exterior, pues necesariamente había una comunicación entre ese lago y el mar. Las altas murallas, inclinadas sobre su base, se redondeaban en forma de bóveda figurando un inmenso embudo invertido cuya altura era de unos quinientos o seiscientos metros. En lo alto se abría un orificio circular, por el que había atisbado yo esa vaga claridad, evidentemente debida a la luz diurna.

   Je regardai, après avoir un instant fermé mes yeux éblouis par le jet électrique. Le Nautilus était stationnaire. Il flottait auprès d'une berge disposée comme un quai. Cette mer qui le supportait en ce moment, c'était un lac emprisonné dans un cirque de murailles qui mesurait deux milles de diamètre, soit six milles de tour. Son niveau, — le manomètre l'indiquait — ne pouvait être que le niveau extérieur, car une communication existait nécessairement entre ce lac et la mer. Les hautes parois, inclinées sur leur base, s'arrondissaient en voûte et figuraient un immense entonnoir retourné, dont la hauteur comptait cinq ou six cents mètres. Au sommet s'ouvrait un orifice circulaire par lequel j'avais surpris cette légère clarté, évidemment due au rayonnement diurne.

   Antes de examinar más atentamente la disposición interior de esa enorme caverna, antes de preguntarme si aquello era una obra de la naturaleza o del hombre, me dirigí hacia el capitán Nemo.

   Avant d'examiner plus attentivement les dispositions intérieures de cette énorme caverne, avant de me demander si c'était là l'ouvrage de la nature ou de l'homme, j'allai vers le capitaine Nemo.

   -¿Dónde estamos? -le pregunté.

   «Où sommes-nous? dis-je.

   -En el centro de un volcán apagado, un volcán cuyo interior ha sido invadido por el mar tras alguna convulsión del suelo. Mientras dormía usted, señor profesor, el Nautilus ha penetrado en esta laguna por un canal natural abierto a diez metros por debajo de la superficie del océano. Éste es un puerto de base, un puerto seguro, cómodo, secreto, abrigado de todos los vientos. Dígame dónde, en sus continentes o en sus islas, puede hallarse una rada como este refugio protegido del furor de los huracanes.

   — Au centre même d'un volcan éteint, me répondit le capitaine, un volcan dont la mer a envahi l'intérieur à la suite de quelque convulsion du sol. Pendant que vous dormiez, monsieur le professeur, le Nautilus a pénétré dans ce lagon par un canal naturel ouvert à dix mètres au-dessous de la surface de l'Océan. C'est ici son port d'attache, un port sûr, commode, mystérieux, abrité de tous les rhumbs du vent! Trouvez-moi sur les côtes de vos continents ou de vos îles une rade qui vaille ce refuge assuré contre la fureur des ouragans.

   -En efecto -respondí-, aquí se halla usted en total seguridad, capitán Nemo. ¿Quién podría alcanzarle en el centro de un volcán? Pero creo haber visto una abertura en su cima, ¿no?

   — En effet, répondis-je, ici vous êtes en sûreté, capitaine Nemo. Qui pourrait vous atteindre au centre d'un volcan? Mais, à son sommet, n'ai-je pas aperçu une ouverture?

   -Sí, su cráter, un cráter lleno en otro tiempo de lavas, de vapores y de llamas y que hoy da paso a este aire vivificante que respiramos.

   — Oui, son cratère, un cratère empli jadis de laves, de vapeurs et de flammes, et qui maintenant donne passage à cet air vivifiant que nous respirons.

   -¿Qué montaña volcánica es ésta?

   — Mais quelle est donc cette montagne volcanique? demandai-je.

   -Pertenece a uno de los numerosos islotes de que está sembrada esta parte del mar. Simple escollo para los barcos, caverna inmensa para nosotros. Me lo descubrió el azar, y muy útilmente por cierto.

   — Elle appartient à un des nombreux îlots dont cette mer est semée. Simple écueil pour les navires, pour nous caverne immense. Le hasard me l'a fait découvrir, et, en cela, le hasard m'a bien servi.

   -Pero ¿no sería posible descender por el orificio del cráter?

   — Mais ne pourrait-on descendre par cet orifice qui forme le cratère du volcan?

   -Es tan imposible descender por él como para mí ascender. La base interior de la montaña es escalable hasta un centenar de metros, pero por encima de esa zona las paredes caen a pico y sus rampas son impracticables.

   — Pas plus que je ne saurais y monter. Jusqu'à une centaine de pieds, la base intérieure de cette montagne est praticable, mais au-dessus, les parois surplombent, et leurs rampes ne pourraient être franchies.

   -Veo, capitán, que la naturaleza le sirve siempre y en todas partes. Se halla usted aquí en total seguridad, pues nadie más que usted puede visitar estas aguas. Pero ¿para qué este refugio? El Nautilus no tiene necesidad de puertos.

   — Je vois, capitaine, que la nature vous sert partout et toujours. Vous êtes en sûreté sur ce lac, et nul que vous n'en peut visiter les eaux. Mais, à quoi bon ce refuge? Le Nautilus n'a pas besoin de port.

   -Así es, señor profesor, pero sí necesita de la electricidad para moverse, y por lo tanto, de elementos para producirla, como el sodio, y de carbón para fabricar el sodio, y de hureras para extraer el carbón. Y precisamente, aquí, el mar recubre bosques enteros sumergidos en los tiempos geológicos, ahora mineralizados y transformados en hulla, que son para mí una mina inagotable.

   — Non, monsieur le professeur, mais il a besoin d'électricité pour se mouvoir, d'éléments pour produire son électricité, de sodium pour alimenter ses éléments, de charbon pour faire son sodium, et de houillères pour extraire son charbon. Or, précisément ici, la mer recouvre des forêts entières qui furent enlisées dans les temps géologiques; minéralisées maintenant et transformées en houille, elles sont pour moi une mine inépuisable.

   -Entonces, sus hombres ¿se transforman aquí en mineros?

   — Vos hommes, capitaine, font donc ici le métier de mineurs?

   -Sí. Estas minas se extienden bajo el agua como las minas de Newcastle. Revestidos de sus escafandras y pico en mano mis hombres van a extraer esta hulla. Como ve, no necesito tampoco de las minas de la tierra para su obtención. Al fabricar aquí el sodio, el humo producido por la combustión de la hulla que escapa por el orificio del cráter debe darle a esta montaña la apariencia de un volcán aún en actividad.

   — Précisément. Ces mines s'étendent sous les flots comme les houillères de Newcastle. C'est ici que, revêtus du scaphandre, le pic et la pioche à la main, mes hommes vont extraire cette houille, que je n'ai pas même demandée aux mines de la terre. Lorsque je brûle ce combustible pour la fabrication du sodium, la fumée qui s'échappe par le cratère de cette montagne lui donne encore l'apparence d'un volcan en activité.

   -¿Podremos ver a sus hombres en actividad?

   — Et nous les verrons à l'oeuvre, vos compagnons?

   -No, no esta vez, al menos, pues quiero continuar sin demora nuestra vuelta al mundo. Esta vez voy a limitarme a embarcar las reservas de sodio que aquí tenemos. Las operaciones de carga no nos llevarán más que un día, y luego reemprenderemos el viaje. Si quiere usted recorrer la caverna y dar la vuelta al lago puede aprovechar esta jornada, señor Aronnax.

   — Non, pas cette fois, du moins, car je suis pressé de continuer notre tour du monde sous-marin. Aussi, me contenterai-je de puiser aux réserves de sodium que je possède. Le temps de les embarquer, c'est-à-dire un jour seulement, et nous reprendrons notre voyage. Si donc vous voulez parcourir cette caverne et faire le tour du lagon, profitez de cette journée, monsieur Aronnax.»

   Di las gracias al capitán y fui a buscar a mis companeros, que no habían abandonado aún su camarote. Les invité a seguirme sin decirles dónde nos hallábamos, y subieron conmigo a la plataforma.

   Je remerciai le capitaine, et j'allai chercher mes deux compagnons qui n'avaient pas encore quitté leur cabine. Je les invitai à me suivre sans leur dire où ils se trouvaient.

   Conseil, a quien nada asombraba nunca, vio como la cosa más natural despertarse bajo una montaña tras haber dormido bajo el mar. En cuanto a Ned Land, no tuvo otra idea que la de buscar si la caverna presentaba alguna salida.

   Ils montèrent sur la plate-forme. Conseil, qui ne s'étonnait de rien, regarda comme une chose très naturelle de se réveiller sous une montagne après s'être endormi sous les flots. Mais Ned Land n'eut d'autre idée que de chercher si la caverne présentait quelque issue.

   Tras haber desayunado, descendimos a la orilla hacia las diez horas.

   Après déjeuner, vers dix heures, nous descendions sur la berge.

   -Henos aquí de nuevo en tierra -dijo Conseil.

   «Nous voici donc encore une fois à terre, dit Conseil.

   -Yo no le llamo «tierra» a esto -replicó el canadiense-. Y además no estamos encima, sino debajo.

   — Je n'appelle pas cela «la terre», répondit le Canadien. Et d'ailleurs, nous ne sommes pas dessus, mais dessous.»

   Entre la base de las paredes de la montaña y las aguas del lago se extendía una orilla arenosa, que en algunos lugares llegaba a medir quinientos pies de anchura. Sobre la arena era fácil dar la vuelta al lago. Pero la base de las altas paredes formaba un suelo atormentado sobre el que yacían en un pintoresco amontonamiento bloques volcánicos y enormes piedras pómez. Todas esas masas disgregadas, recubiertas de un esmalte pulimentado por la acción de los fuegos subterráneos, resplandecían bajo la luz eléctrica del fanal. La polvareda micácea que levantaban nuestros pasos sobre la orilla se dispersaba en un revoloteo chispeante.

   Entre le pied des parois de la montagne et les eaux du lac se développait un rivage sablonneux qui, dans sa plus grande largeur, mesurait cinq cents pieds. Sur cette grève, on pouvait faire aisément le tour du lac. Mais la base des hautes parois formait un sol tourmenté, sur lequel gisaient, dans un pittoresque entassement, des blocs volcaniques et d'énormes pierres ponces. Toutes ces masses désagrégées, recouvertes d'un émail poli sous l'action des feux souterrains, resplendissaient au contact des jets électriques du fanal. La poussière micacée du rivage, que soulevaient nos pas, s'envolait comme une nuée d'étincelles.

   El suelo se elevaba sensiblemente a medida que se alejaba del manso reflujo de las olas, y pronto llegamos a rampas largas y sinuosas, empinadas cuestas que permitían elevarse poco a poco. Pero había que andar con precaución entre aquellas conglomeraciones no cimentadas entre sí, pues los pies resbalaban sobre las traquitas vítreas compuestas de cristales de feldespato y de cuarzo.

   Le sol s'élevait sensiblement en s'éloignant du relais des flots, et nous Mmes bientôt arrivés à des rampes longues et sinueuses, véritables raidillons qui permettaient de s'élever peu à peu, mais il fallait marcher prudemment au milieu de ces — conglomérats, qu'aucun ciment ne reliait entre eux, et le pied glissait sur ces trachytes vitreux, faits de cristaux de feldspath et de quartz.

   La naturaleza volcánica de la enorme excavación se afirmaba por todas partes, y se lo hice observar a mis compañeros.

   La nature volcanique de cette énorme excavation s'affirmait de toutes parts. Je le fis observer à mes compagnons.

   -¿Os figuráis lo que debió ser este embudo cuando se llenaba de lavas hirvientes y el nivel del líquido incandescente se elevaba hasta el orificio de la montaña, como la fundición por las paredes de un horno?

   «Vous figurez-vous, leur demandai-je, ce que devait être cet entonnoir, lorsqu'il s'emplissait de laves bouillonnantes, et que le niveau de ce liquide incandescent s'élevait jusqu'à l'orifice de la montagne, comme la fonte sur les parois d'un fourneau?

   -Me lo imagino perfectamente -respondió Conseil-. Pero, díganos el señor, por qué el gran fundidor suspendió sus operaciones y por qué la fundición fue reemplazada por las aguas tranquilas de un lago.

   — Je me le figure parfaitement, répondit Conseil. Mais monsieur me dira-t-il pourquoi le grand fondeur a suspendu son opération, et comment il se fait que la fournaise est remplacée par les eaux tranquilles d'un lac?

   -Muy probablemente, Conseil, porque alguna convulsión produjo bajo la superficie del océano esta abertura que ha dado paso al Nautilus. Las aguas del Atlántico se precipitaron entonces al interior de la montaña, produciéndose una lucha terrible entre los dos elementos, lucha que acabó con la victoria de Neptuno. Pero han pasado muchos siglos desde entonces, y el volcán sumergido se ha transformado en una gruta tranquila.

   — Très probablement, Conseil, parce que quelque convulsion a produit au-dessous de la surface de l'Océan cette ouverture qui a servi de passage au Nautilus. Alors les eaux de l'Atlantique se sont précipitées à l'intérieur de la montagne. Il y a eu lutte terrible entre les deux éléments, lutte qui s'est terminée à l'avantage de Neptune. Mais bien des siècles se sont écoulés depuis lors, et le volcan submergé s'est changé en grotte paisible.

   -Muy bien -dijo Ned Land-. Yo acepto la explicación, pero siento mucho, por nuestro propio interés, que la abertura de que habla el señor profesor no se haya producido por encima del nivel del mar.

   — Très bien, répliqua Ned Land. J'accepte l'explication, mais je regrette, dans notre intérêt, que cette ouverture dont parle monsieur le professeur ne soit pas produite au-dessus du niveau de la mer.

   -Pero, Ned, si ese pasaje no hubiera sido submarino, el Nautilus no habría podido entrar -dijo Conseil.

   — Mais, ami Ned, répliqua Conseil, si ce passage n'eût pas été sous-marin, le Nautilus n'aurait pu y pénétrer!

   -Y yo añadiré, señor Land, que las aguas no se habrían precipitado bajo la montaña y que el volcán hubiera seguido siendo un volcán. Así que su lamentación es superflua.

   — Et j'ajouterai, maître Land, que les eaux ne se seraient pas précipitées sous la montagne et que le volcan serait resté volcan. Donc vos regrets sont superflus.»

   Continuamos la ascención por rampas cada vez más empinadas y estrechas. De vez en cuando había que franquear las profundas excavaciones que las cortaban de trecho en trecho, y desviar la marcha ante grandes bloques cortados a pico. A veces, debíamos marchar a gatas e incluso reptar sobre el vientre. Pero gracias a la habilidad de Conseil y a la fuerza del canadiense pudimos sortear todos los obstáculos.

   Notre ascension continua. Les rampes se faisaient de plus en plus raides et étroites. De profondes excavations les coupaient parfois, qu'il fallait franchir. Des masses surplombantes voulaient être tournées. On se glissait sur les genoux, on rampait sur le ventre. Mais, l'adresse de Conseil et la force du Canadien aidant, tous les obstacles furent surmontés.

   A unos treinta metros de altura, se modificó la naturaleza del terreno sin que por ello se hiciera más transitable. A las conglomeraciones y a las traquitas sucedieron los basaltos negros, unos extendidos en capas llenas de protuberancias grumosas, otros formando prismas irregulares, dispuestos como una columnata de soporte a la inmensa bóveda, admirable muestra de la arquitectura natural. Entre los basaltos serpenteaban largos ríos de lava petrificada, incrustados de rayas bituminosas, y en algunos lugares se extendían anchos mantos de azufre. Una luz ya más poderosa, procedente del cráter superior, inundaba de una vaga claridad todas aquellas deyecciones volcánicas para siempre enterradas en el seno de la montaña apagada.

   A une hauteur de trente mètres environ, la nature du terrain se modifia, sans qu'il devînt plus praticable. Aux conglomérats et aux trachytes succédèrent de noirs basaltes; ceux-ci étendus par nappes toutes grumelées de soufflures; ceux-là formant des prismes réguliers, disposés comme une colonnade qui supportait les retombées de cette voûte immense, admirable spécimen de l'architecture naturelle. Puis, entre ces basaltes serpentaient de longues coulées de laves refroidies, incrustées de raies bitumineuses, et, par places, s'étendaient de larges tapis de soufre. Un jour plus puissant, entrant par le cratère supérieur, inondait d'une vague clarté toutes ces déjections volcaniques, à jamais ensevelies au sein de la montagne éteinte.

   Nuestra marcha ascensional se vio interrumpida a unos doscientos cincuenta pies de altura por obstáculos infranqueables. El arco de la bóveda interior se verticalizaba casi a esa altura, obligándonos a cambiar la escalada por un paseo circular. A esa altura el reino vegetal comenzaba a luchar con el reino mineral. Algunos arbustos e incluso algunos árboles salían de las anfractuosidades de las rocas de las paredes. Reconocí unos euforbios que dejaban correr su jugo cáustico. Unos heliotropos, incapaces allí de justificar su nombre por no llegar nunca a ellos los rayos solares, inclinaban tristemente sus flores de colores y perfumes desvaídos. Aquí y allá algunos crisantemos crecían tímidamente al pie de aloes de largas hojas tristes y enfermizas. Pero entre los regueros de lava vi pequeñas violetas, cuyo ligero perfume aspiré con delicia. El perfume es el alma de la flor y las flores de mar, esos espléndidos hidrófitos, no tienen alma.

   Cependant, notre marche ascensionnelle fut bientôt arrêtée, à une hauteur de deux cent cinquante pieds environ, par d'infranchissables obstacles. La voussure intérieure revenait en surplomb, et la montée dut se changer en promenade circulaire. A ce dernier plan, le règne végétal commençait à lutter avec le règne minéral. Quelques arbustes et même certains arbres sortaient des anfractuosités de la paroi. Je reconnus des euphorhes qui laissaient couler leur suc caustique. Des héliotropes, très inhabiles à justifier leur nom, puisque les rayons solaires n'arrivaient jamais jusqu'à eux, penchaient tristement leurs grappes de fleurs aux couleurs et aux parfums à demi passés. Çà et là, quelques chrysanthèmes poussaient timidement au pied d'aloès à longues feuilles tristes et maladifs. Mais, entre les coulées de laves, j'aperçus de petites violettes, encore parfumées d'une légère odeur, et j'avoue que je les respirai avec délices. Le parfum, c'est l'âme de la fleur, et les fleurs de la mer, ces splendides hydrophytes, n'ont pas d'âme!

   Habíamos llegado al pie de unos dragos robustos que separaban las rocas con la fuerza de sus musculosas raíces, cuando Ned Land lanzó un grito jubiloso:

   Nous étions arrivés au pied d'un bouquet de dragonniers robustes, qui écartaient les roches sous l'effort de leurs musculeuses racines, quand Ned Land s'écria:

   -¡Mire, señor, una colinena!

   «Ah! monsieur, une ruche!

   -¿Una colmena? -dije, haciendo un gesto de pasmosa incredulidad.

   — Une ruche! répliquai-je, en faisant un geste de parfaite incrédulité.

   -Sí, una colmena -repitió el canadiense-, y con abejas zumbando alrededor suyo.

   — Oui! une ruche, répéta le Canadien, et des abeilles qui bourdonnent autour.»

   Me acerqué y hube de rendirme a la evidencia. En el orificio de un agujero excavado en el tronco de un drago había millares de esos ingeniosos insectos, tan comunes en todas las Canarias, y cuyos productos son tan estimados.

   Je m'approchai et je dus me rendre à l'évidence. Il y avait là, à l'orifice d'un trou creusé dans le trou d'un dragonnier, quelques milliers de ces ingénieux insectes, si communs dans toutes les Canaries, et dont les produits y sont particulièrement estimés.

   Naturalmente, el canadiense quiso hacer su provisión de miel, y mal hubiera podido yo oponerme. Mediante las chispas arrancadas a su mechero, Ned Land quemó un montón de hojas secas mezcladas con azufre y comenzó a ahumar a las abejas. Los zumbidos de la colmena fueron cesando poco a poco, y no tardó Ned Land en llenar su mochila con unas cuantas libras de miel perfumada.

   Tout naturellement, le Canadien voulut faire sa provision de miel, et j'aurais eu mauvaise grâce à m'y opposer. Une certaine quantité de feuilles sèches mélangées de soufre s'allumèrent sous l'étincelle de son briquet, et il commença à enfumer les abeilles. Les bourdonnements cessèrent peu à peu, et la ruche éventrée livra plusieurs livres d'un miel parfumé. Ned Land en remplit son havresac.

   -Con la mezcla de esta miel y de la pasta del artocarpo podré hacerles un pastel suculento -dijo Ned.

   «Quand j'aurai mélangé ce miel avec la pâte de l'artocarpus, nous dit-il, je serai en mesure de vous offrir un gâteau succulent.

   -¡Estupendo! -dijo Conseil-. Será una especie de alajú.

   — Parbleu! fit Conseil, ce sera du pain d'épice.

   -Bienvenido sea el alajú -dije-, pero continuemos esta interesante excursión.

   — Va pour le pain d'épice, dis-je, mais reprenons cette intéressante promenade.»

   El lago se nos aparecía en toda su extensión, en algunos de los recodos del sendero por el que caminábamos. El fanal iluminaba completamente la superficie de las lisas, apacibles aguas del lago. El Nautilus estaba en una inmovilidad total. Sobre su plataforma y a sus orillas se agitaban los hombres de su tripulación como oscuras sfluetas recortadas en la luminosa atmósfera.

   A certains détours du sentier que nous suivions alots, le lac apparaissait dans toute son étendue. Le fanal éclairait en entier sa surface paisible qui ne connaissait ni les rides ni les ondulations. Le Nautilus gardait une immobilité parfaite. Sur sa plate-forme et sur la berge s'agitaient les hommes de son équipage, ombres noires nettement découpées au milieu de cette lumineuse atmosphère.

   Al contornear la cresta más elevada de las rocas que formaban la base de la bóveda, pude ver que las abejas no eran los únicos representantes del reino animal en el interior del volcán. Aves de presa planeaban y giraban en la sombra por todas partes o abandonaban sus nidos establecidos en las rocas. Eran gavilanes de vientre blanco y chillones cernícalos. Por las pendientes corrían también, con toda la rapidez de sus zancas, hermosas y gruesas avutardas. La vista de esas suculentas piezas excitó al máximo la codicia del canadiense, que se lamentó de no tener un fusil a su alcance. Trató Ned Land de sustituir el plomo por la piedra y, tras varias infructuosas tentativas, logró herir a una de aquellas magníficas avutardas. Veinte veces arriesgó su vida por apoderarse de ella, y tanto empeño puso en conseguirlo que al fin logró que su pieza fuera a hacer compañía en la mochila a la provisión de miel.

   En ce moment, nous contournions la crête la plus élevée de ces premiers plans de roches qui soutenaient la voûte. Je vis alors que les abeilles n'étaient pas les seuls représentants du règne animal à l'intérieur de ce volcan. Des oiseaux de proie planaient et tournoyaient çà et là dans l'ombre, ou s'enfuyaient de leurs nids perchés sur des pointes de roc. C'étaient des éperviers au ventre blanc, et des crécelles criardes. Sur les pentes détalaient aussi, de toute la rapidité de leurs échasses, de belles et grasses outardes. Je laisse à penser si la convoitise du Canadien fut allumée à la vue de ce gibier savoureux, et s'il regretta de ne pas avoir un fusil entre ses mains. Il essaya de remplacer le plomb par les pierres, et après plusieurs essais infructueux, il parvint à blesser une de ces magnifiques outardes. Dire qu'il risqua vingt fois sa vie pour s'en emparer, ce n'est que vérité pure, mais il fit si bien que l'animal alla rejoindre dans son sac les gâteaux de miel.

   La impracticabilidad de la muralla nos obligó a descender hacia la orilla. Por encima de nosotros, el agujero del cráter parecía la ancha abertura de un pozo. A través de ella veíamos el cielo y las nubes desmelenadas que por él corrían, al impulso del viento del Oeste, dejando en la cima de la montaña una estela de brumosos jirones. Ello probaba la escasa altura a que navegaban esas nubes, pues el volcán no se elevaba a más de ochocientos pies sobre el nivel del mar.

   Nous dûmes alors redescendre vers le rivage, car la crête devenait impraticable. Au-dessus de nous, le cratère béant apparaissait comme une large ouverture de puits. De cette place, le ciel se laissait distinguer assez nettement, et je voyais courir des nuages échevelés par le vent d'ouest, qui laissaient traîner jusqu'au sommet de la montagne leurs brumeux haillons. Preuve certaine que ces nuages se tenaient à une hauteur médiocre, car le volcan ne s'élevait pas à plus de huit cents pieds au-dessus du niveau de l'Océan.

   No había transcurrido apenas media hora desde la última proeza cinegética del canadiense cuando ya nos hallábamos en la orilla interior. Allí, la flora estaba representada por extensas alfombras de esa pequeña planta marina umbelífera, el hinojo marino, también conocida con los nombres de perforapiedras y pasapiedras, con la que se puede hacer un buen confite. Conseil se hizo con unos cuantos manojos. En cuanto a la fauna, había millares de crustáceos de todas clases, bogavantes, bueyes de mar, palemones, misis, segadores, galateas, y un número prodigioso de conchas, porcelanas, rocas y lapas.

   Une demi-heure après le dernier exploit du Canadien nous avions regagné le rivage intérieur. Ici, la flore était représentée par de larges tapis de cette criste-marine, petite plante ombellifère très bonne à confire, qui porte aussi les noms de perce-pierre, de passe-pierre et de fenouil-marin. Conseil en récolta quelques bottes. Quant à la faune, elle comptait pas milliers des crustacés de toutes sortes, des homards, des crabes-tourteaux, des palémons, des mysis, des faucheurs, des galatées et un nombre prodigieux de coquillages, porcelaines, rochers et patelles.

   Se abría en aquel lugar una magnífica gruta, en cuyo suelo de fina arena nos tendimos con placer mis compañeros y yo. El fuego había pulido sus paredes esmaltadas y jaspeadas por el brillo del polvo de mica.

No pude por menos de sonreír al ver a Ned Land palpar las murallas como tratando de averiguar su espesor. La conversación se orientó entonces a sus eternos proyectos de evasión, y, sin comprometerme demasiado, creí poder darle la esperanza de que tal vez el capitán Nemo hubiera descendido hacia el Sur con el único propósito de renovar sus provisiones de sodio. Hecho esto, podía esperarse que volviera hacia las costas de Europa y de América, lo que permitiría al canadiense reemprender con más éxito su abortada tentativa de fuga.

   En cet endroit s'ouvrait une magnifique grotte. Mes compagnons et moi nous prîmes plaisir à nous étendre sur son sable fin. Le feu avait poli ses parois émaillées et étincelantes, toutes saupoudrées de la poussière du mica. Ned Land en tâtait les murailles et cherchait à sonder leur épaisseur. Je ne pus m'empêcher de sourire. La conversation se mit alors sur ses éternels projets d'évasion, et je crus pouvoir, sans trop m'avancer, lui donner cette espérance: c'est que le capitaine Nemo n'était descendu au sud que pour renouveler sa provision de sodium. J'espérais donc que, maintenant, il rallierait les côtes de l'Europe et de l'Amérique; ce qui permettrait au Canadien de reprendre avec plus de succès sa tentative avortée.

   Hacía ya una hora que permanecíamos tendidos en el suelo de la hermosa gruta. La conversación, animada al principio, iba languideciendo, a medida que nos invadía una cierta somnolencia. Como no veía razón alguna para resistirme al sueño, me dejé ganar por él. Soñé entonces -no se eligen los sueños -que mi existencia se reducía a la vida vegetativa de un simple molusco. Me parecía que aquella gruta formaba la doble valva de mi concha.

   Nous étions étendus depuis une heure dans cette grotte charmante. La conversation, animée au début, languissait alors. Une certaine somnolence s'emparait de nous. Comme je ne voyais aucune raison de résister au sommeil, je me laissai aller à un assoupissement profond. Je rêvais — on ne choisit pas ses rêves — je rêvais que mon existence se réduisait à la vie végétative d'un simple mollusque. Il me semblait que cette grotte formait la double valve de ma coquille...

   La voz de Conseil me despertó bruscamente.

   Tout d'un coup, je fus réveillé par la voix de Conseil.

   -¡Peligro! ¡Peligro! -gritaba el muchacho.

   «Alerte! Alerte! criait ce digne garçon.

   -¿Qué pasa? -pregunté, incorporándome a medias.

   — Qu'y a-t-il? demandai-je, me soulevant à demi.

   -Nos invade el agua.

   — L'eau nous gagne!»

   Me incorporé del todo. El mar se precipitaba como un torrente en nuestro refugio. Decididamente, como no éramos moluscos, había que ponerse a salvo.

   Je me redressai. La mer se précipitait comme un torrent dans notre retraite, et, décidément, puisque nous n'étions pas des mollusques, il fallait se sauver.

   En unos instantes nos hallamos en seguridad sobre la cima misma de la gruta.

   En quelques instants, nous fûmes en sûreté sur le sommet de la grotte même.

   -¿Qué es lo que pasa? -preguntó Conseil-. ¿Qué nuevo fenómeno es éste?

   «Que se passe-t-il donc? demanda Conseil. Quelque nouveau phénomène?

   -Es la marea, amigos míos -respondí-, no es más que la marea que ha estado a punto de sorprendernos como al héroe de Walter Scott. El océano se hincha fuera, y, por una ley natural de equilibrio, el nivel del lago sube. Y lo hemos pagado con un buen remojón. Vayamos a cambiarnos de ropa al Nautilus.

   — Eh non! mes amis, répondis-je, c'est la marée, ce n'est que la marée qui a failli nous surprendre comme le héros de Walter Scott! L'Océan se gonfle au-dehors, et par une loi toute naturelle d'équilibre, le niveau du lac monte également. Nous en sommes quittes pour un demi-bain. Allons nous changer au Nautilus. »

   Tardamos tres cuartos de hora en recorrer nuestro camino circular y en regresar a bordo, justo al tiempo en que los hombres de la tripulación acababan de embarcar las provisiones de sodio.

   Trois quarts d'heure plus tard, nous avions achevé notre promenade circulaire et nous rentrions à bord. Les hommes de l'équipage achevaient en ce moment d'embarquer les provisions de sodium, et le Nautilusaurait pu partir à l'instant.

   El Nautilus estaba ya en disposición de reemprender la marcha. Sin embargo, el capitán Nemo no dio ninguna orden. ¿Acaso quería esperar la noche y salir secretamente por su pasaje submarino? Tal vez.

   Cependant, le capitaine Nemo ne donna aucun ordre. Voulait-il attendre la nuit et sortir secrètement par son passage sous-marin? Peut-être.

   Fuera como fuese, al día siguiente, el Nautilus, habiendo dejado su puerto, navegaba por alta mar a algunos metros por debajo de las olas del Atlántico.

   Quoi qu'il en soit, le lendemain, le Nautilus, ayant quitté son port d'attache, naviguait au large de toute terre, et à quelques mètres au-dessous des flots de l'Atlantique.