Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 17

   XVII

   Del cabo de Hornos al Amazonas

   DU CAP HORN À L'AMAZONE

   Imposible me sería decir cómo llegué a la plataforma. Tal vez me llevó el canadiense. Pero estaba allí, respirando, inhalando el aire vivificante del mar: Junto a mí, mis dos compañeros se embriagaban también con las frescas moléculas del aire marino.

Quienes, por desgracia, han estado demasiado tiempo privados de alimento no pueden lanzarse sin riesgo sobre la primera comida que se les presente. Nada nos obligaba a nosotros, por el contrario, a moderarnos; podíamos aspirar a pleno pulmón los átomos de la atmósfera, y era la brisa, aquella brisa, la que nos infundía una voluptuosa embriaguez.

   Comment étais-je sur la plate-forme, je ne saurais le dire. Peut-être le Canadien m'y avait-il transporté. Mais je respirais, je humais l'air vivifiant de la mer. Mes deux compagnons s'enivraient près de moi de ces fraîches molécules. Les malheureux. trop longtemps privés de nourriture, ne peuvent se jeter inconsidérément sur les premiers aliments qu'on leur présente. Nous. au contraire, nous n'avions pas à nous modérer, nous pouvions aspirer à pleins poumons les atomes de cette atmosphère, et c'était la brise, la brise elle-même qui nous versait cette voluptueuse ivresse!

   -¡Ah, qué bueno es el oxígeno! -decía Conseil-. Que el señor respire a sus anchas, no tema respirar, que hay aire para todo el mundo.

   «Ah! faisait Conseil, que c'est bon, l'oxygène! Que monsieur ne craigne pas de respirer. Il y en a pour tout le monde.»

   Ned Land no hablaba, pero en sus poderosas aspiraciones abría una boca para hacer temblar a un tiburón. El canadiense «tiraba» como una estufa en plena combustión.

   Quant à Ned Land, il ne parlait pas, mais il ouvrait des mâchoires à effrayer un requin. Et quelles puissantes aspirations! Le Canadien «tirait» comme un poêle en pleine combustion.

   Recobramos en breve nuestras fuerzas. Al mirar en torno mío vi que nos hallábamos solos en la plataforma. Ningún hombre de la tripulación, ni tan siquiera el capitán Nemo, había subido a delectarse al aire libre. Los extraños marinos del Nautilus se habían contentado con el aire que circulaba por su interior.

   Les forces nous revinrent promptement, et, lorsque je regardai autour de moi, je vis que nous étions seuls sur la plate-forme. Aucun homme de l'équipage. Pas même le capitaine Nemo. Les étranges marins du Nautilus se contentaient de l'air qui circulait à l'intérieur. Aucun n'était venu se délecter en pleine atmosphère.

   Mis primeras palabras fueron para expresar a mis compañeros mi gratitud. Ambos habían prolongado mi existencia durante las últimas horas de mi larga agonía. No había gratitud suficiente para corresponder a tanta abnegación.

   Les premières paroles que je prononçai furent des paroles de remerciements et de gratitude pour mes deux compagnons. Ned et Conseil avaient prolongé mon existence pendant les dernières heures de cette longue agonie. Toute ma reconnaissance ne pouvait payer trop un tel dévouement.

   -¡Bah, señor profesor!, no vale la pena hablar de eso -dijo Ned Land-. ¿Qué mérito hay en ello? Ninguno. No era más que una cuestión de aritmética. Su existencia valía más que la nuestra, luego había que conservarla.

   «Bon! monsieur le professeur, me répondit Ned Land, cela ne vaut pas la peine d'en parler! Quel mérite avons-nous eu à cela? Aucun. Ce n'était qu'une question d'arithmétique. Votre existence valait plus que la nôtre. Donc il fallait la conserver.

   -No, Ned respondí-. No valía más. Nadie es superior a un hombre bueno y generoso, y usted lo es.

   — Non, Ned, repondis-je, elle ne valait pas plus. Personne n'est supérieur à un homme généreux et bon, et vous l'êtes!

   -Está bien, está bien -decía, turbado, el canadiense.

   — C'est bien! c'est bien! répétait le Canadien embarrassé

   -Y tú, mi buen Conseil, has sufrido mucho.

   — Et toi, mon brave Conseil, tu as bien souffert.

   -Pero no demasiado, créame el señon Me faltaba un poco de aire, sí, pero creo que hubiera ido acostumbrándome. Además, ver cómo el señor iba asfixiándose me quitaba las ganas de respirar, como se dice, me cortaba la respi…

   — Mais pas trop, pour tout dire à monsieur. Il me manquait bien quelques gorgées d'air, mais je crois que je m'y serais fait. D'ailleurs, je regardais monsieur qui se pâmait et cela ne me donnait pas la moindre envie de respirer. Cela me coupait, comme on dit, le respir...»

   No acabó Conseil su frase, avergonzado de haberse deslizado por la trivialidad.

   Conseil, confus de s'être jeté dans la banalité, n'acheva pas.

   Vivamente emocionado, les dije:

-Amigos míos, estamos ligados los unos a los otros para siempre, y ambos tenéis derechos sobre mí, que…

   «Mes amis, répondis-je vivement ému, nous sommes liés les uns aux autres pour jamais, et vous avez sur moi des droits...

   -De los que yo usaré y abusaré -replicó, interrumpiéndome, el canadiense.

   — Dont j'abuserai, riposta le Canadien.

   -¿Qué? -dijo Conseil.

   — Hein? fit Conseil.

   -Sí -añadió Ned Land-. El derecho de arrastrarle conmigo cuando abandone este infernal Nautilus.

   — Oui, reprit Ned Land, le droit de vous entraîner avec moi, quand je quitterai cet infernal Nautilus.

   -Por cierto -dijo Conseil-, ¿vamos en la buena dirección?

   — Au fait, dit Conseil, allons-nous du bon côté?

   -Sí, puesto que vamos siguiendo al sol, y el sol, aquí, es el Norte -dije.

   — Oui, répondis-je, puisque nous allons du côté du soleil, et ici le soleil, c'est le nord.

   -Cierto, pero está por saber si nos dirigimos al Pacífico o al Atlántico, es decir, hacia los mares frecuentados o desiertos.

   — Sans doute, reprit Ned Land, mais il reste à savoir si nous rallions le Pacifique ou l'Atlantique, c'est-à-dire les mers fréquentées ou désertes.»

   No podía yo responder a esta observación de Ned Land, y mucho me temía que el capitán Nemo nos llevara hacia ese vasto océano que baña a la vez las costas de Asia y de América. Completaría así su vuelta al mundo submarino y regresaría a los mares en los que el Nautilus hallaba su más total independencia. Pero si volvíamos al Pacífico, lejos de toda tierra habitada, ¿cómo podría llevar a cabo sus proyectos Ned Land?

   A cela je ne pouvais répondre, et je craignais que le capitaine Nemo ne nous ramenât plutôt vers ce vaste Océan qui baigne à la fois les côtes de l'Asie et de l'Amérique. Il compléterait ainsi son tour du monde sous-marin, et reviendrait vers ces mers où le Nautilus trouvait la plus entière indépendance. Mais si nous retournions au Pacifique, loin de toute terre habitée, que devenaient les projets de Ned Land?

   No tardaríamos mucho en conocer la respuesta a esta importante cuestión. El Nautilus navegaba rápidamente. Pronto dejó atrás el círculo polar y puso rumbo al cabo de Hornos. El 31 de marzo, a las siete de la tarde, avistábamos la punta de América.

   Nous devions, avant peu, être fixés sur ce point important. Le Nautilus marchait rapidement. Le cercle polaire fut bientôt franchi, et le cap mis sur le promontoire de Horn. Nous étions par le travers de la pointe américaine, le 31 mars, à sept heures du soir.

   Habíamos olvidado ya nuestros pasados sufrimientos. Iba borrándose en nosotros el recuerdo del aprisionamiento en los hielos. No pensábamos ya más que en lo porvenir.

El capitán Nemo no había vuelto a aparecer ni en el salón ni en la plataforma. Era el segundo quien fijaba la posición en el planisferio, lo que me permitía saber la dirección del Nautilus. Pues bien, aquella misma noche se hizo evidente, para satisfacción mía, que nuestra marcha al Norte se efectuaba por la ruta del Atlántico.

   Alors toutes nos souffrances passées étaient oubliées. Le souvenir de cet emprisonnement dans les glaces s'effaçait de notre esprit. Nous ne songions qu'à l'avenir. Le capitaine Nemo ne paraissait plus, ni dans le salon, ni sur la plate-forme. Le point reporté chaque jour sur le planisphère et fait par le second me permettait de relever la direction exacte du Nautilus. Or, ce soir-là, il devint évident, à ma grande satisfaction, que nous revenions au nord par la route de l'Atlantique.

   Informé al canadiense y a Conseil del resultado de mis observaciones.

   J'appris au Canadien et à Conseil le résultat de mes observations.

   -Buena noticia -manifestó el canadiense-. Pero ¿adónde va el Nautilus?

   «Bonne nouvelle, répondit le Canadien, mais où va le Nautilus?

   -Lo ignoro, Ned.

   — Je ne saurais le dire, Ned.

   -¿No querrá el capitán afrontar el Polo Norte, tras el Polo Sur, y volver al Pacífico por el famoso paso del Noroeste?

   — Son capitaine voudrait-il, après le pôle sud, affronter le pôle nord, et revenir au Pacifique par le fameux passage du nord-ouest?

   -No convendría desafiarle -dijo Conseil.

   Il ne faudrait pas l'en défier, répondit Conseil.

   -Pues bien, le abandonaremos antes -afirmó el canadiense.

   — Eh bien, dit le Canadien, nous lui fausserons compagnie auparavant.

   -En todo caso -añadió Conseil-, el capitán Nemo es un gran hombre, y no lamentaremos haberle conocido.

   — En tout cas, ajouta Conseil, c'est un maître homme que ce capitaine Nemo, et nous ne regretterons pas de l'avoir connu.

   -Sobre todo cuando le hayamos dejado -replicó Ned Land.

   — Surtout quand nous l'aurons quitté!» riposta Ned Land.

   Al día siguiente, primero de abril, cuando el Nautilus emergió a la superficie, unos minutos antes de mediodía, vimos tierra al Oeste. Era la Tierra del Fuego, a la que los primeros navegantes dieron tal nombre al ver las numerosas humaredas que se elevaban de las chozas de los indígenas.

La Tierra de Fuego constituye una vasta aglomeración de islas que se extienden sobre treinta leguas de longitud y ochenta de anchura, entre los 53º y los 56º de latitud austral y los 67º 50' y 77º 15' de longitud occidental. La costa me pareció baja, pero a lo lejos se erguían altas montañas. Entre ellas me pareció entrever el monte Sarmiento, de dos mil setenta metros de altura sobre el nivel del mar, un bloque piramidal de esquisto con una cima muy aguda, y que según esté despejada o velada por la bruma, me dijo Ned Land: «anuncia el buen o el mal tiempo».

   Le lendemain, premier avril, lorsque le Nautilus remonta à la surface des flots, quelques minutes avant midi, nous eûmes connaissance d'une côte à l'ouest. C'était la Terre du Feu, à laquelle les premiers navigateurs donnèrent ce nom en voyant les fumées nombreuses qui s'élevaient des huttes indigènes. Cette Terre du Feu forme une vaste agglomération d'îles qui s'étend sur trente lieues de long et quatre-vingts lieues de large, entre 53° et 56° de latitude australe, et 67°50' et 77°15' de longitude ouest. La côte me parut basse, mais au loin se dressaient de hautes montagnes. Je crus même entrevoir le mont Sarmiento, élevé de deux mille soixante-dix mètres au-dessus du niveau de la mer, bloc pyramidal de schiste, à sommet très aigu, qui, suivant qu'il est voilé ou dégagé de vapeurs, «annonce le beau ou le mauvais temps», me dit Ned Land.

   -Un excelente barómetro, amigo mío.

   «Un fameux baromètre, mon ami.

   -Sí, señor profesor, un barómetro natural que nunca me ha engañado cuando navegaba por los pasos del estrecho de Magallanes.

   — Oui, monsieur, un baromètre naturel, qui ne m'a jamais trompé quand je naviguais dans les passes du détroit de Magellan.»

   En aquel momento el pico se mostraba nítidamente recortado sobre el fondo del cielo. Era un presagio de buen tiempo. Y se confirmó.

   En ce moment, ce pic nous parut nettement découpé sur le fond du ciel. C'était un présage de beau temps Il se réalisa.

   Ya en inmersión, el Nautilus se aproximó a la costa, a lo largo de la cual navegó por espacio de varias millas. A través de los cristales del salón vi largas lianas y fucos gigantescos, esos varechs porta peras de los que el mar libre del Polo contenía algunos especímenes; con sus filamentos viscosos y lisos, medían hasta trescientos metros de longitud; verdaderos cables, más gruesos que el pulgar, y muy resistentes, sirven a menudo de amarras a los navíos. Otras hierbas conocidas con el nombre de velp, de hojas de cuatro pies de largo, pegadas a las concreciones coralígenas, tapizaban los fondos y servían de nido y de alimento a miríadas de crustáceos y de moluscos, cangrejos y sepias. Allí, las focas y las nutrias se daban espléndidos banquetes, mezclando la carne del pez y las legumbres del mar, según la costumbre inglesa.

   Le Nautilus, rentré sous les eaux, se rapprocha de la côte qu'il prolongea à quelques milles seulement. Par les vitres du salon, je vis de longues lianes, et des fucus gigantesques, ces varechs porte-poires, dont la mer libre du pôle renfermait quelques échantillons, avec leurs filaments visqueux et polis, ils mesuraient jusqu'à trois cents mètres de longueur; véritables câbles, plus gros que le pouce, très résistants, ils servent souvent d'amarres aux navires. Une autre herbe, connue sous le nom de velp, à feuilles longues de quatre pieds, empâtées dans les concrétions coralligènes, tapissait les fonds. Elle servait de nid et de nourriture à des myriades de crustacés et de mollusques, des crabes, des seiches. Là, les phoques et les loutres se livraient à de splendides repas, mélangeant la chair du poisson et les légumes de la mer, suivant la méthode anglaise.

   El Nautilus pasaba con una extrema rapidez sobre aquellos fondos grasos y lujuriantes. A la caída del día se hallaba cerca de las islas Malvinas, cuyas ásperas cumbres pude ver al día siguiente. La profundidad del mar era allí escasa, lo que me hizo pensar que esas dos islas rodeadas de un gran número de islotes debieron formar parte en otro tiempo de las tierras magallánicas. Las Malvinas fueron probablemente descubiertas por el célebre John Davis, que les impuso el nombre de Davis Southern Islands. Más tarde, Richard Hawkins las llamó Maiden-Islands, islas de la Virgen. Luego recibieron el nombre de Malouines, al comienzo del siglo XVIII, por unos pescadores de Saint Malo, y, por último, el de Falkland por los ingleses, a quienes actualmente pertenecen.

   Sur ces fonds gras et luxuriants, le Nautilus passait avec une extrême rapidité. Vers le soir, il se rapprocha de l'archipel des Malouines, dont je pus, le lendemain, reconnaître les âpres sommets. La profondeur de la mer était médiocre. Je pensai donc, non sans raison, que ces deux îles, entourées d'un grand nombre d'îlots, faisaient autrefois partie des terres magellaniques. Les Malouines furent probablement découvertes par le célèbre John Davis, qui leur imposa le nom de Davis-Southern Islands. Plus tard, Richard Hawkins les appela Maiden-Islands, îles de la Vierge. Elles furent ensuite nommées Malouines, au commencement du dix-huitième siècle. par des pêcheurs de Saint-Malo, et enfin Falkland par les Anglais auxquels elles appartiennent aujourd'hui.

   Nuestras redes recogieron magníficos espécimenes de algas en aquellos parajes, y en particular un cierto fuco cuyas raíces estaban cargadas de mejillones, que son los mejores del mundo. Ocas y patos se abatieron por docenas sobre la plataforma y pasaron a ocupar su sitio en la despensa de a bordo. Entre los peces me llamaron particularmente la atención unos óseos pertenecientes al género de los gobios, y otros del mismo género, de dos decímetros de largo, sembrados de motas blancuzcas y amarillas.

   Sur ces parages, nos filets rapportèrent de beaux spécimens d'algues, et particulièrement un certain fucus dont les racines étaient chargées de moules qui sont les meilleures du monde. Des oies et des canards s'abattirent par douzaines sur la plate-forme et prirent place bientôt dans les offices du bord. En fait de poissons, j'observai spécialement des osseux appartenant au genre gobie, et surtout des boulerots, longs de deux décimètres, tout parsemés de taches blanchâtres et jaunes.

   Admiré también numerosas medusas, y las más bellas del género, por cierto, las crisaoras, propias de las aguas que bañan las Malvinas. Unas veces parecían sombrillas semiesféricas muy lisas, surcadas por líneas de un rojo oscuro y terminadas en doce festones regulares, y otras, parecían canastillos invertidos de los que se escapaban graciosamente anchas hojas y largas ramitas rojas. Nadaban agitando sus cuatro brazos foliáceos, y dejaban flotar a la deriva sus opulentas cabelleras de tentáculos. Me hubiera gustado conservar alguna muestra de estos delicados zoófitos, pero no son más que nubes sombras, apariencias, que se funden y se evaporan fuera de su elemento natal.

   J'admirai également de nombreuses méduses, et les plus belles du genre, les chrysaores particulières aux mers des Malouines. Tantôt elles figuraient une ombrelle demi-sphérique très lisse, rayée de lignes d'un rouge brun et terminée par douze festons réguliers; tantôt c'était une corbeille renversée d'où s'échappaient gracieusement de larges feuilles et de longues ramilles rouges. Elles nageaient en agitant leurs quatre bras foliacés et laissaient pendre à la dérive leur opulente chevelure de tentacules. J'aurais voulu conserver quelques échantillons de ces délicats zoophytes; mais ce ne sont que des nuages, des ombres, des apparences, qui fondent et s'évaporent hors de leur élément natal.

   Cuando las últimas cumbres de las Malvinas desaparecieron en el horizonte, el Nautilus se sumergió a unos veinte o veinticinco metros de profundidad y continuó bordeando la costa americana.

El capitán Nemo continuaba sin aparecer.

   Lorsque les dernières hauteurs des Malouines eurent disparu sous l'horizon, le Nautilus s'immergea entre vingt et vingt-cinq mètres et suivit la côte américaine. Le capitaine Nemo ne se montrait pas.

   No abandonamos los parajes de la Patagonia hasta el 3 de abril. Navegando alternativamente en superficie y en inmersión, el Nautilus dejó atrás el ancho estuario formado por la desembocadura del Río de la Plata, y se halló el 4 de abril frente a las costas del Uruguay, pero a unas cincuenta millas de las mismas. Mantenía su rumbo Norte y seguía las largas sinuosidades de la América meridional.

   Jusqu'au 3 avril, nous ne quittâmes pas les parages de la Patagonie, tantôt sous l'Océan, tantôt à sa surface. Le Nautilus dépassa le large estuaire formé par l'embouchure de la Plata, et se trouva, le 4 avril, par le travers de l'Uruguay, mais à cinquante milles au large. Sa direction se maintenait au nord, et il suivait les longues sinuosités de l'Amérique méridionale. Nous avions fait alors seize mille lieues depuis notre embarquement dans les mers du Japon.

   Habíamos recorrido ya dieciséis mil leguas desde nuestro embarque en los mares del Japón. Hacia las once de la mañana de aquel día, cortamos el trópico de Capricornio por el meridiano 37 y pasamos a lo largo del cabo Frío. Para decepción de Ned Land, al capitán Nemo no parecía gustarle la vecindad de las costas habitadas del Brasil, pues marchaba con una velocidad vertiginosa. Ni un pez, ni un pájaro, por rápidos que fueran, podían seguirnos, y en esas condiciones las curiosidades naturales de aquellos mares escaparon a mi observación.

   Vers onze heures du matin, le tropique du Capricorne fut coupé sur le trente-septième méridien, et nous passâmes au large du cap Frio. Le capitaine Nemo, au grand déplaisir de Ned Land, n'aimait pas le voisinage de ces côtes habitées du Brésil, car il marchait avec une vitesse vertigineuse. Pas un poisson, pas un oiseau, des plus rapides qui soient, ne pouvaient nous suivre, et les curiosités naturelles de ces mers échappèrent à toute observation.

   Durante varios días se mantuvo esa rapidez, y en la tarde del 9 de abril avistábamos la punta más oriental de América del Sur, la que forma el cabo San Roque. Pero el Nautilus se desvió nuevamente y fue a buscar, a mayores profundidades, un valle submarino formado entre ese cabo y Sierra Leona, en la costa africana. Ese valle se bifurca a la altura de las Antillas y termina, al Norte, en una enorme depresión de nueve mil metros. En esa zona, el corte geológico del océano forma hasta las pequeñas Antillas un acantilado de seis kilómetros cortado a pico, y otra muralla no menos considerable a la altura de las islas del Cabo Verde, que encierran todo el continente sumergido de la Atlántida. El fondo del inmenso valle está accidentado por algunas montañas que proporcionan aspectos pintorescos a esas profundidades submarinas. Al hablar de esto lo hago siguiendo los mapas manuscritos contenidos en la biblioteca del Nautilus, evidentemente debidos a la mano del capitán Nemo y trazados a partir de sus observaciones personales.

   Cette rapidité se soutint pendant plusieurs jours, et le 9 avril, au soir, nous avions connaissance de la pointe la plus orientale de l'Amérique du Sud qui forme le cap San Roque. Mais alors le Nautilus s'écarta de nouveau, et il alla chercher à de plus grandes profondeurs une vallée sous-marine qui se creuse entre ce cap et Sierra Leone sur la côte africaine. Cette vallée se bifurque à la hauteur des Antilles et se termine au nord par une énorme dépression de neuf mille mètres. En cet endroit. La coupe géologique de l'Océan figure jusqu'aux petites Antilles une falaise de six kilomètres, taillée à pic. et, à la hauteur des îles du cap Vert, une autre muraille non moins considérable, qui enferment ainsi tout le continent immergé de l'Atlantide. Le fond de cette immense vallée est accidenté de quelques montagnes qui ménagent de pittoresques aspects à ces fonds sous-marins. J'en parle surtout d'après les cartes manuscrites que contenait la bibliothèque du Nautilus, cartes évidemment dues à la main du capitaine Nemo et levées sur ses observations personnelles.

   Durante dos días visitamos aquellas aguas desiertas y profundas en incursiones largas y diagonales que llevaban al Nautilus a todas las profundidades. Pero el 11 de abril se elevó súbitamente. La tierra reaparecio en la desembocadura del Amazonas, vasto estuario cuyo caudal es tan considerable que desaliniza al mar en un espacio de varias leguas.

   Pendant deux jours, ces eaux désertes et profondes furent visitées au moyen des plans inclinés. Le Nautilus fournissait de longues bordées diagonales qui le portaient à toutes les hauteurs. Mais le 11 avril, il se releva subitement, et la terre nous réapparut à l'ouvert du fleuve des Amazones, vaste estuaire dont le débit est si considérable qu'il dessale la mer sur un espace de plusieurs lieues.

   Habíamos cortado el ecuador. A veinte millas al Oeste quedaba la Guayana, tierra francesa en la que hubiésemos hallado fácil refugio. Pero el viento soplaba con fuerza y un simple bote no hubiera podido enfrentarse a la furia de las olas. Así debió comprenderlo Ned Land, pues no me habló de ello. Por mi parte, no hice ninguna alusión a sus proyectos de fuga, pues no quería impulsarle a una tentativa infaliblemente destinada al fracaso.

   L'Équateur était coupé. A vingt milles dans l'ouest restaient les Guyanes, une terre française sur laquelle nous eussions trouvé un facile refuge. Mais le vent soufflait en grande brise, et les lames furieuses n'auraient pas permis à un simple canot de les affronter. Ned Land le comprit sans doute, car il ne me parla de rien. De mon côté, je ne fis aucune allusion à ses projets de fuite, car je ne voulais pas le pousser à quelque tentative qui eût infailliblement avorté.

   Me resarcí de este retraso con interesantes estudios. Durante aquellas dos jornadas del 11 y 12 de abril, el Nautilus navegó en superficie, y sus redes izaron a bordo una pesca milagrosa de zoófitos, peces y reptiles.

   Je me dédommageai facilement de ce retard par d'intéressantes études. Pendant ces deux journées des 11 et 12 avril, le Nautilus ne quitta pas la surface de la mer, et son chalut lui ramena toute une pêche miraculeuse en zoophytes, en poissons et en reptiles.

   La barredera dragó algunos zoófitos, en su mayor parte unas hermosas fictalinas pertenecientes a la familia de los actínidos, y entre otras especies la Phyctalis protexta, originaria de esa parte del océano, pequeño tronco cilíndrico ornado de líneas verticales y moteado de puntos rojos que termina en un maravilloso despliegue de tentáculos. Los moluscos recogidos ya me eran familiares, turritelas, olivas porfirias, de líneas regularmente entrecruzadas y cuyas manchas rojas destacaban vivamente sobre el fondo de color carne; fantásticas pteróceras, semeiantes a escorpiones petrificados; hialas translúcidas; argonautas; sepias de gusto excelente, y algunas especies de calamares, a los que los naturalistas de la Antigüedad clasificaban entre los peces voladores, y que sirven principalmente de cebo para la pesca del bacalao.

   Quelques zoophytes avaient été dragues par la chaîne des chaluts. C'étaient, pour la plupart, de belles phyctallines, appartenant à la famille des actinidiens. et entre autres espèces, le phyctalis protexta, originaire de cette partie de l'Océan, petit tronc cylindrique, agrémenté de lignes verticales et tacheté de points rouges que couronne un merveilleux épanouissement de tentacules. Quant aux mollusques, ils consistaient en produits que j'avais déjà observés, des turritelles, des olives-porphyres. à lignes régulièrement entrecroisées dont les taches rousses se relevaient vivement sur un fond de chair. des ptérocères fantaisistes, semblables à des scorpions pétrifiés, des hyales translucides, des argonautes, des seiches excellentes à manger, et certaines espèces de calmars, que les naturalistes de l'antiquité classaient parmi les poissons-volants, et qui servent principalement d'appât pour la pêche de la morue.

   Entre los peces de esos parajes que no había tenido aún la ocasión de estudiar, anoté diversas especies. Entre los cartilaginosos, los petromizones, especie de anguilas de quince pulgadas de longitud, con la cabeza verdosa, las aletas violetas, el dorso gris azulado, el vientre marrón y plateado con motas de vivos colores y el iris de los ojos en un círculo de oro, curiosos animales a los que la corriente del Amazonas había debido arrastrar hasta alta mar, pues habitan las aguas dulces. También unas rayas tuberculadas de puntiagudo hocico, de cola larga y suelta, armadas de un largo aguijón dentado; pequeños escualos de un metro, de piel gris y blancuzca, cuyos dientes, dispuestos en varias filas, se curvan hacia atrás, yque se conocen vulgarmente con el nombre de «pantuflas»; lofios vespertilios, como triángulos isósceles, rojizos, de medio metro aproximadamente, cuyos pectorales tienen unas prolongaciones carnosas que les dan el aspecto de murciélagos pero a los que su apéndice córneo, situado cerca de las fosas nasales, les ha dado el nombre de unicornios marinos; en fin, algunas especies de balistes, el curasaviano, cuyos flancos punteados brillan como el oro, y el caprisco, violeta claro de sedosos matices como el cuello de una paloma.

   Des poissons de ces parages que je n'avais pas encore eu l'occasion d'étudier, je notai diverses espèces. Parmi les cartilagineux: des pétromizons-pricka, sortes d'anguilles, longues de quinze pouces, tête verdâtre, nageoires violettes, dos gris bleuâtre, ventre brun argenté semé de taches vives, iris des yeux cerclé d'or, curieux animaux que le courant de l'Amazone avait dû entraîner jusqu'en mer, car ils habitent les eaux douces; des raies tuberculées, à museau pointu, à queue longue et déliée, armées d'un long aiguillon dentelé; de petits squales d'un mètre, gris et blanchâtres de peau, dont les dents, disposées sur plusieurs rangs, se recourbent en arrière. et qui sont vulgairement connus sous le nom de pantouffliers; des lophies-vespertillions, sortes de triangles isocèles rougeâtres, d'un demi-mètre, auxquels les pectorales tiennent par des prolongations charnues qui leur donnent l'aspect de chauves-souris, mais que leur appendice corné, situé près des narines, a fait surnommer licornes de mer; enfin quelques espèces de batistes, le curassavien dont les flancs pointillés brillent d'une éclatante couleur d'or, et le caprisque violet clair, à nuances chatoyantes comme la gorge d'un pigeon.

   Terminaré esta nomenclatura un tanto seca pero muy exacta con la serie de los peces óseos que observé: apterónotos, con el hocico muy obtuso y blanco como la nieve, en contraste con el negro brillante del cuerpo, y que están provistos de una tira carnosa muy larga y suelta; odontognatos, con sus aguijones; sardinas de tres decímetros de largo, resplandecientes con sus tonos plateados; escómbridos guaros, provistos de dos aletas anales; centronotos negros de tintes muy oscuros, que se pescan con hachones, peces de dos metros de longitud, de carne grasa, blanca y firme, que cuando están frescos tienen el gusto de la anguila, y secos el del salmón ahumado; labros semirrojos, revestidos de escamas únicamente en la base de las aletas dorsales y anales; crisópteros, en los que el oro y la plata mezclan sus brillos con los del rubí y el topacio; esparos de cola dorada, cuya carne es extremadamente delicada y a los que sus propiedades fosforescentes traicionan en medio del agua; esparos pobs, de lengua fina, con colores anaranjados; esciénidos coro con las aletas caudales doradas, acanturos negros, anableps de Surinam, etc.

   Je termine là cette nomenclature un peu sèche, mais très exacte, par la série des poissons osseux que j'observai: passans, appartenant au genre des apléronotes. dont le museau est très obtus et blanc de neige, le corps peint d'un beau noir, et qui sont munis d'une lanière charnue très longue et très déliée; odontagnathes aiguillonnés, longues sardines de trois décimètres, resplendissant d'un vif éclat argenté; scombres-guares, pourvus de deux nageoires anales; centronotes-nègres, à teintes noires, que l'on pêche avec des brandons, longs poissons de deux mètres, à chair grasse, blanche, ferme, qui, frais, ont le goût de l'anguille, et secs, le goût du saumon fumé; labres demi-rouges, revêtus d'écailles seulement à la base des nageoires dorsales et anales; chrysoptères, sur lesquels l'or et l'argent mêlent leur éclat à ceux du rubis et de la topaze; spares-queues-d'or, dont la chair est extrêmement délicate, et que leurs propriétés phosphorescentes trahissent au milieu des eaux; spares-pobs, à langue fine, à teintes orange; sciènes-coro à caudales d'or, acanthures-noirauds, anableps de Surinam, etc.

   Este «etcétera» no me impedirá citar un pez del que Conseil se acordará durante mucho tiempo y con razón.

   Cet «et coetera» ne saurait empêcher de citer encore un poisson dont Conseil se souviendra longtemps et pour cause.

   Una de nuestras redes había capturado una especie de raya muy aplastada que, si se le hubiese cortado la cola, habría formado un disco perfecto, y que pesaba una veintena de kilos. Era blanca por debajo y rojiza por encima, con grandes manchas redondas de un azul oscuro y rodeadas de negro, muy lisa de piel y terminada en una aleta bilobulada. Extendida sobre la plataforma, se debatía, trataba de volverse con movimientos convulsivos y hacía tantos esfuerzos que un último sobresalto estuvo a punto de precipitarla al mar. Pero Conseil, que no quería privarse de la raya, se arrojó sobre ella y antes de que yo pudiese retenerle la cogió con las manos.

   Un de nos filets avait rapporté une sorte de raie très aplatie qui, la queue coupée, eût formé un disque parfait et qui pesait une vingtaine de kilogrammes. Elle était blanche en dessous, rougeâtre en dessus, avec de grandes taches rondes d'un bleu foncé et cerclées de noir, très lisse de peau, et terminée par une nageoire bilobée. Étendue sur la plate-forme, elle se débattait, essayait de se retourner par des mouvements convulsifs, et faisait tant d'efforts qu'un dernier soubresaut allait la précipiter à la mer. Mais Conseil, qui tenait à son poisson, se précipita sur lui, et, avant que je ne pusse l'en empêcher, il le saisit à deux mains.

   Tocarla y caer derribado, los pies por el aire y con el cuerpo semiparalizado, fue todo uno.

   Aussitôt, le voilà renversé, les jambes en l'air, paralysé d'une moitié du corps, et criant:

   -¡Señor! ¡ Señor! ¡ Socórrame!

   «Ah! mon maître, mon maître! Venez à moi.»

   Era la primera vez que el pobre muchacho abandonaba «la tercera persona» para dirigirse a mí.

   C'était la première fois que le pauvre garçon ne me parlait pas «à la troisième personne».

   El canadiense y yo le levantamos y le friccionamos el cuerpo vigorosamente. Cuando volvió en sí, oímos al empedernido clasificador, todavía medio inconsciente, murmurar entrecortadamente:

   Le Canadien et moi, nous l'avions relevé, nous le frictionnions à bras raccourcis, et quand il reprit ses sens, cet éternel classificateur murmura d'une voix entrecoupée:

   «Clase de los cartilaginosos, orden de los condropterigios, de branquias fijas, suborden de los selacios, familia de las rayas, género de los torpedos».

   «Classe des cartilagineux, ordre des chondroptérygiens, à branchies fixes, sous-ordre des sélaciens, famille des raies, genre des torpilles!»

   -En efecto, amigo mío, es un torpedo el que te ha sumido en tan deplorable estado.

   — Oui, mon ami, répondis-je, c'est une torpille qui t'a mis dans ce déplorable état.

   -Puede creerme el señor que me vengaré de este animal.

   — Ah! monsieur peut m'en croire, riposta Conseil, mais je me vengerai de cet animal.

   -¿Cómo?

   Et comment?

   -Comiéndomelo.

   — En le mangeant.»

   Es lo que hizo aquella misma tarde, pero por pura represalia, pues, francamente, la carne era más bien coriácea.

   Ce qu'il fit le soir même, mais par pure représaille, car franchement c'était coriace.

   El infortunado Conseil se las había visto con un torpedo de la más peligrosa especie, la cumana. Este extraño animal, en un medio conductor como es el agua, fulmina a los peces a varios metros de distancia, tan grande es la potencia de su órgano eléctrico cuyas dos superficies principales no miden menos de veintisiete pies cuadrados.

   L'infortuné Conseil s'était attaqué à une torpille de la plus dangereuse espèce, la cumana. Ce bizarre animal, dans un milieu conducteur tel que l'eau, foudroie les poissons à plusieurs mètres de distance, tant est grande la puissance de son organe électrique dont les deux surfaces principales ne mesurent pas moins de vingt-sept pieds carrés.

   Al día siguiente, 12 de abril, durante el día, el Nautilus se aproximó a la costa holandesa, hacia la desembocadura del Maroni. Vivían en esa zona, en familia, varios grupos de vacas marinas. Eran manatís que, como el dugongo y el estelero, pertenecen al orden de los sirénidos. Estos hermosos animales, apacibles e inofensivos, de seis a siete metros de largo, debían pesar por lo menos cuatro mil kilogramos. Les hablé a Ned Land y a Conseil del importante papel que la previsora Naturaleza había asignado a estos mamíferos. Son ellos, en efecto, los que, como las focas, pacen en las praderas submarinas y destruyen así las aglomeraciones de hierbas que obstruyen la desembocadura de los ríos tropicales.

   Le lendemain, 12 avril, pendant la journée, le Nautilus s'approcha de la côte hollandaise, vers l'embouchure du Maroni. Là vivaient en famille plusieurs groupes de lamantins. C'étaient des manates qui, comme le dugong et le stellère, appartiennent à l'ordre des syréniens. Ces beaux animaux, paisibles et inoffensifs, longs de six à sept mètres, devaient peser au moins quatre mille kilogrammes. J'appris à Ned Land et à Conseil que la prévoyante nature avait assigné à ces mammifères un tôle important. Ce sont eux, en effet, qui, comme les phoques, doivent paître les prairies sous-marines et détruire ainsi les agglomérations d'herbes qui obstruent l'embouchure des fleuves tropicaux.

   -¿Sabéis lo que ha ocurrido desde que los hombres han aniquilado casi enteramente a estos útiles animales? Pues que las hierbas se han podrido y han envenenado el aire. Y ese aire envenenado ha hecho reinar la fiebre amarilla en estas magníficas comarcas. Las vegetaciones venenosas se han multiplicado bajo estos mares tórridos y el mal se ha desarrollado irresistiblemente desde la desembocadura del Río de la Plata hasta la Florida.

   «Et savez-vous, ajoutai-je, ce qui s'est produit, depuis que les hommes ont presque entièrement anéanti, ces races utiles? C'est que les herbes putréfiées ont empoisonné l'air, et l'air empoisonné, c'est la fièvre jaune qui désole ces admirables contrées. Les végétations vénéneuses se sont multipliées sous ces mers torrides, et le mal s'est irrésistiblement développé depuis l'embouchure du Rio de la Plata jusqu'aux Florides!»

   Y de creer a Toussenel este azote no es nada en comparación con el que golpeará a nuestros descendientes cuando los mares estén despoblados de focas y de ballenas. Entonces, llenos de pulpos, de medusas, de calamares, se tornarán en grandes focos de infección al haber perdido «esos vastos estómagos a los que Dios había dado la misión de limpiar los mares».

   Et s'il faut en croire Toussenel, ce fléau n'est rien encore auprès de celui qui frappera nos descendants, lorsque les mers seront dépeuplées de baleines et de phoques. Alors, encombrées de poulpes, de méduses, de calmars, elles deviendront de vastes foyers d'infection, puisque leurs flots ne posséderont plus «ces vastes estomacs, que Dieu avait chargés d'écumer la surface des mers».

   Sin por ello desdeñar esas teorías, la tripulación del Nautilus se apoderó de media docena de manatís para aprovisionar la despensa de una carne excelente, superior a la del buey y la ternera. La caza no fue interesante porque los manatís se dejaban cazar sin defenderse. Se almacenaron a bordo varios millares de kilos de carne para desecarla.

   Cependant, sans dédaigner ces théories, l'équipage du Nautilus s'empara d'une demi-douzaine de manates. Il s'agissait, en effet, d'approvisionner les cambuses d'une chair excellente, supérieure à celle du boeuf et du veau. Cette chasse ne fut pas intéressante. Les manates se laissaient frapper sans se défendre. Plusieurs milliers de kilos de viande, destinée à être séchée, furent emmagasinés à bord.

   En aquellas aguas tan ricas de vida, el Nautilus aumentó sus reservas de víveres aquel día con una pesca singularmente realizada. La barredera apresó en sus mallas un cierto número de peces cuya cabeza termina en una placa ovalada con rebordes carnosos. Eran equeneis, de la tercera familia de los malacopterigios sub branquiales. Su disco aplastado se compone de láminas cartilaginosas transversales móviles, entre las que el animal puede operar el vacío, lo que le permite adherirse a los objetos como una ventosa.

   Ce jour-là, une pêche, singulièrement pratiquée, vint encore accroître les réserves du Nautilus, tant ces mers se montraient giboyeuses. Le chalut avait rapporté dans ses mailles un certain nombre de poissons dont la tête se terminait par une plaque ovale à rebords charnus. C'étaient des échénéïdes, de la troisième famille des malacoptérygiens subbrachiens. Leur disque aplati se compose de lames cartilagineuses transversales mobiles, entre lesquelles l'animal peut opérer le vide, ce qui lui permet d'adhérer aux objets à la façon d'une ventouse.

   A esta especie pertenece la rémora, que yo había observado en el Mediterráneo. Pero la que habíamos embarcado era la de los equeneis osteóqueros, propia de esas aguas. Nuestros marinos iban depositándolos en tinas llenas de agua a medida que los cogían.

   Le rémora, que j'avais observé dans la Méditerranée, appartient à cette espèce. Mais celui dont il s'agit ici. c'était l'échénélde ostéochère, particulier à cette mer. Nos marins, a mesure qu'ils les prenaient, les déposaient dans des bailles pleines d'eau.

   El Nautilus se aproximó a la costa, hacia un lugar donde vimos un cierto número de tortugas marinas durmiendo en la superficie. Muy dificil hubiese sido apoderarse de esos preciosos reptiles, que se despiertan al menor ruido y cuyo sólido caparazón les hace invulnerables al arpón. Pero los equeneis debían operar esa captura con una seguridad y una precisión extraordinarias. Este animal es, en efecto, un anzuelo vivo cuya posesión aseguraría la felicidad y la fortuna del sencillo pescador de caña.

   La pêche terminée, le Nautilus se rapprocha de la côte. En cet endroit, un certain nombre de tortues marines dormaient à la surface des flots. Il eût été difficile de s'emparer de ces précieux reptiles, car le moindre bruit les éveille, et leur solide carapace est à l'épreuve du harpon. Mais l'échénéïde devait opérer cette capture avec une sûreté et une précision extraordinaires. Cet animal, en effet, est un hameçon vivant, qui ferait le bonheur et la fortune du naïf pêcheur a la ligne.

   Los hombres del Nautilus fijaron a la cola de estos peces un anillo suficientemente ancho para no molestar sus movimientos y al anillo una larga cuerda amarrada a bordo por el otro extremo.

   Les hommes du Naulilus attachèrent à la queue de ces poissons un anneau assez large pour ne pas gêner leurs mouvements, et à cet anneau, une longue corde amarrée à bord par l'autre bout.

   Lanzados al mar, los equeneis comenzaron inmediatamente a desempeñar su papel y fueron a adherirse a la concha de las tortugas. Su tenacidad era tal que se hubieran dejado destruir antes de soltar su presa. Les halamos a bordo, y con ellos a las tortugas a las que se habían adherido.

   Les échénéïdes, jetés à la mer, commencèrent aussitôt leur rôle et allèrent se fixer au plastron des tortues. Leur ténacité était telle qu'ils se fussent déchirés plutôt que de lâcher prise. On les halait à bord, et avec eux les tortues auxquelles ils adhéraient.

   Nos apoderamos así de varias tortugas de un metro de largo, que pesaban doscientos kilos. Su caparazón, cubierto de grandes placas córneas, delgadas, transparentes, marrones con motas blancas y amarillas, hacía de ellas un animal precioso. Eran excelentes, además, desde el punto de vista comestible, tan exquisitas como las tortugas francas.

   On prit ainsi plusieurs cacouannes, larges d'un mètre, qui pesaient deux cents kilos. Leur carapace, couverte de plaques cornées grandes, minces, transparentes, brunes, avec mouchetures blanches et jaunes, les rendaient très précieuses. En outre, elles étaient excellentes au point de vue comestible, ainsi que les tortues franches qui sont d'un goût exquis.

   Con aquella pesca terminó nuestra permanencia en los parajes del Amazonas. Llegada la noche, el Nautilus se adentró en alta mar.

   Cette pêche termina notre séjour sur les parages de l'Amazone, et, la nuit venue, le Nautilus regagna la haute mer.