Veinte mil leguas de viaje submarino

Vingt mille lieues sous les mers

   Capítulo 11

   XI

   El mar de los Sargazos

   LA MER DE SARGASSES

   El Nautilus no había modificado su rumbo. Así, pues, toda esperanza de regresar hacia los mares europeos debía ser momentáneamente abandonada. El capitán Nemo mantenía el rumbo Sur. ¿Adónde nos llevaba? No me atrevía yo a imaginarlo.

   La direction du Nautilus ne s'était pas modifiée. Tout espoir de revenir vers les mers européennes devait donc être momentanément rejeté. Le capitaine Nemo maintenait le cap vers le sud. Où nous entraînait-il? Je n'osais l'imaginer.

   Aquel día, el Nautilus atravesó una zona singular del océano Atlántico. Nadie ignora la existencia de esa gran corriente de agua cálida conocida con el nombre de Gulf Stream, que tras salir de los canales de Florida se dirige hacia el Spitzberg. Pero antes de penetrar en el golfo de México, hacia los 44º de latitud Norte, la corriente se divide en dos brazos, el principal de los cuales se encamina hacia las costas de Irlanda y de Noruega, en tanto que el segundo se orienta hacia el Sur a la altura de las Azores, para bañar las costas africanas y, desde allí, tras describir un óvalo alargado, volver hacia las Antillas.

   Ce jour-là, le Nautilus traversa une singulière portion de l'Océan atlantique. Personne n'ignore l'existence de ce grand courant d'eau chaude connu sous le nom de Gulf Stream. Après être sorti des canaux de Floride il se dirige vers le Spitzberg. Mais avant de pénétrer dans le golfe du Mexique, vers le quarante-quatrième degré de latitude nord, ce courant se divise en deux bras; le principal se porte vers les côtes d'Irlande et de Norvège, tandis que le second fléchit vers le sud à la hauteur des Acores; puis frappant les rivages africains et décrivant un ovale allongé, il revient vers les Antilles.

   Este segundo brazo -es más bien un collar que un brazo -rodea con sus anillos de agua cálida esa zona fría del océano, tranquila, inmóvil, que se llama el mar de los Sargazos. Verdadero lago en pleno Atlántico, las aguas de la gran corriente no tardan menos de tres años en circunvalarlo.

   Or, ce second bras — c'est plutôt un collier qu'un bras — entoure de ses anneaux d'eau chaude cette portion de l'Océan froide, tranquille, immobile, que l'on appelle la mer de Sargasses. Véritable lac en plein Atlantique, les eaux du grand courant ne mettent pas moins de trois ans à en faire le tour.

   El mar de los Sargazos, hablando propiamente, cubre toda la parte sumergida de la Atlántida. Algunos autores han llegado incluso a mantener que las espesas hierbas de las que está sembrado las ha arrancado de las praderas de ese antiguo continente. Es más probable, sin embargo, que esas masas herbáceas, algas y fucos, arrancadas de las orillas de Europa y América, hayan sido arrastradas hasta esa zona por el Gulf Stream. Ésa fue una de las razones que llevaron a Colón a suponer la existencia de un nuevo mundo. Cuando los navíos del audaz explorador llegaron al mar de los Sargazos, navegaron no sin dificultad en medio de estas hierbas que detenían su marcha, con gran espanto de las tripulaciones, y perdieron tres semanas en atravesarlas.

   La mer de Sargasses, à proprement parler, couvre toute la partie immergée de l'Atlantide. Certains auteurs ont même admis que ces nombreuses herbes dont elle est semée sont arrachées aux prairies de cet ancien continent. Il est plus probable, cependant, que ces herbages, algues et fucus, enlevés au rivage de l'Europe et de l'Amérique, sont entraînés jusqu'à cette zone par le Gulf Stream. Ce fut là une des raisons qui amenèrent Colomb à supposer l'existence d'un nouveau monde. Lorsque les navires de ce hardi chercheur arrivèrent à la mer de Sargasses, ils naviguèrent non sans peine au milieu de ces herbes qui arrêtaient leur marche au grand effroi des équipages, et ils perdirent trois longues semaines à les traverser.

   Tal era la región que visitaba el Nautilus en aquel momento. Una verdadera pradera, una tupida alfombra de algas, de fucos, de uvas del trópico, tan espesa, tan compacta que la roda de un navío no podía desgarrarla sin gran esfuerzo.

El capitán Nemo no quiso arriesgar su hélice en esa masa herbácea y se mantuvo a algunos metros de profundidad.

   Telle était cette région que le Nautilus visitait en ce moment, une prairie véritable, un tapis serré d'algues, de fucus natans, de raisins du tropique, si épais, si compact, que l'étrave d'un bâtiment ne l'eût pas déchiré sans peine. Aussi, le capitaine Nemo, ne voulant pas engager son hélice dans cette masse herbeuse, se tint-il à quelques mètres de profondeur au-dessous de la surface des flots.

   El nombre dado a esta zona del mar viene de la palabra española «sargazo» aplicada a estas algas, que son las que principalmente forman este banco inmenso de hidrófitos, cuya formación es explicada así por el erudito Maury, autor de la Geografía física del Globo:

   Ce nom de Sargasses vient du mot espagnol «sargazzo» qui signifie varech. Ce varech, le varech-nageur ou porte-baie, forme principalement ce banc immense. Et voici pourquoi, suivant le savant Maury, l'auteur de la Géographie physique du globe, ces hydrophytes se réunissent dans ce paisible bassin de l'Atlantique:

   «La explicación que puede darse me parece resultar de un experimento de todos conocido. Si se colocan en un vaso fragmentos de tapones de corcho o de cualquier cuerpo flotante y se imprime al agua de ese vaso un movimiento circular, se verá cómo esos fragmentos dispersos se agrupan en el centro de la superficie líquida, es decir, en el punto menos agitado. En el fenómeno que nos ocupa, el vaso es el Atlántico, el Gulf Stream es la corriente circular, y el mar de los Sargazos, el punto central en el que vienen a reunirse los cuerpos flotantes. »

   «L'explication qu'on en peut donner, dit-il, me semble résulter d'une expérience connue de tout le monde. Si l'on place dans un vase des fragments de bouchons ou de corps flottants quelconques, et que l'on imprime à l'eau de ce vase un mouvement circulaire, on verra les fragments éparpillés se réunir en groupe au centre de la surface liquide, c'est-à-dire au point le moins agité. Dans le phénomène qui nous occupe, le vase, c'est l'Atlantique, le Gulf Stream, c'est le courant circulaire, et la mer de Sargasses, le point central où viennent se réunir les corps flottants.»

   He podido estudiar el fenómeno en este medio especial en el que los navíos penetran raramente, y comparto la opinión de Maury.

Por encima de nosotros flotaban cuerpos de todo origen, amontonados en medio de las hierbas oscuras, troncos de árboles arrancados a los Andes o a las montañas Rocosas y transportados por el Amazonas o el Mississippi, numerosos restos de naufragios, de quillas y carenas, tablones desgajados y tan sobrecargados de conchas y de percebes que no podían remontar a la superficie del océano. El tiempo justificará algún día esta otra opinión de Maury: la de que estas materias, así acumuladas durante siglos, se mineralizarán bajo la acción de las aguas y formarán inagotables hulleras. Reserva preciosa que prepara la previsora naturaleza para el momento en que los hombres hayan agotado las minas de los continentes.

   Je partage l'opinion de Maury, et j'ai pu étudier le phénomène dans ce milieu spécial où les navires pénètrent rarement. Au-dessus de nous flottaient des corps de toute provenance, entassés au milieu de ces herbes brunâtres, des troncs d'arbres arrachés aux Andes ou aux Montagnes-Rocheuses et flottés par l'Amazone ou le Mississipi, de nombreuses épaves, des restes de quilles ou de carènes, des bordages défoncés et tellement alourdis par les coquilles et les anatifes qu'ils ne pouvaient remonter à la surface de l'Océan. Et le temps justifiera un jour cette autre opinion de Maury, que ces matières, ainsi accumulées pendant des siècles, se minéraliseront sous l'action des eaux et formeront alors d'inépuisables houillères. Réserve précieuse que prépare la prévoyante nature pour ce moment où les hommes auront épuisé les mines des continents.

   En medio de tan inextricable tejido de hierbas y de fucos observé unos hermosos alciones estrellados de color rosa; actinias que arrastraban sus largas cabelleras de tentáculos; medusas verdes, rojas, azules, y esos grandes rizóstomas de Cuvier, cuya ombrela azulada está bordeada por un festón violeta.

   Au milieu de cet inextricable tissu d'herbes et de fucus, je remarquai de charmants alcyons stellés aux couleurs roses, des actinies qui laissaient traîner leur longue chevelure de tentacules, des méduses vertes, rouges, bleues, et particulièrement ces grandes rhizostomes de Cuvier, dont l'ombrelle bleuâtre est bordée d'un feston violet.

   Pasamos toda la jornada del 22 de febrero en el mar de los Sargazos, en el que los peces hallan un abundante alimento en crustáceos y en plantas marinas.

   Toute cette journée du 22 février se passa dans la mer de Sargasses, où les poissons, amateurs de plantes marines et de crustacés, trouvent une abondante nourriture. Le lendemain, l'Océan avait repris son aspect accoutume.

   Al día siguiente, el océano había recuperado su aspecto habitual. Desde entonces y durante diecinueve días, del 23 de febrero al 12 de marzo, el Nautilus prosiguió su marcha en medio del Atlántico a la velocidad constante de cien leguas diarias. El capitán Nemo quería evidentemente realizar su programa submarino, y yo no dudaba de que tuviera la intención, tras haber doblado el cabo de Hornos, de volver hacia los mares australes del Pacífico.

   Depuis ce moment, pendant dix-neuf jours, du 23 février au 12 mars, le Nautilus, tenant le milieu de l'Atlantique, nous emporta avec une vitesse constante de cent lieues par vingt-quatre heures. Le capitaine Nemo voulait évidemment accomplir son programme sous-marin et je ne doutais pas qu'il ne songeât, après avoir doublé le cap Horn, à revenir vers les mers australes du Pacifique.

   Los temores de Ned Land estaban justificados. En estos mares privados de islas no era posible ninguna tentativa de evasión. Ningún medio de oponerse a la voluntad del capitán Nemo. No había otro partido que el de someterse. Pero lo que no cabía ya esperar de la fuerza o de la astucia, podía obtenerse, me decía yo, por la persuasión. Terminado el viaje, ¿no accedería el capitán Nemo a devolvernos la libertad bajo el juramento de no revelar jamás su existencia? juramento de honor que cumpliríamos escrupulosamente. Pero había que tratar de esta delicada cuestión con el capitán, y ¿podía yo reclamar nuestra libertad? ¿Acaso no había declarado él mismo, desde el principio y muy solemnemente, que el secreto de su vida exigía nuestro aprisionamiento a perpetuidad a bordo del Nautilus? Mi silencio durante esos cuatro meses ¿no le habría parecido una tácita aceptación de la situación? Volver sobre el asunto implicaba el riesgo de hacer nacer sospechas que podrían perjudicar a nuestros proyectos si más tarde se presentara alguna circunstancia favorable para su ejecución. Sopesaba y daba vueltas en mi mente a todas estas razones, y las sometía a Conseil, quien no se mostraba menos perplejo que yo. En definitiva, y aunque yo no me desanimaba fácilmente, comprendía que las probabilidades de volver a ver alguna vez a mis semejantes disminuían de día en día, a medida que el capitán Nemo avanzaba temerariamente hacia el sur del Atlántico.

   Ned Land avait donc eu raison de craindre. Dans ces larges mers, privées d'îles, il ne fallait plus tenter de quitter le bord. Nul moyen non plus de s'opposer aux volontés du capitaine Nemo. Le seul parti était de se soumettre; mais ce qu'on ne devait plus attendre de la force ou de la ruse, j'aimais à penser qu'on pourrait l'obtenir par la persuasion. Ce voyage terminé, le capitaine Nemo ne consentirait-il pas à nous rendre la liberté sous serment de ne jamais révéler son existence? Serment d'honneur que nous aurions tenu. Mais il fallait traiter cette délicate question avec le capitaine. Or, serais-je bien venu à réclamer cette liberté? Lui-même n'avait-il pas déclaré, dès le début et d'une façon formelle, que le secret de sa vie exigeait notre emprisonnement perpétuel à bord du Nautilus? Mon silence, depuis quatre mois, ne devait-il pas lui paraître une acceptation tacite de cette situation? Revenir sur ce sujet n'aurait-il pas pour résultat de donner des soupçons qui pourraient nuire à nos projets, si quelque circonstance favorable se présentait plus tard de les reprendre? Toutes ces raisons, je les pesais, je les retournais dans mon esprit, je les soumettais à Conseil qui n'était pas moins embarrassé que moi. En somme, bien que je ne fusse pas facile à décourager, je comprenais que les chances de jamais revoir mes semblables diminuaient de jour en jour, surtout en ce moment où le capitaine Nemo courait en téméraire vers le sud de l'Atlantique!

   Durante los diecinueve días antes citados ningún incidente particular marcó nuestro viaje. Veía poco al capitán. Nemo trabajaba. En la biblioteca hallaba a menudo los libros dejados por él abiertos; eran sobre todo libros de Historia Natural. Mi obra sobre los fondos marinos, hojeada por él, estaba cubierta de notas en los márgenes, que contradecían, a veces, mis teorías y sistemas. Pero el capitán se limitaba a anotar así mi trabajo, y era raro que discutiera de ello conmigo. A veces oía los sonidos melancólicos de su órgano que él tocaba con mucho sentimiento, pero solamente de noche, en medio de la más secreta oscuridad, cuando el Nautilus dormía en los desiertos del océano.

   Pendant les dix-neuf jours que j'ai mentionnés plus haut, aucun incident particulier ne signala notre voyage. Je vis peu le capitaine. Il travaillait. Dans la bibliothèque je trouvais souvent des livres qu'il laissait entr'ouverts, et surtout des livres d'histoire naturelle. Mon ouvrage sur les fonds sous-marins, feuilleté par lui, était couvert de notes en marge, qui contredisaient parfois mes théories et mes systèmes. Mais le capitaine se contentait d'épurer ainsi mon travail, et il était rare qu'il discutât avec moi. Quelquefois, j'entendais résonner les sons mélancoliques de son orgue, dont il jouait avec beaucoup d'expression, mais la nuit seulement, au milieu de la plus secrète obscurité, lorsque le Nautilus s'endormait dans les déserts de l'Océan.

   Durante aquella parte del viaje navegamos durante jornadas enteras por la superficie de las olas. El mar parecía abandonado. Apenas unos veleros, con carga para las Indias, se dirigían hacia el cabo de Buena Esperanza. Un día fuimos perseguidos por las embarcaciones de un ballenero, cuyos tripulantes nos tomaron, sin duda, por una enorme ballena de alto precio. Pero el capitán Nemo no quiso hacer perder a aquella gente su tiempo y terminó la caza sumergiéndose bajo el agua. El incidente pareció interesar vivamente a Ned Land. No creo equivocarme al decir que el canadiense debió lamentar que nuestro cetáceo de acero no hubiese sido golpeado mortalmente por el arpón de los pescadores.

   Pendant cette partie du voyage, nous naviguâmes des journées entières à la surface des flots. La mer était comme abandonnée. A peine quelques navires à voiles, en charge pour les Indes, se dirigeant vers le cap de Bonne-Espérance. Un jour nous fûmes poursuivis par les embarcations d'un baleinier qui nous prenait sans doute pour quelque énorme baleine d'un haut prix. Mais le capitaine Nemo ne voulut pas faire perdre à ces braves gens leur temps et leurs peines, et il termina la chasse en plongeant sous les eaux. Cet incident avait paru vivement intéresser Ned Land. Je ne crois pas me tromper en disant que le Canadien avait dû regretter que notre cétacé de tôle ne pût être frappé à mort par le harpon de ces pêcheurs.

   Los peces observados por Conseil y por mí durante ese período diferían poco de los que ya habíamos estudiado bajo otras latitudes. Los principales fueron algunos especímenes de ese terrible género de cartilaginosos, dividido en tres subgéneros que no cuentan con menos de treinta y dos especies: escualos de cinco metros de longitud, de cabeza deprimida y más ancha que el cuerpo, de aleta caudal redondeada y cuyo dorso está surcado por siete grandes bandas negras, paralelas y longitudinales; otros escualos de color gris ceniza, con siete aberturas branquiales y provistos de una sola aleta dorsal colocada casi en mitad del cuerpo.

   Les poissons observés par Conseil et par moi, pendant cette période, différaient peu de ceux que nous avions déjà étudiés sous d'autres latitudes. Les principaux furent quelques échantillons de ce terrible genre de cartilagineux, divisé en trois sous-genres qui ne comptent pas moins de trente-deux espèces: des squales-galonnés, longs de cinq mètres, à tête déprimée et plus large que le corps, à nageoire caudale arrondie, et dont le dos porte sept grandes bandes noires parallèles et longitudinales puis des squales-perlons, gris cendré, percés de sept ouvertures branchiales et pourvus d'une seule nageoire dorsale placée à peu près vers le milieu du corps.

   Pasaron también grandes perros marinos, peces voraces donde los haya. Puede no darse crédito a los relatos de los pescadores, pero he aquí lo que dicen. Se han encontrado en el cuerpo de uno de estos animales una cabeza de búfalo y un ternero entero; en otro, dos atunes y un marinero uniformado; en otro, un soldado con su sable; en otro, por último, un caballo con su caballero. Todo esto, a decir verdad, no es artículo de fe. En todo caso, ninguno de esos animales se dejó atrapar en las redes del Nautilus y yo no pude verificar su voracidad.

   Passaient aussi de grands chiens de mer, poissons voraces s'il en fut. On a le droit de ne point croire aux récits des pêcheurs, mais voici ce qu'ils racontent. On a trouvé dans le corps de l'un de ces animaux une tête de buffle et un veau tout entier; dans un autre, deux thons et un matelot en uniforme; dans un autre, un soldat avec son sabre; dans un autre enfin, un cheval avec son cavalier. Tout ceci, à vrai dire, n'est pas article de foi. Toujours est-il qu'aucun de ces animaux ne se laissa prendre aux filets du Nautilus, et que je ne pus vérifier leur voracité.

   Durante días enteros nos acompañaron bandadas de elegantes y traviesos delfines. Iban en grupos de cinco o seis, cazando juntos como los lobos en el campo. No son los delfines menos voraces que los perros marinos si debo creer a un profesor de Copenhague que sacó del estómago de un delfín trece marsopas y quince focas. Era, es cierto, un ejemplar perteneciente a la mayor especie conocida, y cuya longitud sobrepasa, a veces, los veinticuatro pies. Esta familia de los delfinidos cuenta con diez géneros, y los que yo vi pertenecían al de los delfinorrincos, notables por un hocico excesivamente estrecho y de una longitud cuatro veces mayor que la del cráneo. Sus cuerpos medían tres metros, y eran negros por encima y de un blanco rosáceo por debajo sembrado de manchitas muy raras.

   Des troupes élégantes et folâtres de dauphins nous accompagnèrent pendant des jours entiers. Ils allaient par bandes de cinq ou six, chassant en meute comme les loups dans les campagnes d'ailleurs, non moins voraces que les chiens de mer, si j'en crois un professeur de Copenhague, qui retira de l'estomac d'un dauphin treize marsouins et quinze phoques. C'était, il est vrai un épaulard, appartenant à la plus grande espèce connue, et dont la longueur dépasse quelquefois vingt-quatre pieds. Cette famille des delphiniens compte dix genres, et ceux que j'aperçus tenaient du genre des delphinorinques, remarquables par un museau excessivement étroit et quatre fois long comme le crâne. Leur corps, mesurant trois mètres, noir en dessus, était en dessous d'un blanc rosé semé de petites taches très rares.

   Debo citar también en esos mares unos curiosos especímenes de esos peces, del orden de los acantopterigios y de la familia de los esciénidos. Algunos autores, más poetas que naturalistas, pretenden que estos peces cantan melodiosamente y que sus voces reunidas forman un concierto que no podría igualar un coro de voces humanas. No digo que no, pero a nosotros, y lo lamento mucho, no nos dieron ninguna serenata a nuestro paso.

   Je citerai aussi, dans ces mers, de curieux échantillons de ces poissons de l'ordre des acanthoptérigiens et de la famille des sciénoides. Quelques auteurs — plus poètes que naturalistes — prétendent que ces poissons chantent mélodieusement, et que leurs voix réunies forment un concert qu'un choeur de voix humaines ne saurait égaler. Je ne dis pas non, mais ces scènes ne nous donnèrent aucune sérénade à notre passage, et je le regrette.

   Conseil pudo clasificar una gran cantidad de peces voladores. Nada más curioso que ver a los delfines lanzarse a su caza con una precisión maravillosa. Cualquiera que fiiese el alcance de su vuelo o la trayectoria que describiese, aunque fuera sobre el mismo Nautilus, el infortunado pez acababa hallando la boca abierta del delfín para recibirle. Eran pirápedos o triglas milanos de boca luminosa, que durante la noche, tras haber trazado rayas de fuego en el aire se hundían en las aguas oscuras como estrellas errantes.

   Pour terminer enfin, Conseil classa une grande quantité de poissons volants. Rien n'était plus curieux que de voir les dauphins leur donner la chasse avec une précision merveilleuse. Quelle que fût la portée de son vol, quelque trajectoire qu'il décrivît, même au-dessus du Nautilus, l'infortuné poisson trouvait toujours la bouche du dauphin ouverte pour le recevoir. C'étaient ou des pirapèdes, ou des trigles-milans, à bouche lumineuse, qui, pendant la nuit, après avoir tracé des raies de feu dans l'atmosphère, plongeaient dans les eaux sombres comme autant d'étoiles filantes.

   Nuestra navegación continuó en esas condiciones hasta el 13 de marzo. Aquel día, se sometió al Nautilus a diversos experimentos de sondeo que me interesaron vivamente.

   Jusqu'au 13 mars, notre navigation se continua dans ces conditions. Ce jour-là, le Nautilus fut employé à des expériences de sondages qui m'intéressèrent vivement.

   Habíamos recorrido cerca de trece mil leguas desde nuestra partida de los altos mares del Pacífico. Nos hallábamos entonces a 45º 37' de latitud Sur y a 37º 53' de longitud Oeste. Eran los mismos parajes en los que el capitán Denham, del Herald, había largado catorce mil metros de sonda sin hallar fondo. Los mismos también en los que el teniente Parcker, de la fragata americana Congress, no había podido hallar los fondos submarinos a quince mil ciento cuarenta metros.

   Nous avions fait alors près de treize mille lieues depuis notre départ dans les hautes mers du Pacifique. Le point nous mettait par 450°37' de latitude sud et 370°53' de longitude ouest. C'étaient ces mêmes parages où le capitaine Denham de l'Hérald fila quatorze mille mètres de sonde sans trouver de fond. Là aussi, le lieutenant Parcker de la frégate américaine Congress n'avait pu atteindre le sol sous-marin par quinze mille cent quarante mètres.

   El capitán Nemo decidió enviar su Nautílus a la más extrema profundidad, a fin de controlar esos sondeos. Yo me dispuse a anotar todos los resultados de su investigación. Se abrieron los paneles del salón y comenzaron las maniobras necesarias para alcanzar esas capas tan prodigiosamente profundas.

   Le capitaine Nemo résolut d'envoyer son Nautilus à la plus extrême profondeur à fin de contrôler ces différents sondages. Je me préparai à noter tous les résultats de l'expérience. Les panneaux du salon furent ouverts, et les manoeuvres commencèrent pour atteindre ces couches si prodigieusement reculées.

   Se comprende que no se tratara de sumergirse llenando los depósitos, pues aparte de que no habrían bastado para aumentar suficientemente el peso específico del Nautilus, al remontarse a la superficie habría que expulsar la sobrecarga de agua y las bombas no tendrían la potencia necesaria para vencer la presión exterior.

   On pense bien qu'il ne fut pas question de plonger en remplissant les réservoirs. Peut-être n'eussent-ils pu accroître suffisamment la pesanteur spécifique du Nautilus. D'ailleurs, pour remonter, il aurait fallu chasser cette surcharge d'eau, et les pompes n'auraient pas été assez puissantes pour vaincre la pression extérieure.

   El capitán Nemo resolvió buscar el fondo oceánico por una diagonal suficientemente alargada, por medio de sus planos laterales, a los que se dispuso en un ángulo de 45'. Se llevó a la hélice a su máximo de revoluciones y su cuádruple paleta azotó el agua con una extraordinaria violencia.

   Le capitaine Nemo résolut d'aller chercher le fond océanique par une diagonale suffisamment allongée, au moyen de ses plans latéraux qui furent placés sous un angle de quarante-cinq degrés avec les lignes d'eau du Nautilus. Puis, l'hélice fut portée à son maximum de vitesse, et sa quadruple branche battit les flots avec une indescriptible violence.

   Bajo esta poderosa presión, el casco del Nautilus se estremeció como una cuerda sonora y se hundió con regularidad en las aguas. Apostados en el salón, el capitán y yo observábamos la aguja del manómetro, que se desviaba rápidamente. Pronto sobrepasamos la zona habitable en que residen la mayoría de los peces. Si algunos de ellos no pueden vivir más que en la superficie de los mares o de los ríos, otros, menos numerosos, se mantienen a profundidades bastante grandes. Entre éstos vi al hexanco, especie de perro marino provisto de seis hendiduras respiratorias; al telescopio, de ojos enormes, al malarmat acorazado, de dorsales grises y pectorales negras, protegidas por un peto de rojas placas óseas, y, por último, al lepidópodo, que, a los mil doscientos metros de profundidad en que vivía, soportaba una presión de ciento veinte atmósferas.

   Sous cette poussée puissante, la coque du Nautilus frémit comme une corde sonore et s'enfonça régulièrement sous les eaux. Le capitaine et moi, postés dans le salon, nous suivions l'aiguille du manomètre qui déviait rapidement. Bientôt fut dépassée cette zone habitable où résident la plupart des poissons. Si quelques-uns de ces animaux ne peuvent vivre qu'à la surface des mers ou des fleuves, d'autres, moins nombreux, se tiennent à des profondeurs assez grandes. Parmi ces derniers, j'observais l'hexanche, espèce de chien de mer muni de six fentes respiratoires, le télescope aux yeux énormes, le malarmat-cuirassé, aux thoracines grises, aux pectorales noires, que protégeait son plastron de plaques osseuses d'un rouge pâle, puis enfin le grenadier, qui, vivant par douze cents mètres de profondeur, supportait alors une pression de cent vingt atmosphères.

   Pregunté al capitán Nemo si había visto peces a profundidades aún mayores.

   Je demandai au capitaine Nemo s'il avait observé des poissons à des profondeurs plus considérables.

   -¿Peces? -me respondió-. Raramente. Pero ¿qué se supone, qué se sabe, en el estado actual de la ciencia?

   «Des poissons? me répondit-il, rarement. Mais dans l'état actuel de la science, que présume-t-on, que sait-on?

   -Se sabe, capitán, que al descender hacia las bajas capas del océano la vida vegetal desaparece más rápidamente que la vida animal. Se sabe que allí donde se encuentran aún seres animados no vegeta ya una sola hidrófita. Se sabe que las peregrinas y las ostras llegan a vivir a dos mil metros de profundidad y que Mac Clintock, el héroe de los mares polares, sacó una estrella viva desde una profundidad de dos mil quinientos metros. Se sabe que la tripulación del Bull Dog, de la Marina real, pescó una asteria a dos mil seiscientas brazas, o sea, a una profundidad de más de una legua. Pero quizá me diga usted, capitán, que no se sabe nada.

   — Le voici, capitaine. On sait que en allant vers les basses couches de l'Océan, la vie végétale disparaît plus vite que la vie animale. On sait que, là où se rencontrent encore des êtres animés, ne végète plus une seule hydrophyte. On sait que les pèlerines, les huîtres vivent par deux mille mètres d'eau, et que Mac Clintock, le héros des mers polaires, a retiré une étoile vivante d'une profondeur de deux mille cinq cents mètres. On sait que l'équipage du Bull-Dog, de la Marine Royale, a pêché une astérie par deux mille six cent vingt brasses, soit plus d'une lieue de profondeur. Mais, capitaine Nemo, peut-être me direz-vous qu'on ne sait rien?

   -No, señor profesor -respondió el capitán-, no incurriré en tal descortesía. Pero sí le preguntaré cómo se explica usted que haya seres que puedan vivir a tales profundidades.

   — Non, monsieur le professeur, répondit le capitaine, je n'aurai pas cette impolitesse. Toutefois, je vous demanderai comment vous expliquez que des êtres puissent vivre à de telles profondeurs?

   -Lo explico por dos razones -respondí-. Ante todo, porque las corrientes verticales, determinadas por las diferencias de salinidad y de densidad de las aguas, producen un movimiento que basta para mantener la vida rudimentaria de las encrinas y las asterias.

   — Je l'explique par deux raisons, répondis-je. D'abord, parce que les courants verticaux, déterminés par les différences de salure et de densité des eaux, produisent un mouvement qui suffit à entretenir la vie rudimentaire des encrines et des astéries.

   -Muy justo -dijo el capitán.

   — Juste, fit le capitaine.

   -Y además, porque si el oxígeno es la base de la vida, se sabe que la cantidad de oxígeno disuelto en el agua marina aumenta con la profundidad en lugar de disminuir, y que la presión de las capas bajas contribuye a comprimirlo.

   — Ensuite, parce que, si l'oxygène est la base de la vie, on sait que la quantité d'oxygène dissous dans l'eau de mer augmente avec la profondeur au lieu de diminuer. et que la pression des couches basses contribue à l'y comprimer.

   -¡Ah! ¿Se conoce eso? -dijo el capitán Nemo, con un tono ligeramente sorprendido-. -Pues bien, señor profesor, eso está muy bien, porque es la pura verdad. Yo añadiré que la vejiga natatoria de los peces pescados en la superficie contiene más ázoe que oxígeno a la inversa de la de los peces extraídos de las grandes profundidades. Lo que da la razón a su sistema. Pero continuemos nuestras observaciones.

   — Ah! on sait cela? répondit le capitaine Nemo, d'un ton légèrement surpris. Eh bien, monsieur le professeur. on a raison de le savoir, car c'est la vérité. J'ajouterai, en effet, que la vessie natatoire des poissons renferme plus d'azote que d'oxygène, quand ces animaux sont pêchés à la surface des eaux, et plus d'oxygène que d'azote, au contraire, quand ils sont tirés des grandes profondeurs. Ce qui donne raison à votre système. Mais continuons nos observations.»

   Miré al manómetro. El instrumento indicaba una profundidad de seis mil metros. Llevábamos ya una hora en inmersión. El Nautilus continuaba descendiendo en plano inclinado. Las aguas eran admirablemente transparentes y de una diafanidad indescriptible. Una hora más tarde nos hallábamos ya a trece mil metros -unas tres leguas y cuarto-, y el fondo del océano no se dejaba aún presentir.

   Mes regards se reportèrent sur le manomètre. L'instrument indiquait une profondeur de six mille mètres. Notre immersion durait depuis une heure. Le Nautilus, glissant sur ses plans inclinés, s'enfonçait toujours. Les eaux désertes étaient admirablement transparentes et d'une diaphanité que rien ne saurait peindre. Une heure plus tard, nous étions par treize mille mètres — trois lieues et quart environ — et le fond de l'Océan ne se laissait pas pressentir.

   A los catorce mil metros vi unos picos negruzcos que surgían en medio del agua. Pero esas cimas podían pertenecer a montañas tan altas como el Himalaya o el Mont Blanc, o más incluso, y la profundidad de los abismos continuaba siendo difícil de evaluar.

   Cependant, par quatorze mille mètres, j'aperçus des pics noirâtres qui surgissaient au milieu des eaux. Mais ces sommets pouvaient appartenir à des montagnes hautes comme l'Hymalaya ou le Mont-Blanc, plus hautes même, et la profondeur de ces abîmes demeurait inévaluable.

   El Nautilus descendió aún más, pese a la poderosa presión que sufría. Yo sentía sus planchas temblar bajo las junturas de sus tuercas; sus barrotes se arqueaban; sus tabiques gemían; los cristales del salón parecían combarse bajo la presión del agua. El sólido aparato habría cedido, sin duda, si tal como había dicho su capitán no hubiese sido capaz de resistir como un bloque macizo.

   Le Nautilus descendit plus bas encore, malgré les puissantes pressions qu'il subissait. Je sentais ses tôles trembler sous la jointure de leurs boulons; ses barreaux s'arquaient; ses cloisons gémissaient; les vitres du salon semblaient se gondoler sous la pression des eaux. Et ce solide appareil eût cédé sans doute. si, ainsi que l'avait dit son capitaine, il n'eût été capable de résister comme un bloc plein.

   Al rasar las paredes de las rocas perdidas bajo las aguas pude ver aún algunas conchas, serpulas, espios vivos y algunos especímenes de asterias.

   En rasant les pentes de ces roches perdues sous les eaux, j'apercevais encore quelques coquilles, des serpuls, des spinorbis vivantes, et certains échantillons d'astéries.

   Pero pronto estos últimos representantes de la vida animal desaparecieron, y, por debajo de las tres leguas, el Nautilus sobrepasó los límites de la existencia submarina, como lo hace un globo que se eleva en el aire por encima de las zonas respirables. Habíamos alcanzado una profundidad de dieciséis mil metros -cuatro leguas-, y los flancos del Nautilus soportaban entonces una presión de mil seiscientas atmósferas, es decir, de mil seiscientos kilogramos por cada centímetro cuadrado de su superficie.

   Mais bientôt ces derniers représentants de la vie animale disparurent, et, au-dessous de trois lieues, le Nautilus dépassa les limites de l'existence sous-marine, comme fait le ballon qui s'élève dans les airs au-dessus des zones respirables. Nous avions atteint une profondeur de seize mille mètres — quatre lieues — et les flancs du Nautilus supportaient alors une pression de seize cents atmosphères, c'est-à-dire seize cents kilogrammes par chaque centimètre carré de sa surface!

   -¡Qué situación! -exclamé-. ¡Recorrer estas profundas regiones a las que el hombre jamás había llegado! Mire, capitán, mire esas magníficas rocas, esas grutas deshabitadas, esos últimos receptáculos del Globo donde la vida no es ya posible. ¡Qué lástima que nos veamos reducidos a no conservar más que el recuerdo de estos lugares desconocidos!

   «Quelle situation! m'écriai-je. Parcourir dans ces régions profondes où l'homme n'est jamais parvenu! Voyez, capitaine, voyez ces rocs magnifiques, ces grottes inhabitées, ces derniers réceptacles du globe, où la vie n'est plus possible! Quels sites inconnus et pourquoi faut-il que nous soyons réduits à n'en conserver que le souvenir?

   -¿Le gustaría llevarse algo mejor que el recuerdo? -me preguntó el capitán Nemo.

   — Vous plairait-il, me demanda le capitaine Nemo, d'en rapporter mieux que le souvenir?

   -¿Qué quiere usted decir?

   — Que voulez-vous dire par ces paroles?

   -Quiero decir que no hay nada más fácil que tomar una vista fotográfica de esta región submarina.

   — Je veux dire que rien n'est plus facile que de prendre une vue photographique de cette régions sous-marine!»

   Apenas había tenido tiempo para expresar la sorpresa que me causó esta nueva proposición cuando, a una simple orden del capitán, se nos trajo una cámara fotográfica. A través de los paneles, el medio líquido, iluminado eléctricamente, se distinguía con una claridad perfecta. No hubiese sido el sol más favorable a una operación de esta naturaleza. Controlado por la inclinación de sus planos y por su hélice, el Nautilus permanecía inmóvil. Se enfocó el instrumento sobre el paisaje del fondo oceánico, y en algunos segundos pudimos obtener un negativo de una extremada pureza.

   Je n'avais pas eu le temps d'exprimer la surprise que me causait cette nouvelle proposition, que sur un appel du capitaine Nemo, un objectif était apporté dans le salon. Par les panneaux largement ouverts, le milieu liquide éclairé électriquement, se distribuait avec une clarté parfaite. Nulle ombre, nulle dégradation de notre lumière factice. Le soleil n'eût pas été plus favorable à une opération de cette nature. Le Nautilus, sous la poussée de son hélice, maîtrisée par l'inclinaison de ses plans, demeurait immobile. L'instrument fut braqué sur ces sites du fond océanique, et en quelques secondes. nous avions obtenu un négatif d'une extrême pureté.

   Es el positivo el que ofrezco aquí. Se ven en él esas rocas primordiales que no han conocido jamás la luz del cielo, esos granitos inferiores que forman la fuerte base del Globo, esas grutas profundas vaciadas en la masa pétrea, esos perfiles de una incomparable línea cuyos remates se destacan en negro como si se debieran a los pinceles de algunos artistas flamencos. Luego, más allá, un horizonte de montañas, una admirable línea ondulada que compone los planos de fondo del paisaje. Soy incapaz de describir ese conjunto de rocas lisas, negras, bruñidas, sin ninguna adherencia vegetal, sin una mancha, de formas extrañamente recortadas y sólidamente establecidas sobre una capa de arena que brillaba bajo los resplandores de la luz eléctrica.

   C'est l'épreuve positive que j'en donne ici. On y voit ces roches primordiales qui n'ont jamais connu la lumière des cieux, ces granits inférieurs qui forment la puissante assise du globe, ces grottes profondes évidées dans la masse pierreuse, ces profils d'une incomparable netteté et dont le trait terminal se détache en noir, comme s'il était dû au pinceau de certains artistes flamands. Puis, au-delà, un horizon de montagnes, une admirable ligne ondulée qui compose les arrière-plans du paysage. Je ne puis décrire cet ensemble de roches lisses. noires, polies, sans une mousse, sans une tache, aux formes étrangement découpées et solidement établies sur ce tapis de sable qui étincelait sous les jets de la lumière électrique.

   Tras terminar su operación, el capitán Nemo me dijo.

   Cependant, le capitaine Nemo, après avoir terminé son opération, m'avait dit:

   -Ascendamos, señor profesor. No conviene abusar de la situación ni exponer por más tiempo al Nautilus a tales presiones.

   «Remontons monsieur le professeur. Il ne faut pas abuser de cette situation ni exposer trop longtemps le Nautilus à de pareilles pressions.

   -Subamos -respondí.

   — Remontons! répondis-je.

   -Agárrese bien.

   — Tenez-vous bien.»

   No había tenido apenas tiempo de comprender la razón de la recomendación del capitán cuando me vi derribado al suelo.

   Je n'avais pas encore eu le temps de comprendre pourquoi le capitaine me faisait cette recommandation, quand je fus précipité sur le tapis.

   Embragada la hélice a una señal del capitán y erguidos verticalmente sus planos, el Nautilus se elevaba con una rapidez fulgurante, como un globo en el aire, y cortaba la masa del agua con un estremecimiento sonoro. Ningún detalle era ya visible. En cuatro minutos franqueó las cuatro leguas que le separaban de la superficie del océano, y tras haber emergido como un pez volador, recayó sobre ella haciendo saltar el agua a una prodigiosa altura.

   Son hélice embrayée sur un signal du capitaine, ses plans dressés verticalement, le Nautilus, emporté comme un ballon dans les airs, s'enlevait avec une rapidité foudroyante. Il coupait la masse des eaux avec un frémissement sonore. Aucun détail n'était visible. En quatre minutes, il avait franchi les quatre lieues qui le séparaient de la surface de l'Océan, et, après avoir émergé comme un poisson volant, il retombait en faisant jaillir les flots à une prodigieuse hauteur.